Investir dans un monde à haut risque
Par Goldman Sachs Asset Management
Le 31 mai 2023
La diversification est l’un des principes de base de l’investissement. Pendant plus d’une décennie après la grande crise financière de 2008, les avantages de la diversification ont toutefois été largement infirmés car une période de faible inflation et de stabilité macroéconomique généralisée a propulsé les cours à la hausse pour l’ensemble des investissements.
Dans ce contexte favorable, une simple exposition bêta suffisait pour générer de solides rendements. Durant la période comprise entre la crise financière et la pandémie, les stratégies gérées de façon active ont généralement eu de la peine à égaler les résultats des portefeuilles 60/40 traditionnels composés de 60% d’actions et de 40% d’obligations. Ces derniers ont bien performé puisque les actions ont atteint de nouveaux sommets, tandis que les taux d’intérêt sont redescendus à des niveaux planchers historiques.
La fin d’une histoire ?
Ceci a, bien sûr, pris brusquement fin en 2022, lorsqu’une flambée de l’inflation et un resserrement monétaire agressif à l’échelle mondiale ont provoqué des ventes massives tant d’actions que d’obligations. Les portefeuilles 60/40 ont subi de très sévères pertes et certains commentateurs ont estimé que cette stratégie avait vécu. Une année de difficultés et de critiques virulentes ne signifie cependant pas que la combinaison d’actions et d’obligations au sein d’un portefeuille est une mauvaise idée pour l’avenir. Les taux d’intérêt finiront par atteindre un plafond et la politique monétaire cessera de se resserrer, voire s’assouplira dans le futur. Cette année déjà, la corrélation entre les actions et les obligations a été généralement négative et les obligations ont jusqu’à présent été en mesure de procurer une certaine protection contre les épisodes de ventes massives d’actions.
Le problème est que nous vivons actuellement dans un monde très incertain et dynamique, dans lequel la volatilité, les corrélations et les primes de risque peuvent varier très fortement au fil du temps. Le portefeuille 60/40 est une forme rudimentaire de diversification du portefeuille qui convenait dans un contexte de volatilité constante, de corrélations généralement négatives entre les actions et les obligations et de calme sur les marchés. Ce n’est pas l’environnement que nous connaissons aujourd’hui et nous ne devrions pas retrouver des telles conditions d’ici peu. Les investisseurs ont dès lors besoin d’aller au-delà du portefeuille 60/40 et de trouver des solutions autres que les obligations pour contrebalancer leurs actifs risqués et se protéger contre les scénarios baissiers. S’appuyer sur un plus grand assortiment d’actifs pour ses investissements nécessitera une approche de la construction des portefeuilles axée sur la gestion active.
Le portefeuille 60/40 a historiquement procuré des rendements équilibrés, mais a été sous pression en 2022 dans un contexte de marchés d’actions volatils et de hausse des taux d’intérêt
Source : Bloomberg et Goldman Sachs Asset Management. Au 31 décembre 2022. Les performances du passé ne garantissent pas les résultats futurs, qui peuvent varier.
Vertus et déviances de la gestion indicielle
L’hypothèse des marchés efficients de l’économiste et prix Nobel Laurette Eugene Fama, énoncée il y a plus d’un demi-siècle, veut qu’un investisseur individuel ne devrait pas pouvoir enregistrer une surperformance sur un marché efficient au sein duquel toutes les informations pertinentes sont incorporées dans les cours des actifs. Cette hypothèse a contribué à populariser les fonds indiciels passifs, qui ont globalement surperformé après la grande crise financière, lorsque les marchés et le contexte macroéconomique ont été caractérisés par une inflation faible, des taux quasiment nuls, un assouplissement quantitatif, une faible volatilité et des corrélations essentiellement stables.
Compte tenu de cet environnement béni pour les stratégies passives, les gestionnaires actifs ont eu beaucoup de peine à procurer de l’alpha, alimentant de la sorte la vision selon laquelle l’investissement passif était la voie à suivre.
L’ironie ici est que la domination massive des stratégies passive au cours des 12 dernières années peut avoir occasionnellement encouragé des déviations plus grandes par rapport aux fondamentaux. Lorsque des capitaux substantiels sont investis de façon passive, sans aucune forme de prise de risque, il est parfois possible que l’incorporation des informations pertinentes dans les cours prenne davantage de temps qu’autrement.
Selon l’hypothèse des marchés efficients, il suffit que l’investisseur marginal investisse de façon active pour que les marchés soient efficients. Qui est l’investisseur marginal n’est cependant pas clair, ni si cet investisseur investit assez pour rendre les marchés efficients en tout temps et pour éviter les déviations par rapport aux fondamentaux. Parallèlement, le développement des transactions des particuliers et du ‘day trading’ (spéculation sur séance) a conduit à une volatilité accrue à certains moments au cours de la séance, ce qui renforce les déviations par rapport aux fondamentaux. Des chocs externes et des conditions économiques et de marché changeant rapidement ont également augmenté la volatilité au cours de ces dernières année, alors que la multiplication des transactions basées sur des algorithmes et les recommandations basées sur le traitement du langage naturel peuvent soit accélérer l’incorporation des nouvelles informations dans les cours, soit créer de substantielles déviations temporaires par rapport aux fondamentaux, en particulier en période d’importantes publications de données, communications ou annonces.
Vers un mode d’investissement plus dynamique
Du côté positif, les marchés sont plus complets aujourd’hui qu’au cours de ces dernières décennies. En d’autres termes, ils offrent une plus grande gamme de titres et d’instruments financiers permettant aux investisseurs non seulement d’avoir accès à davantage d’opportunités d’investissement, mais aussi de couvrir un plus grand nombre de risques. Des actifs privés aux titres, stratégies et produits dérivés faits sur mesure, les investisseurs ont la possibilité d’incorporer dans leurs portefeuilles des sources de revenus offrant des corrélations plus faibles vis-à-vis des classes d’actifs traditionnelles, ce qui améliore leur rendement ajusté du risque et leur donne accès à des opportunités d’investissement potentiellement uniques.
Parallèlement, les stratégies axées sur les queues de distribution des rendements des actifs peuvent aider à protéger contre les risques baissiers, tandis que d’autres peuvent être adaptées afin de construire des structures de revenus asymétriques susceptibles d’apporter une contribution positive à la performance globale. L’intégration de tels titres et stratégies au sein d’un portefeuille est de nature à améliorer son profil de risque/rendement par rapport aux approches plus traditionnelles de construction des portefeuilles. De la même manière, une répartition dynamique des actifs et une gestion active sont au centre de cette nouvelle approche de l’investissement. Celles-ci sont également rendues nécessaires par les modifications du contexte macroéconomique et géopolitique à la suite des tendances structurelles à long terme que sont les 5 D (démondialisation, digitalisation, décarbonisation, déstabilisation et démographie). Ce nouveau contexte d’investissement est plus propice à une approche holistique de la construction des portefeuilles, englobant les actifs publics et privés afin de maximiser le rendement ajusté du risque attendu.
Construction des portefeuilles : les éléments à tenir en compte
Dans le contexte de marché actuel, il y a cinq choses importantes que les investisseurs devraient prendre en considération dans le cadre de leurs décisions relatives à la construction de leur portefeuille.
Se focaliser sur la gestion des risques : étant donné que la volatilité, les corrélations et les primes de risque évoluent de plus en plus rapidement, la nécessité d’une focalisation accrue sur la gestion des risques est de plus en plus grande. À l’avenir, les risques baissiers, les événements exceptionnels et les chocs externes deviendront probablement plus communs qu’ils ne l’étaient avant la pandémie. Sur les marchés actuels, un gestionnaire efficace doit toujours avoir à l’esprit le prochain choc externe potentiel. Il est par définition difficile de se préparer à des événements inattendus. Construire des portefeuilles pouvant résister aux scénarios défavorables tout en procurant des revenus asymétriques en cas de marchés haussiers est dès lors plus important aujourd’hui que jamais.
Revoir fréquemment les hypothèses : l’ère de la faible volatilité et des corrélations stables est révolue et ceci ne devrait pas changer rapidement. Les gestionnaires devraient dès lors faire subir des tests de résistance à leurs modèles et revoir plus souvent les hypothèses et les données sur lesquelles ils se basent pour s’assurer que celles-ci restent pertinentes compte tenu des changements sur les marchés et au niveau du contexte macroéconomique.
Réduire l’effet de levier : dans le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt, le besoin pour les investisseurs d’utiliser l’effet de levier pour atteindre leurs objectifs de rendement a diminué. C’est une bonne chose car si cet effet peut accroître le rendement attendu, il amplifie aussi les risques, ce qui peut entraîner des résultats désastreux en cas de scénario défavorable. Alors que les taux sont proches de leur sommet de ces dernières décennies, les liquidités sont à nouveau populaires et constituent une composante appréciable des portefeuilles.
Faire attention à la liquidité : en période d’incertitude, la liquidité est importante. Alors que la politique monétaire devient restrictive à l’échelle mondiale, la liquidité des marchés diminue et les nouvelles informations peuvent entraîner une réaction substantielle des cours des actifs. Conserver un effet de levier plus faible ainsi que des liquidités suffisantes au sein des portefeuilles contribue à assurer que ces derniers puissent faire face aux chocs inattendus sur les marchés. Cette combinaison permet aussi aux investisseurs de disposer de suffisamment de réserves pour saisir les opportunités lorsqu’elles se présenteront, généralement après d’importants chocs externes et des nouvelles inattendues qui créent des perturbations significatives sur les marchés.
Optimiser les actifs publics et privés de façon simultanée : étant donné que les actifs privés et publics sont largement complémentaires, optimiser leurs expositions simultanément au sein d’un portefeuille peut améliorer le profil de risque/rendement attendu, à condition que les recoupements au niveau des facteurs de risque auxquels les actifs tant privés que publics sont exposés soient pris en compte. De plus, cette approche holistique d’optimisation et de construction des portefeuilles peut permettre de gérer la liquidité au niveau du portefeuille tout en maintenant son optimalité à tout moment.
Alors que les conditions économiques et de marché évoluent rapidement, il est indispensable d’adapter son approche de construction des portefeuilles aux nouvelles réalités. L’ordre économique mondial fluctue, les alliances politiques et économiques changent et l’incertitude domine. Le marché des marchandises est fragmenté et on observe une déstabilisation géopolitique. La structure du commerce se modifie et ceci est susceptible d’altérer les alliances existantes et d’en forger de nouvelles. Faire preuve de dynamisme et de réactivité est dès lors la voie à suivre.
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This information discusses general market activity, industry or sector trends, or other broad-based economic, market or political conditions and should not be construed as research or investment advice. This material has been prepared by GSAM Belgium S.A. and is not financial research nor a product of Goldman Sachs Global Investment Research (GIR). It was not prepared in compliance with applicable provisions of law designed to promote the independence of financial analysis and is not subject to a prohibition on trading following the distribution of financial research. The views and opinions expressed may differ from those of Goldman Sachs Global Investment Research or other departments or divisions of Goldman Sachs and its affiliates. Investors are urged to consult with their financial advisors before buying or selling any securities. This information may not be current and GSAM has no obligation to provide any updates or changes.
Economic and market forecasts presented herein reflect a series of assumptions and judgments as of the date of this presentation and are subject to change without notice. These forecasts do not take into account the specific investment objectives, restrictions, tax and financial situation or other needs of any specific client. Actual data will vary and may not be reflected here. These forecasts are subject to high levels of uncertainty that may affect actual performance. Accordingly, these forecasts should be viewed as merely representative of a broad range of possible outcomes. These forecasts are estimated, based on assumptions, and are subject to significant revision and may change materially as economic and market conditions change. Goldman Sachs has no obligation to provide updates or changes to these forecasts. Case studies and examples are for illustrative purposes only.
Any reference to a specific company or security does not constitute a recommendation to buy, sell, hold or directly invest in the company or its securities. It should not be assumed that investment decisions made in the future will be profitable or will equal the performance of the securities discussed in this document.
Although certain information has been obtained from sources believed to be reliable, we do not guarantee its accuracy, completeness or fairness. We have relied upon and assumed without independent verification, the accuracy and completeness of all information available from public sources.
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Révolution mondiale de la durabilité : focalisation sur les solutions environnementales
Le 27 avril 2023
Nous sommes à l’aube d’une transition économique et sociale vers une plus grande durabilité qui aura des répercussions tant sur les risques que sur les opportunités d’investissement à l’échelle mondiale et transsectorielle. Étant donné que les entreprises, les consommateurs et les décideurs politiques accordent de plus en plus d’importance à l’atténuation de l’impact de l’activité économique sur l’environnement, leur vigilance accrue créera des opportunités d’investissement, la « technologie propre » étant susceptible de bouleverser les industries existantes.
Quelques thèmes de durabilité actuels
Dans un contexte de multiplication des catastrophes climatiques et des tensions géopolitiques, nous sommes de plus en plus conscients que si l’ampleur du défi climatique auquel nous sommes confrontés est énorme, les solutions potentielles et les capitaux nécessaires pour leur développement le sont aussi.
La sécurité alimentaire et la sécurité énergétique ont été au cœur des débats ces derniers temps, ce qui a conduit de nombreux gouvernements à renouveler leur engagement en faveur d’une économie plus durable. Des réglementations telles que l’Inflation Reduction Act aux États-Unis et le plan RePowerEU en Europe procurent un financement monétaire substantiel pour accélérer l’adoption de solutions environnementales à grande échelle.
Dans de nombreux secteurs de l’économie, on observe une focalisation accrue sur les cinq principaux thèmes de durabilité qui constituent des tendances séculaires : l’économie circulaire, l’énergie propre, la consommation durable, l’efficience des ressources et la durabilité de l’eau. Si l’on se penche un peu plus en détail sur l’un de ces thèmes, on constate que la consommation durable se manifeste dans plusieurs industries, de l’alimentation à la mode. Il est ainsi possible d’investir dans des entreprises qui contribuent à une consommation durable en améliorant la durabilité dans des domaines tels que l’alimentation et l’agriculture (en augmentant le rendement ou en réduisant les effets négatifs comme l’émission de méthane) et l’habillement (notamment en aidant l’industrie de la mode à évoluer vers un modèle plus durable de réutilisation pour remplacer le phénomène actuel de la « fast fashion »).
Dans le secteur de l’alimentation et de l’agriculture, un « label propre » témoignant d’une chaîne d’approvisionnement respectueuse et d’un emballage durable a vu le jour pour les entreprises axées sur la consommation. L’accent est en outre davantage mis sur des ingrédients plus naturels et biodégradables. Certaines entreprises veulent, par exemple, développer des suppléments alimentaires visant à réduire les émissions de méthane par les vaches, qui représentent près de 60% des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour la production de lait [1]. Des innovations continues sont à attendre dans ce domaine de la consommation durable notamment.
Comment les entreprises et les gouvernements jouent-ils un rôle ?
Au niveau des entreprises, trois types de sociétés se focalisent sur les solutions qui ont un impact positif ou qui réduisent l’impact négatif : les start-ups, dont un bon nombre ont été créées pour développer de nouveaux produits visant exclusivement à trouver une solution à un problème spécifique. Ensuite, il y a les entreprises dont ceci était déjà le but et qui connaissent aujourd’hui une croissance exponentielle. Et enfin, il y a les acteurs traditionnels qui modifient leur comportement pour s’aligner sur la focalisation accrue sur les solutions environnementales.
En ce qui concerne ces derniers, on observe que la plupart des constructeurs automobiles historiques visent de plus en plus le marché des véhicules électriques. Ce glissement est encouragé par des facteurs tels que la réduction des émissions de carbone (près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis proviennent des véhicules), des réglementations mondiales (par exemple, interdiction par l’Europe et la Californie de la vente de véhicules propulsés par des moteurs à combustion à partir de 2035) et le choix des consommateurs (accélération rapide et commodité) [2].
Ces changements ne concernent d’ailleurs pas uniquement les grandes entreprises. Un développement important de ces dernières années est l’élargissement de l’univers d’investissement axé sur ces thèmes par le biais de « spin-offs » et d’introductions en bourse. Ceci accroît les possibilités d’acquérir une exposition à ces opportunités de croissance. Les décideurs politiques du monde entier ont joué un rôle majeur dans la réduction des activités ayant un impact négatif sur l’environnement via la taxation et la réglementation, tout en encourageant dans le même temps le développement de solutions alternatives. Le système européen d’échange de quotas d’émission, qui couvre 40% des émissions de l’UE, est ainsi parvenu à diminuer ces émissions de 35% entre 2005 et 2019 [3]. En décembre 2022, les décideurs politiques de l’Union européenne se sont accordés sur un plan rendant le système plus ambitieux afin de réduire encore davantage les émissions.
Aux États-Unis, plusieurs États ont adopté des lois visant à diminuer la quantité des déchets plastiques. Huit États ont ainsi interdit les sacs en plastique à usage unique [4]. En Norvège, les incitants pour les véhicules électriques ont porté la part de ces véhicules à 65% du total des ventes de voitures en 2021, l’objectif étant d’arriver à un pourcentage de 100% d’ici 2025 [5].
Quels sont les développements dans le domaine de l’énergie renouvelable ?
Le plan REPowerEU considère l’hydrogène vert comme une technologie cruciale pour aider l’Europe à poursuivre sa diversification afin de ne plus dépendre du gaz naturel. Plusieurs pays du continent ont désormais entrepris de développer l’infrastructure nécessaire. L’Allemagne et la Norvège ont, par exemple, l’intention de construire un grand pipeline pour le transport d’hydrogène d’ici 2030. Il y a ainsi de plus en plus d’opportunités d’investir dans des entreprises jouant un rôle actif dans le développement de l’hydrogène vert pour répondre à la demande d’électrification et de décarbonisation dans des secteurs tels que l’industrie et le transport lourd. La hausse substantielle des prix du gaz naturel à laquelle l’Europe est confrontée fait aussi pencher la balance en faveur de l’hydrogène d’un point de vue économique.
Dans de nombreux cas, l’éolien et le solaire sont devenus les sources d’énergie les moins coûteuses. Ceci est un grand changement par rapport à il y a 10 ans, lorsque ces types d’énergie étaient chers et bénéficiaient souvent de subsides pour rester compétitifs. L’éolien et le solaire ont représenté ensemble 75% des capacités de génération ajoutées en 2021 à l’échelle mondiale et constituent désormais les sources les moins coûteuses du nouveau réseau de production d’électricité dans des pays qui représentent deux tiers de la population mondiale et trois quarts du produit intérieur brut de la planète [6]. En outre, l’efficience peut encore être accrue, ce qui aide à comprendre la croissance exponentielle des énergies renouvelables aujourd’hui. Le potentiel est énorme car actuellement, seuls 10,5% de l’électricité sont générés par l’éolien et le solaire à l’échelle mondiale, alors que près de 35% proviennent du charbon.
Un autre développement intéressant à ce niveau est l’éolien offshore, une solution qui a toujours été considérée comme un défi étant donné que les turbines fixées dans le sol ne peuvent être construites dans des profondeurs supérieures à 50 mètres. La solution est d’utiliser des éoliennes flottantes, qui peuvent être ancrées à des profondeurs plus grandes dans la plupart des mers, hors de vue et loin des voies maritimes et des zones de pêche. Bien que cette nouvelle technique en soit encore à ses balbutiements, il pourrait y avoir ces prochaines années des opportunités attrayantes de développement des capacités de génération d’électricité via l’éolien offshore.
[1] Goldman Sachs Global Investment Research. DSM. Announcements on sale of Protective Materials business and Bovaer pilot with Arla, 20 avril 2022.
[2] Goldman Sachs Global Investment Research. US Autos & Industrial Tech, 13 décembre 2022.
[3] Source : Commission européenne, 28 décembre 2022.
[4] Goldman Sachs Global Investment Research, 9 septembre 2021.
[5] Source : Agence européenne pour l’environnement, 26 octobre 2022
[6] BloombergNEF, Power Transition Trends 2022, 21 septembre 2022.
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Petit guide pour mieux comprendre les obligations vertes
Par Goldman Sachs Asset Management
Le 28 mars 2023
Le marché des obligations vertes (green bonds) est l’un des segments les plus dynamiques et affichant la plus forte croissance au sein de l’univers obligataire. Au cours des cinq dernières années, les obligations vertes ont connu une transformation majeure, abandonnant leur statut de segment de niche pour devenir une opportunité potentielle pour tout investisseur en obligations.
Qu’est-ce qu’une obligation verte ?
Les obligations vertes sont des titres de créance qui financent de projets bénéfiques pour l’environnement. Les émetteurs peuvent être des entreprises, des États ou des institutions supranationales qui s’engagent à consacrer les capitaux récoltés exclusivement au financement de projets, d’actifs ou d’activités liés au climat ou à l’environnement. Cet engagement est ce qui distingue les obligations vertes des obligations traditionnelles.
Les caractéristiques financières des obligations vertes, telles que leur structure, leurs risques et leur rendement, sont, quant à elles, similaires à celles des obligations classiques. Leur qualité de crédit va d’investment grade (notation Standard & Poor’s de AAA à BBB-) à non-investment grade, bien que la majorité des obligations vertes appartiennent à la première catégorie. Le profil de crédit d’une obligation verte est identique à celui des obligations traditionnelles du même émetteur et, en termes de prix, il n’y a pas de différences significatives entre une obligation verte et non verte. La liquidité des émetteurs d’obligations vertes varie selon les secteurs et les régions compte tenu de l’essor de ce marché. Par conséquent, dans les régions où les options de liquidité sont plus limitées, la capacité des investisseurs à vendre leurs obligations vertes pourrait être restreinte. Les détenteurs d’obligations vertes ont les mêmes recours auprès de l’émetteur. Celles-ci sont en fait des obligations classiques avec un aspect environnemental supplémentaire. Les obligations vertes ont une échéance courte ou longue et offrent différents types de coupons et de rendements
Qui décide si une obligation est verte ?
Les émetteurs d’obligations vertes qualifient eux-mêmes leurs obligations de vertes sur base de recommandations des régulateurs, des places boursières et des organisations professionnelles. Un certain nombre d’organisations ont créé leurs propres normes et labels de durabilité afin de procurer une plus grande transparence sur la qualité et la performance environnementales d’un produit, processus ou service. « Depuis des années, l’utilisation d’un tel label ou d’une telle référence pour évaluer le caractère vert d’un investissement est une pratique courante sur le marché des obligations vertes », estime l’International Capital Market Association (ICMA). Les émetteurs incorporent souvent ces normes au sein du cadre qu’ils utilisent pour assurer une utilisation des capitaux récoltés bénéfique à l’environnement. L’une des normes les plus largement utilisées – les Principes applicables aux obligations vertes – a été publiée par l’ICMA en 2014.
Le « greenwashing »ou écoblanchiment (le risque que l’ambition environnementale d’une obligation verte ne soit pas respectée ou soit surestimée) pose problème sur le marché des obligations vertes. Les investisseurs doivent dès lors examiner minutieusement la documentation de l’obligation, son impact environnemental (y compris son respect des normes applicables aux obligations vertes) et la stratégie de durabilité de l’émetteur.
À quoi les capitaux servent-ils ?
Les projets financés par les obligations vertes doivent procurer des bénéfices environnementaux clairs qui peuvent être évalués et, si possible, quantifiés par l’émetteur. Les Principes applicables aux obligations vertes définissent des catégories de projets dont la portée est très large, mais qui contribuent toutes à des objectifs environnementaux tels que l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci, la préservation des ressources naturelles, la protection de la biodiversité et la prévention et le contrôle de la pollution. Sans définition spécifique mondialement reconnue des projets verts, la plupart des émetteurs chargent un organisme indépendant d’examiner leur cadre d’investissement en obligations vertes et/ou des émissions spécifiques dans l’intérêt des investisseurs. Les Principes applicables aux obligations vertes incitent également à un haut degré de transparence et recommandent qu’un examen externe vienne compléter l’évaluation du projet et le processus de sélection de l’émetteur.
Utilisation des capitaux récoltés selon les principes applicables aux obligations vertes
Les catégories de projets verts éligibles sont les suivantes (dans un ordre aléatoire) :
- Énergies renouvelables
- Moyens de transport propres
- Efficacité énergétique
- Gestion durable de l’eau et des eaux usées
- Prévention et contrôle de la pollution
- Adaptation au changement climatique
- Gestion durable des ressources naturelles vivantes et des sols
- Produits, technologies et processus de production éco-efficients et/ou adaptés à l’économie circulaire
- Préservation de la biodiversité terrestre et aquatique
- Bâtiments verts
Source: ICMA
Quelques exemples d’émissions d’obligations vertes
En 2007, la Banque européenne d’investissement (l’organisme de prêt de l’Union européenne) a émis sa première obligation climatiquement responsable (Climate Awareness Bond). Un an plus tard, la Banque mondiale a lancé sa première obligation verte. Ces deux émissions ont constitué l’ébauche du marché actuel des obligations vertes et ont créé un cadre pour la définition des projets éligibles pour un financement par des obligations vertes. La banque Populaire de Chine a publié ses propres directives pour les obligations vertes en 2015 [1] afin de stimuler les émissions et la Chine est désormais l’un des plus grands marchés d’obligations vertes au monde. La Pologne a émis sa première obligation d’État verte en décembre 2016. En 2017, plusieurs municipalités américaines ont également procédé à des émissions considérables pour financer des projets liés aux transports locaux et à l’eau.
La première émission d’obligations vertes du gouvernement néerlandais de 2019 avait, pour sa part, pour objectif de financer des projets d’adaptation au changement climatique. Étant donné qu’une grande partie des Pays Bas se situe sous le niveau de la mer et est, par conséquent, plus vulnérable face au réchauffement de la planète, les projets concernent des domaines tels que le renforcement de la protection contre les inondations, le contrôle et la gestion du niveau de l’eau et l’optimisation de la distribution d’eau. Un exemple plus récent d’obligation verte est l’émission par l’Espagne d’une obligation à 20 ans d’un montant de 5 milliards d’euros en septembre 2021 afin de promouvoir des transports propres. Le transport apportant une contribution majeure aux émissions de gaz à effet de serre mondiales, les obligations vertes peuvent jouer un rôle important pour financer l’électrification du secteur.
En mars 2022, une obligation à 20 ans de 1,75 milliard d’euros a été émise pour concevoir et financer le Grand Paris Express, un réseau de métro de 200 kilomètres qui doit relier la périphérie de Paris au centre de la ville et qui répond au besoin grandissant d’une mobilité durable. Ce projet est l’une des composantes majeures de l’objectif visant à faire de Paris une ville neutre en carbone complètement alimentée par de l’énergie renouvelable d’ici 2050. En août 2022, l’Allemagne a, quant à elle, émis une nouvelle obligation verte pour un montant de 5 milliards d’euro avec une maturité de 5 ans. Les capitaux récoltés financeront des dépenses vertes, telles que des projets de transports propres, d’énergie renouvelable et d’agriculture et d’exploitation forestière durables.
Conclusion
Les obligations vertes devraient constituer un outil de plus en plus important pour financer les investissements nécessaires pour promouvoir la transition énergétique et développer une économie durable. Étant donné que leur univers ne cesse de croître et devient plus diversifié, les obligations vertes pourraient devenir une composante majeure au sein des portefeuilles obligataires et permettre aux investisseurs d’avoir un impact environnemental positif tout en bénéficiant d’un rendement potentiel similaire à celui des obligations traditionnelles.
[1] En août 2022, la Chine a publié un nouveau cadre pour les obligations vertes afin de s’aligner sur les normes internationales et d’harmoniser Ies marchés chinois d’obligations vertes.
Consultez aussi le corner Gestion
Transition énergétique, sécurité énergétique et idées d’investissement
Le 27 février 2023
L’année 2022 restera dans nos mémoires comme l’année des nouvelles réalités sur le plan géopolitique et sur le marché de l’énergie. En ce début de 2023, les exportations de gaz naturel russe vers l’Europe restent fortement réduites, une situation qui continue à perturber l’équilibre entre l’offre et la demande et à provoquer des fluctuations des prix. Néanmoins, les prix de l’énergie sont orientés à la baisse depuis la deuxième moitié de décembre 2022, notamment parce que les températures clémentes en Europe ont pesé sur la demande. Le repli du prix du gaz ainsi que les mesures de soutien adoptées l’année passée par les pouvoirs publics suggèrent dès lors une hausse plus modeste de la facture pour les ménages européens au cours des prochains mois. Alors que les menaces liées à la sécurité énergétique semblent fort atténuées à court terme, l’Europe devra cependant reconstituer ses stocks d’année en année, en devant probablement se passer totalement des importations russes.
Amélioration du cadre réglementaire
La politique énergétique se focalisant désormais sur la capacité à procurer une énergie propre, sûre et abordable à long terme, les initiatives en matière de réglementation se sont multipliées pour plusieurs technologies, dont l’hydrogène propre, les techniques de capture, d’utilisation et de stockage du dioxyde de carbone, le stockage de l’énergie et l’efficience énergétique. Tant le plan REPowerEU en Europe que la loi ‘Inflation Reduction Act’ aux États-Unis ont fortement amélioré le cadre réglementaire pour les technologies propres et ont souligné le besoin d’accélérer le développement des énergies renouvelables. L’augmentation des investissements dans ces énergies renouvelables ne se fera toutefois pas du jour au lendemain. Si les mesures incitant au changement existent, le temps qu’il faudra pour procéder à ces changements ralentit la transformation. Au cours des prochaines années, ce processus pourrait cependant être accéléré par le soutien clair, substantiel et prolongé apporté à des technologies majeures telles que la génération d’énergie renouvelable, le stockage de l’énergie et la capture du dioxyde de carbone, d’une part, et par une demande croissante, d’autre part.
Les investisseurs ont un rôle à jouer
Les entreprises qui ont déjà atteint une efficience énergétique significative au sein de leurs propres opérations et de leur chaîne d’approvisionnement illustrent qu’une utilisation efficace du capital peut constituer un puissant levier pour protéger les marges et améliorer la résistance aux chocs. Ceci devrait inciter à redoubler d’efforts afin de trouver des solutions et des capitaux pour favoriser l’adoption de pratiques durables. À terme, les politiques et les dépenses en matière d’énergie sont susceptibles de modifier la trajectoire du changement climatique et les investisseurs ont un rôle à jouer dans ce domaine.
L’Europe : prête pour l’hiver, mais elle devra reconstituer ses stocks cet été
Source: Bloomberg, recherche Goldman Sachs Global Investment, Real Asset Investing Outlook. Chiffres au 14 décembre 2022. À titre d’illustration uniquement.
Fournisseurs de solutions environnementales innovantes
Les entreprises innovantes proposant des solutions dans des domaines tels que l’énergie propre, l’efficience des ressources et la durabilité de l’eau peuvent offrir des opportunités d’investissement attrayantes. Certaines entreprises d’énergie propre éliminent ou réduisent les émissions de dioxyde de carbone en procurant des alternatives plus propres aux sources d’énergie traditionnelles (comme l’énergie solaire, éolienne, la bioénergie ou l’hydrogène). Les alternatives aux sources d’électricité utilisant les combustibles fossiles ont vu leur coût diminuer significativement et ont atteint dans de nombreux cas la parité en termes de coûts, ce qui encourage leur adoption par un plus grand nombre. Une efficience énergétique accrue est également un élément indispensable pour faire face au changement climatique. L’idée d’une plus grande efficience est pertinente pour la plupart des industries et des domaines de la vie, mais le plus grand potentiel pour un impact environnemental net positif se situe au niveau du transport et de la logistique (principalement par l’adoption accrue des véhicules électriques), des villes intelligentes (avec notamment l’amélioration de l’efficience des bâtiments) et de l’industrie. Les entreprises innovantes contribuant à un avenir durable de l’eau en trouvant des solutions pour les besoins complexes en eau des entreprises opérant dans des secteurs critiques de l’économie – allant de l’agriculture à l’énergie – offrent également des opportunités.
Infrastructures énergétiques propres
Les investisseurs sur les marchés d’actions publics et privés continueront à jouer un rôle majeur en fournissant les capitaux et l’expertise nécessaires pour construire les infrastructures d’énergie propre indispensables pour parvenir à la neutralité carbone. Ces infrastructures comprennent des investissements pour la génération, la transmission et le stockage d’électricité verte, comme celle produite par les panneaux solaires et les éoliennes, ainsi que des investissements visant à permettre la transition des moteurs à combustion domestiques et commerciaux vers des véhicules électriques. Si l’on considère plus spécifiquement le stockage de l’énergie, deux développements récents contribuent à en accroître la demande : la récente adoption de la loi Inflation Reduction Act aux États-Unis et la focalisation générale sur la sécurité énergétique, en raison essentiellement de la crise de l’énergie en Europe. Le succès du stockage de l’énergie nécessite une connaissance approfondie du marché de l’énergie, de la technologie des batteries et du cadre réglementaire, ainsi que de l’expérience dans le développement et l’optimisation d’actifs renouvelables.
Financement de la transition énergétique par le biais des obligations vertes
L’accent mis par les émetteurs d’obligations sur l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci crée un solide potentiel de croissance pour les obligations vertes et cette croissance est susceptible d’augmenter les opportunités pour les investisseurs soucieux de contribuer aux progrès environnementaux par le biais de leur portefeuille obligataire au cours des prochaines années.
Remplacer une partie de ses obligations traditionnelles par des obligations vertes au sein de son portefeuille obligataire est susceptible de procurer des avantages qui vont plus loin que la réalisation des ambitions climatiques des investisseurs. Au sein d’un portefeuille, les obligations vertes peuvent, par exemple, contribuer à réduire les risques liés au changement climatique résultant de changements de la réglementation en matière de taxation du carbone qui pourraient faire en sorte que certains actifs deviennent des ‘actifs échoués’. La volatilité exceptionnelle des marchés et la hausse des taux ont ralenti l’offre de nouvelles obligations vertes en 2022 en empêchant certains émetteurs de faire appel au marché des capitaux, à l’instar de ce que l’on l’a observé sur l’ensemble du marché obligataire. Étant donné que les entreprises d’un plus grand nombre de secteurs et les États d’un nombre accru de régions émettent des obligations, les investisseurs devraient par ailleurs pouvoir bénéficier de davantage de possibilités, ce qui est nature à renforcer encore la demande. Les émissions d’obligations vertes pourraient ainsi atteindre 600 milliards d’euros en 2023, ce qui porterait le marché à plus de 2.000 milliards d’euros1 grâce à une focalisation accrue des États et des entreprises sur les considérations environnementales.
1 Goldman Sachs Asset Management et Bloomberg. Cette prévision se base sur une plus faible volatilité des marchés en 2023 et tient compte de l’hypothèse d’un report des émissions de 2022.
Comment concilier investissements « value » et inflation ?
Le 26 janvier 2023
Les investisseurs sont actuellement confrontés à deux défis liés : l’inflation galopante et la réponse agressive des banquiers centraux qui tentent d’enrayer la hausse des prix en augmentant les taux d’intérêt et en mettant fin à leurs programmes d’achat d’actifs.
Les stratégies d’actions procurant des dividendes peuvent aider les investisseurs à faire face à ces pressions du marché. En effet, elles distribuent des liquidités aujourd’hui plutôt que promettre une croissance future. Bien que ces stratégies d’investissement basées sur la valeur ne soient pas sans pièges, une approche de gestion active des actifs qui intègre des critères ESG et se concentre sur la capacité des entreprises à verser des dividendes peut aider les investisseurs à les éviter.
De ‘Growth’ à ‘Value’
Novembre 2021 a été un moment important pour les investisseurs en actions. Après avoir soutenu pendant des mois que l’accélération de l’inflation était causée par des forces ‘temporaires’, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré qu’il était probablement temps d’abandonner ce terme. En reconnaissant que l’inflation se révélait plus persistante que prévu, Powell a marqué un changement d’orientation par rapport à la politique monétaire accommodante qui avait prévalu pendant plus d’une décennie. Pour les investisseurs, cela signifiait la fin d’un marché caractérisé par des taux d’intérêt ultra-bas qui avaient favorisé les stratégies de croissance axées sur les bénéfices futurs des entreprises et leur potentiel à surperformer le marché au fil du temps. L’investissement ‘value’ a ainsi opéré un retour en force.
Impact des banques centrales
La décision de la Fed et d’autres banques centrales de resserrer leur politique monétaire et de démanteler les programmes d’assouplissement quantitatif a confronté les investisseurs à des choix difficiles. Si la détermination des banques centrales à juguler l’inflation conduit à un resserrement excessif et à une récession économique, celles-ci pourraient réagir en adoptant une politique monétaire plus accommodante qui relancerait à nouveau l’investissement de croissance. En revanche, si nous nous dirigeons vers des anticipations d’inflation plus élevées et une normalisation des taux d’intérêt, cette combinaison soutiendrait les stratégies ‘value’, qui investissent dans des sociétés qui se négocient actuellement en dessous de leur valeur fondamentale.
Lorsque le cycle croissance/value s’inverse, généralement à la suite de changements politiques majeurs en réponse à une crise mondiale, cette tendance peut persister pendant des années, comme le montre le graphique ci-dessus. Dans cette optique, les investisseurs peuvent envisager d’augmenter leurs positions en stratégies ‘value’, d’autant plus que les perspectives restent incertaines.
Historique des cycles de croissance/value
Source : NN Investment Partners
1,4 milliard d’adultes sans compte bancaire : Comment combler le fossé de l’inclusion financière ?
Le 6 décembre 2022
Pour les investisseurs d’impact, la poussée mondiale vers une plus grande inclusion financière ouvre une multitude d’opportunités pour promouvoir le développement durable – si vous savez où chercher. Les entreprises technologiques innovantes ont un impact social énorme qui peut être difficile à discerner car elles créent les conditions dans lesquelles les autres peuvent prospérer. En trouvant et en finançant ces entreprises, les investisseurs d’impact peuvent contribuer à stimuler la croissance là où elle est le plus nécessaire.
Promouvoir les comptes bancaires
L’extension de la portée des services financiers est fondamentale pour une croissance inclusive et un développement durable. La première étape consiste à promouvoir la possession de comptes bancaires, permettant aux gens de recevoir des salaires et des envois de fonds en toute sécurité. C’est plus qu’une commodité : les comptes bancaires ouvrent la porte à une épargne plus efficace, à des emprunts moins chers, à l’assurance et à l’investissement dans des services qui améliorent la vie comme la santé et l’éducation.
Belle progression
La possession d’un compte bancaire a fait des gains encourageants, passant à 76% de la population mondiale en 2021 contre 51% une décennie plus tôt, selon la dernière base de données Global Findex de la Banque mondiale. Dans les économies en développement, ce chiffre s’élève désormais à 71 %. De plus, l’accès aux comptes bancaires se généralise, contrairement aux années précédentes où la Chine et l’Inde représentaient l’essentiel de la croissance. Malgré tous ces progrès, cependant, un quart des adultes dans le monde restent non bancarisés, comme nous pouvons le voir dans le graphique ci-dessous et la majorité d’entre eux sont des femmes

Autonomiser les femmes
Il est essentiel de réduire cet écart pour parvenir à une plus grande égalité et autonomiser les femmes. De nombreuses femmes gèrent les finances de leur ménage ou travaillent à l’étranger pour envoyer des fonds vers leur pays d’origine. Avoir un compte bancaire les relie à l’économie formelle et améliore leur vie privée et leur sécurité. Les femmes qui reçoivent des paiements directement sur leurs propres comptes sont plus susceptibles d’acheter des aliments, des médicaments et une éducation, créant ainsi un meilleur mode de vie pour elles-mêmes et leurs familles.
Augmenter les transactions aussi
L’augmentation de la possession d’un compte bancaire offre de nombreux avantages, mais cela n’équivaut pas à une augmentation des transactions numériques. Environ un titulaire de compte sur quatre dans le monde n’a effectué aucun paiement numérique en 2021, selon le rapport de la Banque mondiale. Pourtant, les services financiers tels que l’argent mobile contribueront à éliminer les obstacles à une finance plus inclusive, en offrant une alternative plus sûre, moins chère et plus transparente à l’argent liquide.
De nombreux adultes non bancarisés ayant déjà des téléphones portables, le défi consiste donc maintenant à développer un accès Internet fiable dans les zones mal desservies. Cela nécessitera des investissements pour étendre l’inclusion numérique en développant la couverture du réseau et l’infrastructure des télécommunications, en rendant les procédures d’identification plus sûres et en améliorant les connaissances financières et numériques.
Prêt de titres : Dissiper les mythes
Le 29 novembre 2022
Qu’entend-on exactement par prêt de titres ? Il ne faut pas confondre le prêt sur titres et le prêt de titres. On parle de prêt de titres lorsque les fonds qui détiennent des titres en portefeuille les prêtent à des acteurs financiers contre une rémunération (loyer) et avec des garanties (collatéral) dont le montant est supérieur à celui du prêt. Dans la majorité des cas, ces prêts de titres permettent à ceux qui empruntent les titres de les shorter, c’est à dire de les vendre à découvert. Cette pratique fait l’objet de nombreuses critiques.
Les investisseurs ont quelques idées fausses sur le prêt de titres, en lien avec la crise financière mondiale, l’intégration ESG et les facteurs de risque. Abordons dix de ces mythes.
Mythe 1 : Le prêt de titres fait baisser le prix des actifs
Certains pensent que le prêt de titres alimente la vente à découvert et pourrait dès lors avoir un impact négatif sur le prix des actifs des investisseurs.
La vente à découvert joue un rôle crucial pour garantir un fonctionnement efficace des marchés. Sans vente à découvert, les investisseurs ne sont pas en mesure d’exprimer leur opinion sur les actifs surévalués. Les marchés sans provisions pour prêts sont systématiquement confrontés à des niveaux d’efficacité inférieurs, des écarts acheteur-vendeur supérieurs et à des bulles spéculatives. Les principaux fournisseurs d’indices tels que MSCI considèrent le prêt de titres comme un critère important pour mesurer l’accessibilité au marché.
De nombreuses études, parmi lesquelles l’enquête de la Réserve fédérale sur la crise financière de 2008, ont montré que la vente à découvert améliorait la stabilité du marché. Dans son document de travail de janvier 2018 intitulé « Short-selling bans and bank stability », le Comité européen du risque systémique concluait que, contrairement à l’intention, les actions soumises à des interdictions de vente à découvert étaient plus vulnérables aux défauts et à la volatilité, ce qui entraînait un risque accru pour les investisseurs.
Mythe 2 : Le prêt de titres n’est pas compatible avec les normes ESG
Les inquiétudes concernant l’engagement actif sur les titres prêtés et le contrôle sur les garanties reçues ont conduit certains à supposer que le prêt de titres n’était pas compatible avec l’investissement responsable.
Les gestionnaires d’actifs et les groupes de pairs tels que l’International Securities Lending Association (ISLA) ont établi des normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) claires et efficaces pour les prêts de titres. Ces normes fournissent des orientations sur le vote et l’engagement, le traitement des garanties et la transparence pour les participants aux prêts de titres.
L’actionnariat et l’engagement actifs auprès des entreprises sont une composante essentielle de l’investissement responsable. En rappelant les actifs prêtés et en empêchant tout prêt de titres avant les assemblées d’actionnaires ou les opérations de sociétés, les gestionnaires d’actifs peuvent s’assurer que le propriétaire de l’actif est en mesure d’exercer ses droits de vote.
Les investisseurs peuvent garder des listes d’exclusion dans le cadre de leur approche en matière d’investissement responsable. Les agents de garanties peuvent intégrer ces listes d’exclusion aux actions ainsi qu’aux titres à revenu fixe, garantissant de cette manière que seuls les titres éligibles sont remis en garantie. Les exclusions peuvent englober des pays, des secteurs, des entreprises, voire des émissions spécifiques au niveau de l’émetteur.
Mythe 3 : Le prêt de titres a contribué à des pertes importantes pendant la crise financière mondiale
Après la crise financière, certains communiqués de presse ont accusé les prêts de titres d’être source de pertes pour les investisseurs.
Certaines parties utilisaient le prêt de titres pour lever des liquidités, qui ont ensuite été réinvesties dans des actifs dont le profil d’échéance ou de liquidité ne correspondait pas à la négociation de prêts de titres sous-jacents. Lorsque Lehman Brothers s’est retrouvé en défaut et que les marchés se sont immobilisés, ces parties n’ont pas pu vendre ces actifs pour remplir leur obligation de restituer les liquidités empruntées. Les pertes qui en ont résulté étaient donc liées à l’utilisation préjudiciable de l’effet de levier plutôt qu’au marché du prêt de titres en lui-même. La plupart des programmes de prêt de titres ont pour but d’améliorer le rendement, en échangeant les titres contre des garanties, ce qui évite totalement ce risque.
Mythe 4 : Le prêt de titres comporte des risques cachés
Le prêt de titres est souvent mal compris des investisseurs et plusieurs idées fausses sur ses risques circulent.
Le prêt de titres est essentiellement un prêt garanti à une contrepartie bien notée. Le risque principal est donc le risque de contrepartie, ou la probabilité que l’emprunteur soit en défaut alors qu’il est en possession du titre prêté. Ce risque est atténué par la garantie reçue, dont la valeur est supérieure à la valeur de marché du titre. Cette « décote » supérieure protège contre la volatilité du marché pendant la courte période de clôture en cas de défaut de la contrepartie. La garantie est fréquemment constituée, en intrajournalier, dans une structure de garantie tripartite où un agent de garantie est utilisé.
Pour atténuer davantage les risques, un gestionnaire d’actifs doit prendre trois mesures :
- Sélection de la contrepartie : Prêter uniquement à des contreparties qui présentent une qualité de crédit élevée, par exemple G-SIBS (Global Systematically Important Banks).
- Risque de contrepartie : Appliquer des limites à la quantité en circulation auprès de chaque contrepartie.
- Admissibilité de la garantie : S’assurer que la garantie est de haute qualité, liquide et diversifiée.
D’un point de vue opérationnel, le prêt de titres n’est pas plus compliqué que les flux de gestion de portefeuille typiques. La garantie est effectuée par un gestionnaire de garantie indépendant. Les fluctuations de la valeur du titre prêté sont automatiquement compensées par la garantie, de sorte que la marge ne crée pas de charge opérationnelle supplémentaire pour le prêteur.
Mythe 5 : Le prêt de titres est un marché opaque
Le prêt de titres n’est pas un marché public, de sorte que l’accès limité aux données de marché et de tarification peut être considéré comme une barrière à l’entrée pour les investisseurs institutionnels.
Le prêt de titres est devenu plus transparent au cours de la dernière décennie en réponse aux nouvelles réglementations. Chaque transaction est signalée aux régulateurs dans le cadre du Règlement relatif aux opérations de financement sur titres (Securities Financing Transactions Regulation ou SFTR). De nombreux fournisseurs de données proposent désormais des données de marché telles que la tarification de prêts de titres et l’analyse comparative.
En outre, les grandes associations professionnelles telles qu’ISLA ( International Securities Lending Association)et la Risk Management Association (RMA) servent de plateformes pour la transparence et le partage des connaissances du marché, ce qui aide à mieux comprendre le marché.
Mythe 6 : En prêtant des actifs, le prêteur peut perdre l’avantage économique et le rendement
Le prêteur cède temporairement la propriété juridique du titre à l’emprunteur, mais conserve la propriété économique. Le prêteur est donc appelé « bénéficiaire effectif ». L’emprunteur du titre verse tous les coupons et autres distributions au prêteur, de sorte que le positionnement sur les taux d’intérêt et les autres paramètres du portefeuille restent inchangés. L’emprunteur s’engage également à restituer le titre en cas de rappel par le prêteur.
Comme il n’y a pas de transfert du risque économique de l’actif prêté, l’actif reste au bilan du prêteur et la garantie reçue est hors bilan.
Mythe 7 : Le prêt d’actifs restreint la capacité de négociation
Les investisseurs institutionnels peuvent craindre que le prêt de titres n’ait un impact négatif sur la flexibilité de négociation du portefeuille.
Le prêteur se réserve le droit de vendre des titres à tout moment. Le règlement sur la négociation de prêts de titres correspond au cycle de règlement standard du marché.
Pour les opérations à terme, lorsque le prêteur accepte de prêter un titre pour une période déterminée, les prêteurs peuvent inclure un « droit de substitution ». Cela signifie que le prêteur peut vendre le titre en prêt, à condition qu’il puisse être remplacé par un titre similaire.
L’alignement des activités de prêt de titres et de gestion de portefeuille permet au prêteur de tirer parti de portefeuilles d’actifs stables en prêtant à plus long terme et en obtenant des commissions de prêt plus élevées.
Mythe 8 : Le prêteur ne peut jamais être sûr de ce qu’il recevra comme garantie
Les prêteurs peuvent s’inquiéter de recevoir des garanties qui sortent de leur profil de risque ou qui sont contraires à leur politique d’investissement.
Chaque opération de prêt de titres spécifie une politique de garantie qui définit les catégories d’actifs éligibles comme garantie pour le prêteur. Les paramètres incluent les notations minimales, le volume d’émission minimal, les limites de concentration, les paramètres de liquidité et les limites de contrepartie. Cette politique garantit que le prêteur a le contrôle sur la garantie reçue. Il peut également inclure des exclusions telles que des listes restreintes et des paramètres ESG par pays, secteur ou dénomination unique. Un mandat de prêt de titres peut être entièrement adapté à la propension au risque et aux restrictions de l’investisseur.
Les revenus générés par les prêts de titres contribuent à améliorer les rendements du portefeuille pour le propriétaire de l’actif. L’augmentation des rendements peut aider à compenser les commissions de gestion associées aux activités de gestion de portefeuille.
Une configuration typique implique une répartition des commissions, où les prestataires de services sont rémunérés en recevant un pourcentage prédéfini du revenu généré, le propriétaire de l’actif recevant une part majoritaire. Cela permet d’aligner l’intérêt avec l’investisseur et de s’assurer que la plupart des revenus reviennent au prêteur de manière transparente. La répartition des commissions varie entre les gestionnaires d’actifs.
Selon ISLA, plus de 20.000 investisseurs institutionnels prennent part au prêt de titres. Ils comprennent des fonds de pension, des fonds souverains, des compagnies d’assurance, des OPCVM et des ETF.
En externalisant le prêt de titres auprès de gestionnaires d’actifs qui disposent d’une expertise et d’une infrastructure, même les plus petits acteurs peuvent prendre part au prêt de titres. Une fois qu’un programme de prêt de titres est mis en œuvre, le gestionnaire d’actifs s’occupe de tous les aspects opérationnels et de reporting, sans alourdir les ressources limitées supplémentaires du prêteur. Le gestionnaire d’actifs est également en mesure de prendre en charge la configuration initiale, y compris la documentation juridique, et de s’assurer que le programme intègre des éléments ESG.
Le Royaume-Uni dans une tourmente digne d’un marché émergent
Le 18 octobre 2022
L’un des développements les plus spectaculaires de ces derniers mois a été la décision du nouveau gouvernement britannique, dirigé par le Premier Ministre Liz Truss, d’appliquer une économie de l’offre à la manière des années 1980 pour lutter contre la crise économique actuelle.
En voulant réduire agressivement les impôts, principalement pour les plus hauts revenus, le gouvernement aurait effectivement accru les inégalités à un moment où de plus en plus de personnes appartenant à des groupes à revenu faible ou moyen ne peuvent plus se permettre de payer leurs factures.
Cette décision faisait partie d’une très grande impulsion budgétaire représentant 4 à 5 % du PIB qui intervenait à un moment où l’offre était limitée et l’inflation élevée. De plus, l’élargissement spectaculaire du déficit budgétaire attendu l’année prochaine en raison de cette nouvelle politique du gouvernement aurait mis en jeu la viabilité budgétaire.
Marche arrière de Liz Truss
En effet, les marchés n’ont pas adhéré au plan du chancelier Kwasi Kwarteng selon lequel une baisse des impôts conduirait à une croissance potentielle plus élevée et que cela finirait par financer l’augmentation de la dette publique. Pour financer les importants déficits commerciaux du Royaume-Uni, les investisseurs imposent une prime de risque plus élevée. La chute de la demande d’actifs britanniques s’est également traduite par une forte dépréciation de la monnaie. La livre sterling a déjà atteint un plus bas historique face au dollar américain (1£ = 1,13$ au 03/10/22). Une livre plus faible rendra également plus difficile le contrôle de l’inflation. Sous cette pression, finalement, Liz Truss a dû abandonner son idée de réduire la taxation des plus gros revenus.
Intervention plus agressive de la Banque d’Angleterre inévitable
Pour éviter une crise de la balance des paiements semblable à celle des marchés émergents, la Banque d’Angleterre devra, quant à elle, intensifier son resserrement. Dernièrement, les anticipations de taux ont fortement augmenté, 400 points de base de hausses supplémentaires d’ici la mi-2023 ayant déjà été intégrés. Parallèlement, le rendement du gilt à cinq ans a augmenté de plus de 150 points de base. Une action plus agressive de la Banque d’Angleterre est devenue inévitable. Une hausse d’urgence entre les réunions ne peut être exclue, en particulier lorsque les agences de notation commenceront à déclasser la dette souveraine britannique.
Royaume-Uni : rendements en hausse, monnaie en chute libre
5-year Gilt yield, GBP/USD exchange rate
Source : Bloomberg
Récession attendue en 2023
Des hausses de taux agressives ne feront qu’augmenter la douleur économique au Royaume-Uni. Elles conduiront probablement à une profonde récession l’année prochaine. Le marché du logement est le plus exposé au risque de taux fortement plus élevés puisque 25 % des hypothèques sont à taux variable et plus de 50 % des hypothèques restantes à taux fixe expireront dans les deux prochaines années. Après le choc majeur sur les revenus disponibles de la population dû à la hausse des prix de l’énergie, les ménages britanniques doivent désormais se préparer à un nouveau choc sous la forme d’une hausse des taux hypothécaires.
Banques centrales campées sur leur position et prévisions moroses pour les bénéfices
Le 20 septmebre 2022
Alors que la Fed et la BCE confirmaient leur détermination à maintenir une politique monétaire restrictive pour éviter que les prévisions d’inflation ne deviennent incontrôlables, les actifs à risque continuent de chuter. Pour le moment, la pression croissante sur la croissance économique ne suffit pas à pousser les banquiers centraux à modérer leur position de durcissement. Les discours agressifs prononcés par le président de la Fed, Jerome Powell, et le membre du directoire de la BCE, Isabel Schnabel, lors du sommet de Jackson Hole, ont une fois de plus montré qu’un assouplissement de la politique avant la fin de l’année était peu probable. Aux États-Unis, l’inflation globale pourrait être modérée dans les prochains mois, mais elle restera probablement trop élevée pour être confortable. Dans la zone euro, la hausse des prix de l’énergie signifie que le pic d’inflation semble loin d’être atteint.
La Fed veut éviter un retour aux années 1970
Au cours des semaines qui ont précédé le sommet de Jackson Hole, les marchés avaient déjà abandonné l’idée que la Fed allait être moins agressive. Plusieurs gouverneurs de la Fed avaient expliqué que le risque d’un désancrage des prévisions d’inflation était encore trop élevé pour que les autorités monétaires ralentissent le durcissement. Jerome Powell a confirmé ce message. La Fed continuera à agir comme si l’économie passait à un régime à forte inflation jusqu’à ce qu’il y ait des preuves évidentes du contraire. Elle souhaite attendre une baisse significative, durable et généralisée de la dynamique inflationniste avant d’envisager un assouplissement de la politique. Ce que cela signifie exactement reste flou, mais avec une inflation bien supérieure au niveau cible et un marché du travail toujours tendu, il est clair que le taux actuel des Fed Funds de 2,5 %, qui reste un niveau qui peut être considéré comme inférieur à neutre, est loin du niveau que la Fed estime suffisant pour endiguer l’inflation. Le président Jerome Powell a également déclaré qu’il s’attendait à ce que la politique restrictive doive être maintenue pendant un certain temps.
La principale préoccupation de la Fed concerne les prévisions d’inflation. Plus l’inflation est longue et bien supérieure au niveau cible, plus le risque d’un désancrage des prévisions d’inflation est élevé. Le président Jerome Powell craint un scénario similaire à celui des années 1970, lorsque la Fed n’a pas agi avec détermination et que l’inflation est devenue incontrôlable. Aujourd’hui, la situation est différente des années 1970, principalement parce que les travailleurs ont désormais moins de pouvoir de négociation et que l’inflation est principalement due à des contraintes liées à l’offre. Néanmoins, la Fed veut éviter de répéter l’erreur qu’elle a commise en 1975, lorsqu’elle a baissé les taux en réponse à la récession, même si l’inflation avoisinait encore les 10 %. Le président Jerome Powell et ses collègues sont prêts à risquer une récession à court terme, car ils estiment que la perte de production cumulée serait beaucoup plus importante si le génie de l’inflation sortait de sa lampe.
Les faucons sont également aux commandes à la BCE
La BCE adopte la même approche. Les taux d’intérêt vont probablement encore augmenter dans la zone euro, malgré la faiblesse des données économiques et le fait que les perturbations de l’approvisionnement énergétique expliquent la majeure partie du problème de l’inflation. La BCE veut tout mettre en œuvre pour remettre rapidement l’inflation sous contrôle. Isabel Schnabel a réaffirmé à Jackson Hole un désancrage des prévisions d’inflation, ce qui menace de saper la confiance dans les autorités monétaires. La question centrale de la réunion de politique de septembre est maintenant de savoir si le taux de dépôt sera relevé de 50 points de base ou de 75 points de base, et il est plus que probable qu’il clôturera l’année nettement au-dessus de 1 %.
Les faucons au sein du Conseil d’administration ont clairement le dessus et ils savent qu’ils n’ont pas beaucoup de temps pour relever les taux avant que l’économie ne tombe en récession. En raison de la hausse rapide des prix du gaz naturel et de la très faible confiance des consommateurs et des entreprises, la probabilité d’une récession profonde a considérablement augmenté ces dernières semaines.
Des perspectives moroses pour les bénéfices
Sur les marchés d’actions, les actions de croissance ont reculé en raison de la hausse des rendements obligataires, tandis que le secteur de l’énergie a échappé à la vague de ventes grâce à la hausse des prix du pétrole et du gaz. Les commentaires de l’OPEP+ sur une possible réduction de la production plus tard dans l’année et l’incertitude persistante quant à l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe ont été les causes de la hausse des prix de l’énergie.
Le marché général des actions a souffert, principalement en raison des discours agressifs à Jackson Hole qui ont noyé les espoirs de certains acteurs du marché d’un début de tournant conciliant. Par conséquent, la croissance des bénéfices, plutôt que des multiples de valorisation plus élevée, devrait devenir le principal moteur des rendements des actions.
Malheureusement, les perspectives de bénéfices ne sont pas bonnes. Les marges des entreprises sont toujours proches de leurs sommets historiques. Mais elles subissent de plus en plus de pression en raison de l’inflation toujours élevée. Jusqu’à présent, la plupart des entreprises ont pu répercuter les coûts des intrants plus élevés sur les consommateurs et ainsi protéger leurs marges. Mais comme l’inflation reste élevée, les coûts des intrants devraient continuer à augmenter car les politiques de couverture doivent être renouvelées et de nouveaux accords salariaux sont en cours de règlement. En outre, les entreprises ont une marge de manœuvre limitée pour continuer à augmenter les prix en raison du risque de destruction de la demande.
Certaines industries à forte intensité énergétique en Europe, par exemple, ont décidé d’arrêter temporairement la production parce qu’elles ne peuvent plus répercuter la hausse des coûts de production sur leurs clients. L’inflation a également un impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs, en particulier en Europe, où l’augmentation des factures d’énergie anéantit le revenu disponible.
Bien que les estimations consensuelles des bénéfices pour l’année prochaine soient drastiquement tombées à 8 % aux États-Unis et à 3 % dans la zone euro (voir le graphique), elles pourraient encore baisser. Les bénéfices européens sont les plus menacés en raison de la crise du gaz et de la récession quasi-inévitable. Et cela n’a pas été suffisamment pris en compte par les marchés d’actions. Le ratio cours/bénéfice à terme sur 12 mois pour les actions mondiales n’est que 5 % inférieur à sa moyenne sur 10 ans. Jusqu’il y a peu, les multiples de valorisation étaient gonflés par un soutien sans précédent de la politique monétaire qui ne devrait pas se représenter de sitôt, ce que le sommet de Jackson Hole n’a fait que confirmer la semaine dernière.
Évolution des prévisions de croissance des bénéfices en 2023 (%)
Source: Refinitiv Datastream, NN Investment Partners
L’engagement : quels thèmes pour l’avenir ?
Le 3 août 2022
Pour investir de manière active et engagée, le gestionnaire d’actifs doit se concentrer sur des thèmes spécifiques qui sont en mesure de faire bouger les choses. Il doit ensuite les aborder avec les entreprises et pays dans lesquels il investit.
Ces thèmes sont définis en conciliant les engagements et les défis à relever. Les défis sont analysés et quantifiés, les réglementations examinées et les régions et entreprises concernées passées au crible. On peut par exemple considérer les thèmes suivants.
La gouvernance
Le premier thème est lié à la gouvernance d’entreprise qui garantit au mieux le respect des règles éthiques. La gouvernance couvre des thèmes comme la politique de rémunération, la corruption ou la fraude, les membres et la diversité des membres des conseils d’administration. La diversité des administrateurs est essentielle et impacte la manière dont les entreprises font face aux risques politiques, régulatoires, environnementaux et sociaux. Un focus sur les marchés émergents peut également être ajouté à cette thématique.
Les conditions de travail
Un second thème concerne les conditions de travail. Eliminer la pauvreté reste l’un des plus grands défis de l’humanité. La crise du coronavirus a mis en lumière de nombreuses inégalités sociales et ce, à tous les niveaux. La mise en place de standards sociaux qui dépassent les minima légaux profitent à l’entreprise et à la société au sens large. Il faut encourager les entreprises à mettre en place des procédures d’inclusions dans leurs politiques de ressources humaines et de sous-traitance. Il faut également se concentrer sur le travail des enfants et l’esclavage moderne. On peut considérer que, dans le monde, 40 millions de personnes vivent encore dans une forme d’esclavage (p.ex. les travaux préparatoires de la Coupe du monde de football au Qatar, le travail forcé des Ouïghours dans l’industrie cotonnière chinoise).
Les ressources naturelles et le changement climatique
Le troisième exemple concerne les ressources naturelles et le changement climatique. Nous sommes conscients que la planète a atteint ses limites environnementales. Nos écosystèmes, nos ressources en eau et notre santé sont menacés. Les investissements ne sont pas épargnés non plus, ce qui nous pousse encore plus à l’action.
Dans cette thématique, on peut considérer par exemple, les sociétés d’utilité publiques, les sociétés énergétiques, la déforestation et les plastiques. En effet, certaines sociétés pétrolières font le choix d’évoluer vers un modèle à émission zéro dans un horizon de temps défini (investissement dans des programmes d’énergies renouvelables, la plantation d’arbres ou des technologies liées à la capture du carbone). Ou on peut également tenter d’établir un dialogue avec des sociétés actives dans la production d’électricité et les pousser à développer des plans de transition alignés sur les accords de Paris.
Fixer les objectifs
Un fois le thème choisi, le gestionnaire d’actifs contacte les entreprises et, ensemble, ils fixent des objectifs. Le sujet est discuté en détail pendant les entretiens. Lorsque les entreprises s’engagent à atteindre les objectifs fixés, elles sont suivies de près et aidées lorsque c’est possible. Le processus prend fin lorsque l’entreprise a suffisamment progressé.
Il vaut toujours mieux privilégier l’inclusion et la discussion par rapport à l’exclusion, mais si le dialogue n’aboutit pas, le gestionnaire a alors la possibilité d’utiliser son vote lors de l’assemblée générale des actionnaires. Il peut également vendre sa participation dans l’entreprise. Mais, c’est en dernier recours car dans ce cas, il devient beaucoup plus difficile d’avoir un impact.
L’engagement, ou comment dialoguer avec les entreprises
Le 12 juillet 2022
La meilleure façon de contribuer à un monde plus équitable et durable est d’investir de manière responsable. Et le dialogue autour des critères ESG avec les entreprises peut aider à résoudre certains problèmes.
Un gestionnaire d’actifs responsable se doit d’être un investisseur actif et engagé dans la vie des entreprises qu’il soutient et dans lesquelles il investit pour le compte de ses clients. Ceci peut se faire à différents niveaux et notamment via l’actionnariat actif et la participation aux assemblées générales.
Le dialogue par le vote
Le soutien actif des propositions d’actionnaires autour des questions environnementales et sociales sont cruciales pour l’avenir de l’entreprise et de toutes ses parties prenantes. Le gestionnaire d’actifs doit utiliser son influence lors du vote de l’assemblée pour encourager l’entreprise à prendre ses responsabilités et à devenir plus durable. S’il n’est pas satisfait des progrès accomplis à l’égard des engagements pris, il peut, par exemple, voter contre les administrateurs ou contre les recommandations du management.
Les votes peuvent être liés à des politiques de rémunération, à l’appointement de nouveaux administrateurs, à la mise en place de politiques sociales et climatiques,… Il a été constaté que c’est principalement dans la sphère de la gouvernance que des votes contre des propositions de la direction sont émis.
Il est également courant de s’associer à d’autres groupes d’investisseurs ayant les mêmes considérations afin d’augmenter l’influence exercée en tant qu’actionnaire actif et engagé.
Des pistes d’amélioration
La question de l’engagement est en constante évolution. Voici 10 ans, lorsqu’on parlait d’ESG, on se limitait souvent à la gouvernance. Cet intérêt a ensuite principalement basculé vers les enjeux climatiques. Désormais, ce sont les aspects sociaux qui font de plus en plus partie des préoccupations des investisseurs.
Les questions environnementales et sociales ne sont pas structurellement ancrées dans les assemblées d’actionnaires. En 2020, cependant, on a pu voir pour la première fois une entreprise mettre spontanément son plan de transition climatique à l’agenda de l’assemblée pour le faire approuver formellement par les actionnaires. Depuis lors, plusieurs sociétés gazières et pétrolières comme Shell et Total, mais aussi des groupes alimentaires comme Nestlé et Unilever, lui ont emboité le pas.
Il est judicieux d’inclure systématiquement les sujets importants relatifs à la durabilité à l’agenda des assemblées. Le vote sur les rémunérations du management est devenu obligatoire dans de nombreux secteurs, ce qui permet d’avoir des contacts structurés avec les entreprises. Il serait judicieux d’également inscrire les sujets environnementaux et sociaux à l’ordre du jour de chaque assemblée.
Devenir ESG : de l’importance de la transparence vers un réel impact
Le 14 juin 2022
Les investisseurs veulent savoir quelles entreprises s’engagent réellement en faveur de la durabilité. Et preuves à l’appui. Jusque-là perçue comme un ‘plus’ appréciable, la transparence s’est hissée au statut de composante essentielle de l’investissement durable ces dernières années.
La transparence est de plus en plus souvent ancrée dans les valeurs des investisseurs, qui veulent à juste titre pouvoir évaluer l’impact ou les conséquences sociétales de leurs décisions d’investissement. Ceci passe par une transparence accrue de la part des gestionnaires d’actifs.
Une composante essentielle
Pour ceux qui veulent investir durablement, l’accès à des données de qualité est crucial. On parle ici de quelles entreprises sont sur la bonne voie pour atteindre les objectifs climatiques, par exemple, ou celles qui se distinguent par leur sérieux en matière de diversité. En effet, il est facile d’adhérer du bout des lèvres aux principes de l’investissement responsable, mais si l’on ne fournit pas de preuves tangibles, solides et effectives, l’effort s’arrête là. Même s’il existe de plus en plus de produits durables – dont les obligations vertes – sur le marché, les investisseurs peuvent ainsi savoir exactement à quel projet leur argent est destiné, et cet argument les séduit toujours autant.
Accessibilité et qualité des données
Une transparence de haut niveau exige beaucoup d’efforts. Si les entreprises ne peuvent ou ne veulent pas fournir certaines données, il faut solliciter des tiers pour les obtenir, souvent des sociétés commerciales.
Il peut exister une forte disparité des données fournies par les entreprises, ainsi qu’une faible corrélation entre les données reçues par certaines bases de données externes.
En effet, selon le fournisseur, une entreprise peut se voir attribuer un score ESG (Environnemental, Social, Gouvernance) différent. Il ne faut donc pas se contenter d’accepter ces données, mais il faut vérifier que la méthodologie qui les sous-tend est acceptable. Dans ce contexte, il est essentiel d’avoir une vue critique sur ces chiffres, d’effectuer des contrôles et calculs propres afin de savoir exactement comment chaque score a été obtenu.
Les scores ESG et la réglementation européenne
La réglementation est de plus en plus insistante envers les entreprises et les investisseurs en ce qui concerne leur responsabilité vis-à-vis de la société et de ses différentes parties prenantes.
Les entreprises sont dorénavant soumises à l’obligation de fournir un rapport sur leurs données environnementales, sociales et de gouvernance. En effet, les nouvelles réglementations européennes exigent plus de transparence de la part des entreprises et règlent la publication des données dites non financières des grandes entreprises qui doivent les publier dans leurs rapports annuels. Cela concerne actuellement 11.000 entreprises en Europe, mais dans quelques années, 50.000 sociétés européennes seront soumises à ces obligations.
Tout un flux d’informations est maintenant disponible et aide à évaluer encore plus efficacement les placements verts, notamment les obligations vertes. De fait, il y a des activités que l’on peut spontanément classer comme plus ou moins vertes. Mais dans certains cas, il faut aussi évaluer la façon dont l’activité est réalisée. Cette donnée est essentielle.
Ces dernières années, la transparence est donc devenue l’un des piliers de l’investissement responsable. Il ne s’agit plus là d’un simple “plus” appréciable. Par le passé, le simple fait de savoir qu’une entreprise consentait des efforts dans le domaine ESG suffisait. Désormais, les investisseurs veulent savoir quelles entreprises agissent réellement, preuves à l’appui. Et celles qui ne sont pas transparentes font face à un risque réputationnel majeur. Cette conscience incite de nombreuses entreprises à agir, et cela ne peut que profiter aux investisseurs.
Les matières premières comme protection contre l’inflation : Investir via les futures ou via les actions ?
Le 25 mai 2022
L’inflation s’avère plus persistante que prévu. L’inflation globale, mesurée par les augmentations d’une année sur l’autre de l’indicedes prix à la consommation (IPC) américain, est en hausse depuis mai 2020 et a atteint 8,5 % le mois dernier. Les troubles géopolitiques en Ukraine ont encore exacerbé les perspectives d’inflation, incitant les investisseurs à rechercher une protection contre l’inflation pour leurs portefeuilles.
Les matières premières sont passées au premier plan en tant que couverture efficace contre l’inflation. Toutefois, pour bénéficier d’une telle protection, les investisseurs doivent décider de la meilleure manière d’obtenir une exposition aux matières premières.
Contrats à terme
Le graphique ci-dessous montre qu’historiquement, un panier diversifié de contrats à terme sur les matières premières s’est avéré être plus sensible à l’inflation que les actions des producteurs de matières premières. Il compare la sensibilité à l’inflation des rendements des contrats à terme sur les matières premières et des rendements des actions des producteurs de matières premières. Le marqueur indique le coefficient bêta estimé : plus le coefficient bêta est élevé, plus l’instrument est sensible à l’inflation.
Les rendements des contrats à terme sur les matières premières ont un bêta d’inflation élevé et positif qui est statistiquement significativement différent de zéro, comme le montrent les barres représentant l’intervalle de confiance à 95 % des estimations. Ce résultat atteste de leur sensibilité à l’inflation sur le long terme.
VS actions
En revanche, la sensibilité à l’inflation des rendements des actions des producteurs de matières premières est légèrement négative. Au même intervalle de confiance, les barres couvrent à la fois la plage positive et la plage négative. Cela implique que le signe du coefficient bêta est indéterminé.
Par conséquent, l’exposition aux actions des producteurs de matières premières est historiquement insensible à l’inflation, alors que les contrats à terme sur les matières premières sont le candidat viable pour fournir une protection contre l’inflation à long terme.
Les contrats à terme sur les matières premières présentent de nombreuses qualités attrayantes, telles que leur liquidité, leur transparence et leur faible coût. Leur capacité à aider les investisseurs à résister aux pressions inflationnistes les rend d’autant plus attractifs dans le contexte macroéconomique actuel.
Bêta estimé à partir de la régression de l’inflation globale (Year-on-Year Consumer Price Index, CPI YOY) sur les rendements d’un indice d’actions de producteurs de matières premières ou d’un panier de contrats à terme diversifiés sur les matières premières (Bloomberg Commodity Index Total Return, BCOM TR) . Relevés mensuels du 31 juillet 1963 au 28 février 2022.
L’indice des producteurs de matières premières est construit à partir des rendements sectoriels pondérés en fonction de la valeur téléchargés à partir de la bibliothèque de données de Kenneth R. French. Nous pondérons également le portefeuille de 49 secteurs, qui comprend les rendements des actions des producteurs de matières premières cotées sur le NYSE, l’AMEX et le NASDAQ, dans les secteurs suivants : agriculture, métaux précieux, extraction de métaux non métalliques et industriels, pétrole et ressources naturelles. Gaz. Le 31 juillet 1963 marque la première disponibilité des déclarations pour tous les secteurs. Les résultats sont robustes à d’autres pondérations sectorielles qui se rapprochent des pondérations sectorielles de l’indice Bloomberg Commodity. Kenneth R. French – Data Library [en ligne] disponible ici ([consulté le 19 avril 2022].
Source: NN IP, Kenneth R. French – Data Library, Bloomberg, Bureau of Economic Analysis.
Les émissions de carbone devraient encore diminuer en 2022
Le 19 avril 2022
Encouragées par les obligations réglementaires et les attentes sociétales, de plus en plus d’entreprises fixent des objectifs de réduction des émissions conformes à l’Accord de Paris.
Selon un modèle de prévision carbone développé par NN IP, les entreprises devraient publier des progrès significatifs en matière d’émissions de carbone en 2021. Ce modèle, qui récolte les données de plus de 4.000 entreprises mondiales, indique que l’intensité carbone agrégée devrait avoir diminué de 6,4% sur l’ensemble de l’année. Pour les entreprises qui publient des informations depuis l’Accord de Paris (à partir de 2016), l’intensité carbone moyenne devrait avoir baissé de 8,7% durant la même période. L’intensité carbone moyenne devrait ainsi être redescendue à son niveau le plus faible depuis l’Accord de Paris.
Résultat de mesures ciblées
Cette amélioration semble refléter les mesures prises par de nombreuses entreprises pour réduire leur intensité carbone afin de respecter les obligations réglementaires et de répondre aux attentes sociétales.
En outre, la réouverture de l’économie après le confinement causé par la pandémie, ainsi que l’évolution de l’inflation ont entraîné une forte hausse des revenus dans de multiples secteurs, alors que le niveau des émissions n’a augmenté que légèrement, ce qui a entraîné une amélioration des chiffres de l’intensité carbone. Actuellement, une amélioration de l’intensité carbone est attendue dans tous les secteurs, mais il y aura des différences substantielles entre les meneurs et les retardataires.
Évolution de l’intensité carbone des entreprises depuis l’Accord de Paris de 2015
Sur base de 1.141 entreprises ayant publié régulièrement des chiffres depuis 2015.
Source : NN Investment Partners
Des différences sectorielles
Dans le secteur de l’énergie, la hausse des prix pétroliers a fait grimper les chiffres d’affaires, ce qui a entraîné des chiffres d’intensité carbone beaucoup plus faibles, même si le niveau réel des émissions n’a guère changé.
Néanmoins, une intensité plus faible résultant d’une augmentation des profits pourrait avoir un impact néfaste sur l’environnement étant donné que la hausse des prix de l’énergie est susceptible d’entraîner un glissement vers une production d’énergie générant davantage d’émissions.
Du côté opposé de l’équation, le secteur des assurances affiche des émissions absolues beaucoup plus faibles, mais fait partie des meilleurs élèves en matière d’amélioration de l’intensité carbone, en procédant à des changements de nature à entraîner une baisse structurelle des émissions. Les émissions des compagnies d’assurances sont liées en grande partie aux déplacements, qui ont fortement diminué pendant la pandémie et qui n’ont augmenté que lentement depuis lors. Ces derniers pourraient désormais rester structurellement inférieurs aux niveaux prépandémiques, alors que dans le même temps, de nombreuses entreprises de ce secteur se sont engagées à réduire leurs émissions, avec une focalisation sur la compensation du carbone.
Évolution estimée de l’intensité carbone moyenne des secteurs en 2021 (top/bottom 5)
L’intensité carbone est définie comme les émissions par unité de chiffre d’affaires. Sur base de 1.141 entreprises ayant publié régulièrement des chiffres depuis 2015.
Source: NN Investment Partners.
Quel rôle jouent les obligations sociales dans le financement des politiques sociales ?
Le 1er mars 2022
La pandémie de Covid-19 a stimulé la demande en obligations sociales. En effet, les obligations sociales pourraient jouer un rôle clé à l’avenir, car elles permettent de financer des projets ayant un impact social positif.
La pandémie de Covid-19 a marqué un tournant majeur pour les obligations sociales. En 2020, nous avons assisté à la première émission d’obligations sociales pendant la pandémie. Ces obligations sociales ont été émises spécialement pour faire face à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la société.
Quelques exemples
À titre d’exemple, la Banque africaine de développement a émis une obligation sociale de 3 milliards de dollars. En 2020, l’Équateur a également été le premier pays à avoir émis une obligation sociale. Quant à la Fondation Ford, elle a été la première organisation à but non lucratif à émettre une obligation sociale aux États-Unis afin de lutter pour la justice raciale, de promouvoir l’égalité des sexes et de soutenir des organisations pour la justice sociale dans les régions défavorisées des États-Unis. Ces différents exemples montrent le large spectre de problématiques sociales pour lesquelles il est possible d’émettre des obligations sociales.
L’émission d’obligations sociales pourrait permettre de gérer l’exposition des chaînes d’approvisionnement mondiales à la géopolitique, de prévenir les mauvaises conditions de travail et de faire face aux changements sociétaux négatifs dus à la guerre, de soutenir les droits humains ou encore de lutter contre la pauvreté.
Au-delà des indicateurs financiers
Un investisseur-type en obligations tiendrait compte de différents facteurs comme l’évolution des taux d’intérêt, ainsi que les risques de défaut et de maturité lorsqu’il investit dans une obligation d’entreprise ou d’État. Avec les obligations sociales, il n’y a pas que les paramètres financiers qui entrent en jeu, le type de projet qu’elles financeront compte aussi. À l’instar des obligations ordinaires, les obligations sociales impliquent toujours un risque d’inflation et de défaut pour les investisseurs.
D’après climatebonds.net, en 2020, l’émission d’obligations sociales a connu la plus forte augmentation dans le domaine de l’ESG. Rien que lors du premier semestre de cette année, avant même l’émission de la plupart des obligations sociales liées à la reprise épidémique, les volumes ont presque quadruplé, atteignant 146,6 milliards de dollars (contre 36,8 milliards de dollars l’année passée).
En 2021, d’après les données de Bloomberg, les émissions ont de nouveau augmenté, pour atteindre 180 milliards de dollars au 21 décembre. La dimension sociale de l’ESG a ainsi consolidé sa position parmi les obligations, permettant aux investisseurs avec une certaine sensibilité aux questions sociales de déployer le risque et le capital dans les secteurs de notre société qui en ont le plus besoin.
Quel est l’impact potentiel des politiques sociales sur la croissance et la rentabilité ?
Février 2022
Les politiques sociales pourraient stimuler la croissance économique. Les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies incluent de nombreux enjeux sociaux comme la lutte contre la pauvreté, la réduction des inégalités au sein et entre les pays, ou encore la promotion de la croissance économique et d’un travail décent pour tous.
Indicateur de ressenti social
Le graphique ci-dessous montre l’indicateur du climat social. Cet indicateur s’étend de -4 à +4 et se concentre principalement sur la perception des inégalités sociales et économiques dans les médias. Il indique une tendance à l’aggravation du sentiment d’inégalité aux États-Unis sur le long terme et montre la nécessité d’agir sur ces questions. On constate cependant un léger rebond par rapport aux niveaux bas enregistrés depuis le début de la pandémie.
Source : NN Investment Partners (NN IP)
Equilibre entre croissance économique et cohésion sociale
Les économistes attribuent traditionnellement la hausse des inégalités à la mondialisation et à la technologie, qui sont considérées comme responsables d’une baisse de la part du revenu du travail non qualifié. Ce n’est que récemment que les experts ont commencé à prêter attention à une troisième source : l’équilibre entre la croissance économique et la cohésion sociale.
Les économistes attribuent généralement l’augmentation des inégalités à la mondialisation et aux technologies, qui sont considérées comme responsables de la baisse de la part des revenus de la main-d’œuvre non qualifiée. Ce n’est que récemment que les experts ont commencé à s’intéresser au déséquilibre entre croissance économique et cohésion sociale.
En théorie, les marchés sont censés garantir que les prix des biens et services restent compétitifs et que le bien-être est réparti à travers l’ensemble de l’économie. Mais, dans les faits, le pouvoir et les bénéfices de nombreuses grandes entreprises n’ont cessé d’augmenter en raison de la hausse des rendements d’échelle.
La solidité des grandes entreprises est l’une des raisons pour lesquelles la croissance globale des salaires a ralenti aux États-Unis et dans d’autres économies développées depuis les années 80. Parallèlement, les inégalités de revenu et de richesse – par exemple, entre les plus riches qui représentent
0,1 % et les plus pauvres qui représentent 90 % – se sont considérablement aggravées.
Politiques gouvernementales…
Les gouvernements du monde entier font face à une pression croissante pour lutter contre les inégalités. Parmi les nombreuses propositions pour lutter contre les inégalités figurent des politiques publiques fortes en matière d’offre qui visent à réduire les inégalités, à renforcer le pouvoir de négociation des salariés et à améliorer la compétitivité. Les politiques qui sont actuellement discutées dans divers pays développés concernent l’augmentation des salaires minimums et des lois antitrust plus contraignantes.
Non seulement ces politiques s’attaquent aux inégalités, mais elles ont également un impact sur l’économie et la rentabilité. Rééquilibrer les pouvoirs entre capital et travail permet de faire progresser le PIB grâce à une croissance durable de la demande globale. Cette stratégie pourrait fonctionner car les salariés épargnent moins et dépensent une plus grande part de leurs revenus que les détenteurs de capitaux. L’augmentation des dépenses pourrait même créer un cercle vertueux : la croissance soutenue du chiffre d’affaires des entreprises permettrait d’améliorer le rendement des capitaux propres.
…VS part des bénéfices dans le PIB
Mais d’un point de vue macroéconomique, l’inconvénient des politiques publiques fortes est qu’elles réduisent la part des bénéfices dans le PIB et risquent ainsi de freiner l’investissement privé et le potentiel de croissance à long terme. Cela pourrait exercer une pression à la baisse sur les marges bénéficiaires des entreprises qui, toutes choses égales par ailleurs, réduiraient le retour sur capital.
D’un point de vue macroéconomique, les discussions actuelles sur d’éventuelles politiques publiques fortes auront un impact sur les indicateurs sociaux de différentes catégories d’actifs en 2022. Les scénarios basés sur ces politiques publiques fortes prennent en compte l’incertitude quant à la mesure dans laquelle elles émergeront et l’effet mitigé que cela aura sur la rentabilité.
La pandémie a été un catalyseur pour les problèmes sociaux
Janvier 2022
La crise du coronavirus a changé la donne concernant les questions sociales. Pour trois raisons, les investisseurs devront prendre les facteurs sociaux en compte en 2022.
Premièrement, la pandémie a bousculé le programme social des responsables politiques du monde entier. Aux États-Unis et en Allemagne, les nouveaux gouvernements ont été élus en partie pour leurs promesses en matière de lutte contre les inégalités. Le rôle de l’État aura un impact majeur sur les politiques fiscales, les investissements et la croissance.
Rattraper le retard et obligations sociales
Deuxièmement, la composante sociale du programme environnemental, social et de gouvernance (ESG) rattrape son retard sur les deux autres composantes. Les questions environnementales, en particulier celles liées au climat, ont connu une résurgence depuis l’accord de Paris sur le climat en 2015, et les critères de bonne gouvernance ont été largement appliqués au début des années 2000 suite aux scandales impliquant des sociétés. L’évolution récente vers les questions sociales se remarque tout particulièrement dans les efforts actuels de l’Union Européenne qui vise à établir une taxonomie sociale pour les investissements durables, en s’inspirant de sa taxonomie environnementale.
Troisièmement, l’augmentation des émissions d’obligations sociales montre que les investisseurs prennent en compte les considérations sociales et que des capitaux sont nécessaires pour les projets sociaux.
Les indicateurs sociaux peuvent-ils contribuer à une surperformance ?
Les facteurs sociaux sont utiles pour la génération d’alpha. Par exemple, la recherche académique dans le domaine des fonds propres analyse des facteurs sociaux tels que la gestion du capital humain en entreprise, la diversité de la main-d’œuvre et la diligence raisonnable de la chaîne d’approvisionnement. Bon nombre de ces facteurs contribuent à prédire les surperformances futures.
Par exemple, des chercheurs universitaires ont découvert que la gestion du capital humain était un des moteurs de rendements boursiers. Alex Edmans, professeur de finance à la London Business School, a publié un article influent en 2012, dans lequel il a montré que le portefeuille des 100 meilleures entreprises pour lesquelles travailler aux États-Unis offrait un alpha de 2,3 % supérieur aux indices de référence du secteur pour la période allant de 1984 à 2011[1]. Suite à cette étude, Boustanifar et Kang (2021)[2] ont constaté que la surperformance persistait sur la période 2012-2020.
De même, diverses études ont montré qu’un personnel plus diversifié prend des décisions plus objectives et a tendance à être plus innovant. Ainsi, des organisations diversifiées peuvent avoir un avantage concurrentiel durable à long terme. Les investisseurs doivent tenir compte de ces facteurs lorsqu’ils prennent des décisions d’investissement.
Les deux questions de diversité et d’inclusion et de gestion du capital humain sont étroitement liées à la question macroéconomique des inégalités. Cela signifierait que, à mesure que les investisseurs poussent les entreprises à se concentrer davantage sur la gestion du capital humain et la diversité, les ODD des Nations Unies relatifs à la réduction des inégalités, au travail décent et à la croissance économique deviennent plus accessibles.
[1] ] Edmans, A., 2012. The Link Between Job Satisfaction and Firm Value, With Implications for Corporate Social Responsibility. Academy of Management Perspectives, 26(4), pp.1-19.
[2] Boustanifar, H. and Kang, Y., 2021. Employee Satisfaction and Long-run Stock Returns, 1984-2020. SSRN Electronic Journal.