I.de.L – Page 142 – MoneyStore

De « California dreaming » à « California screaming »

Nous sommes dimanche après-midi et j’attends patiemment mon vol pour Miami au terminal 8 de l’aéroport JFK, à New York. Je me suis longuement promené hier dans les rues de Manhattan, avec un passage obligé par le quartier de Wall Street et une visite de Ground Zero, situé un peu plus loin. La police était présente en force en raison de la tenue d’une manifestation contre le capitalisme. « Glass-Steagall in, Obama out ! » scandaient les manifestants. La loi de Glass-Steagall (également connue sous le nom de Banking Act) est une loi des années 30, abolie en 1999, qui instaurait une incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement. La statue mythique du taureau de Wall Street était carrément entourée de barrières Nadar. Peut-on imaginer une image plus révélatrice pour illustrer un marché d’actions qui ne sait plus dans quelle direction aller ? Demain, à Miami, je participerai à un débat organisé dans le cadre du Foundations and Endowments Summit de l’IMN (il s’agit pour ainsi dire d’un rassemblement d’investisseurs institutionnels). Je donnerai ensuite un exposé sur la diversification internationale qui, vu leur « home bias » particulièrement marqué, devrait inspirer les investisseurs américains présents. Enfin, espérons-le ! Je me suis par ailleurs porté volontaire auprès du modérateur du débat pour parler de la crise dans la zone euro. Je m’attends d’ores et déjà à ce que l’on me pose les questions classiques, avec en tête celle concernant l’éventualité qu’un pays quitte la zone euro. Je qualifie ces questions de « classiques » car il est ressorti d’une enquête menée auprès d’économistes par le Wall Street Journal qu’un répondant sur deux pense qu’au moins un pays quittera la zone euro dans les deux années à venir. Pour choisir ce terme, je me base également sur les questions qui m’ont été adressées après la présentation intitulée « The debt of nations » (ce qui peut être traduit par « L’endettement des nations ») que j’ai donnée jeudi passé lors d’un congrès sur les fonds de pension au Canada : les participants y voyaient également la zone euro comme très complexe et donc à fuir. Continuer la lecture sur Moneystore de « De « California dreaming » à « California screaming » »

Le PIB : indicateur de richesse ?

Par Olivier Lefebvre, Chargé de Cours invité à l’Economic School of Louvain

Le fameux PIB (Produit Intérieur Brut) est généralement considéré comme un bon indicateur de la richesse d’une nation. C’est en effet la variation réelle du PIB qui va indiquer si une économie est en croissance ou en récession et lorsqu’on compare la richesse des pays, on va comparer le PIB par habitant.

On sait depuis longtemps que le PIB ne mesure pas le bien-être ni la qualité de vie. C’est pour cela que les Nations Unies par exemple, ont développé des indicateurs de bien-être ou de développement humain. Mais on se rend compte aujourd’hui que le PIB ne mesure même pas correctement la richesse ! En effet, c’est un peu comme si on gérait une entreprise en ne regardant que le chiffre d’affaire, mais en omettant de mesurer certains coûts et en ignorant entièrement le bilan.

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La Revue : Vers où se tourner ?

Les marchés s’enfoncent, les mines s’allongent et la valeur des portefeuilles fond comme neige au soleil. Nous sommes dans une situation très paradoxale où les actions sont à des niveaux très bas et les obligations d’Etat produisent de faibles rendements. Qui peut dire dans quelle direction iront les marchés ? Les analyses oscillent entre croissance molle et récession. Vers quelles valeurs peut-on se tourner ?

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Souvenez-vous de la tulipe!

La tulipe, dont on plante avec optimisme les bulbes à l’automne pour les voir fleurir au printemps, a plus d’une leçon à nous donner. Une leçon de confiance d’abord ! En effet, en livrant ces bulbes à la terre, le jardinier fait confiance à la nature qui lui promet une belle floraison deux saisons plus tard. Mais cette liliacée a aussi une belle leçon d’économie et de prudence à nous donner.

C’était en… 1593 ! Un dénommé Carolus Clusius arrive à Leiden (Pays-Bas) muni d’une importante collection de bulbes de tulipes. Les tulipes de Clusius étaient rares mais, élément ignoré à l’époque, elles étaient atteintes d’un virus. Ces fleurs tant convoitées avaient donc une durée de vie relativement courte. L’offre de tulipes était limitée et il était difficile d’accroître rapidement cette offre car de la graine à la fleur, il fallait compter entre 6 et 7 ans à une époque où la durée de vie moyenne de la population était de 40 ans. Parallèlement à cette offre limitée, la demande s’enflammait en provenance de toutes les couches de la population : riches propriétaires, marchands et même ouvriers qui avaient bénéficié de la hausse des salaires due à l’étroitesse du marché du travail provoquée par une épidémie de peste bubonique. Contraction de l’offre face à une demande croissante : tous les ingrédients étaient réunis pour une flambée spectaculaire des prix des bulbes de tulipes.

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Qu’est-ce que les PIGS ?

En anglais, « pig » signifie cochon. Mais ce terme a envahi la presse économique après la crise de 2008. Que signifie-t-il ? « PIGS » est un acronyme de Portugal, Irlande, Grèce et Spain (Espagne). Cet acronyme reprend les pays du Sud de l’Europe qui connaissent des problèmes concernant leur dette souveraine. Assimiler ces pays à des pigs revient aussi à dire que leur situation économique est catastrophique.

Chacun de ces pays est confronté à un problème d’endettement important. Le Portugal (P), comme l’Irlande (I) et la Grèce (G) sont confrontés à une dette élevée, d’importants déficits budgétaires et une croissance économique faible. En Irlande, il faut encore ajouter le problème lié au système bancaire et en Espagne (S) on assiste à une crise du crédit suite à l’effondrement de son marché immobilier.

Compte tenu de leur situation, ces pays doivent emprunter de l’argent à des taux très élevés, ce qui aggrave encore leur état de faiblesse. Il s’agit d’un véritable cercle vicieux. Quelles sont les solutions à ce problème qui pourrait entraîner ces pays hors de la zone euro ?

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Qu’est-ce que l’inflation et l’érosion monétaire d’un placement ?

La hausse des prix due à l’inflation entraîne une perte du pouvoir d’achat. Cela signifie, par exemple, que si l’on reçoit un salaire de 100 et que l’inflation est de 3%, ce salaire ne permettra plus d’acheter que pour 97 sur le marché local car le prix des denrées y aura augmenté.

Cette perte de pouvoir d’achat n’est pas la seule conséquence de l’inflation. En raison de l’inflation, la valeur réelle du principal d’une obligation, d’un compte à terme ou d’un bon de caisse, par exemple, aura diminué lors de son remboursement à l’échéance. Cette érosion sera fonction à la fois de la durée du placement et du taux d’inflation.

Plus le taux d’inflation sera élevé et plus la durée du placement sera longue, plus grande sera son érosion monétaire. Pour un capital de 100 investi au départ, si l’inflation est de 3 % par an, le placement ne permet plus d’acheter 100 mais 97 l’année suivante, et ainsi de suite.

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Etre pondéré

Par Etienne de Callataÿ, Chargé de cours invité à l’UCL et aux Facultés de Namur et Senior Fellow de l’Itinera Institute

Souvenez-vous ! Quand le tsunami du 11 mars dernier a frappé la centrale de Fukushima, d’aucuns imaginaient Tokyo (ir)radié de la carte. Quand la grippe A (H1N1) s’est répandue au printemps 2009, la peur d’une nouvelle grippe espagnole a saisi la population et les autorités. Quand la crise financière s’est propagée en Europe, ils n’ont pas été rares ceux qui ont vidé leurs carnets d’épargne d’institutions malmenées en bourse pour dormir sur un matelas de billets. Quand le prix du pétrole a grimpé jusqu’à environ 150 dollars par baril à l’été 2008, des experts ont annoncé un baril prochainement à USD 250. Quand les marchés d’actions avaient déjà derrière eux deux décennies de vive progression, en 1999, des spécialistes ont publié un livre affirmant que les cours allaient être multipliés par 4 en l’espace de quelques années !

Oui, les prévisionnistes se trompent. Oui, c’est l’imprévu qui finit toujours par arriver. Dans ses « Sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur », publiés en 2000, Edgar Morin consacre un chapitre à l’incertitude et l’ouvre par une citation d’Euripide : « Les dieux nous créent bien des surprises : l’attendu ne s’accomplit pas, et à l’inattendu un dieu ouvre la voie ». Mais attention à ne pas commettre de faute de logique : si la prévision tempérée, qu’il s’agisse de croissance économique, d’inflation ou de bourse, a de bonnes chances d’être invalidée, cela ne valide pas tous les scénarios extrêmes, comme le montrent les exemples repris ci-dessus.

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Qu’est-ce que la Branche 23 ?

L’encaissement de la Branche 23 a été de 1,9 milliards d’euros en Belgique en 2010. Il s’agit donc d’un marché important qu’il convient cependant de ne pas confondre avec celui des sicav. Bien que se présentant pratiquement sous le même aspect, ces deux produits sont très différents.

Les produits de la Branche 23, lancés pour la première fois en 1993, sont des contrats d’assurance nominatifs avec un preneur, un assuré et un bénéficiaire. Ils sont habituellement  distribués par l’intermédiaire des courtiers ou par les bureaux bancaires des compagnies. Les législations et obligations imposées aux fonds de la Branche 23 ne sont pas identiques à celles imposées aux sicav.

En signant un tel contrat, le souscripteur doit être attentif au fait que les actifs des fonds d’investissement appartiennent à l’entreprise d’assurance. Par le biais de la signature de son contrat en Branche 23, le preneur d’assurance a une créance sur l’entreprise d’assurance à concurrence de sa part dans le fonds d’investissement exprimée en nombre d’unités.

Ces contrats d’assurance sont généralement composés de sicav de différents gestionnaires. On peut donc les assimiler à des fonds de fonds. La gamme en Branche 23 proposée par les assureurs est assez étoffée. On y trouve des fonds mixtes investis en actions et en obligations ainsi que des fonds européens, mondiaux ou sectoriels.

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