Les événements qui se sont succédé depuis le début des années 2000 incitent à une réflexion sur la prévention des risques et sur la résilience des systèmes économiques, sociaux et naturels face à ces crises. Les origines de ces événements sont diverses et leur impact n’est pas identique mais tous nécessitent de se pencher sur l’utilité de développer des systèmes de prévention et sur la manière de renforcer la résilience de nos sociétés.
Ce que les économistes ont à dire
Pour la dixième édition de leurs travaux, les économistes de l’Economic Prospective Club se sont penchés sur la gestion des crises et des chocs sous l’aspect de la prévention et de la résilience. En économie, la résilience est la capacité des agents économiques à prévoir les risques, à endurer le choc puis à s’en remettre. Les économistes sont conscients que l’économie ne peut pas apporter toutes les solutions dans ces domaines. Cependant, on ne peut pas se passer d’envisager l’angle économique dans la gestion des chocs ou des crises. En effet, la résilience d’une société dépendra de facteurs à la fois sociaux, économiques et environnementaux.
Cinq secteurs sous la loupe
Après avoir défini les différentes notions liées aux crises et aux chocs, une analyse des coûts et vertus des chocs est présentée. Les économistes en présence se sont ensuite attachés à proposer des pistes de réflexion pour améliorer la résilience dans cinq domaines : l’agriculture, l’aménagement du territoire, l’industrie, la Défense et la santé. Quelques solutions transversales sont également abordées.
Il résulte de cette réflexion que, quel que soit le secteur, la meilleure façon de se prémunir contre les effets et dommages causés par une crise ou un choc est la diversification. Ce terme est véritablement au centre de cette réflexion. Cette diversification doit s’accompagner, dans certains cas, d’une redondance (stocks suffisants) et de plasticité (mécanismes pour améliorer la capacité d’absorber des chocs).
Et des mesures transversales
Il convient aussi de garder à l’esprit que de nombreux acteurs de notre société jouent plus ou moins consciemment un double jeu. Ils affichent à la fois des comportements « éthiques » tout en continuant à promouvoir des pratiques néfastes.
Au-delà des mesures préconisées par secteur, les économistes envisagent aussi des mesures transversales. Les chocs entrainent souvent une déperdition de revenus, un appauvrissement collectif. On peut gérer cette situation par des politiques d’accompagnement sous forme de compensations de revenus ou des subsides. Il n’y a pas lieu de changer fondamentalement notre système de soutien mais il peut être amélioré afin de mieux cibler ceux qui en ont besoin.
En marge de cette politique de revenus et de subsides, les économistes s’interrogent aussi sur les vertus et effets néfastes de la globalisation. La globalisation peut être un vecteur de crise. La question est de savoir comment la moduler de manière sûre et efficace. Il faut aussi développer davantage de systèmes d’alerte pour améliorer la prévention des crises.
Les économistes soulignent aussi que la gestion des crises créera souvent un conflit entre l’efficacité économique et la résilience. Pendant un certain temps, il va falloir investir davantage tout en consommant moins. Le manque d’investissements passés suppose donc des investissements à venir qui pèseront sur les finances de toute la collectivité. C’est le prix à payer pour se prémunir et gérer de façon efficace les risques présents et futurs.
Il est évident que l’on ne peut éviter ni les crises ni les chocs. Il n’est pas possible non plus de couvrir tous les impacts de ces crises. Cependant, dès aujourd’hui, il est possible de développer, dans la sphère économique, des outils de prévention et de résilience face aux chocs. C’est ce que les économistes en présence ont voulu partager dans ce document qui n’est certainement pas exhaustif.
Voici le lien vers l’étude complète « Pistes et éclairages économiques – Pour une meilleure approche et gestion des crises »