Lorsqu’il détient une obligation en portefeuille, l’investisseur pense souvent qu’il doit nécessairement la détenir jusqu’à son échéance. Or, il peut la vendre avant son échéance. En effet, il existe un marché secondaire qui permet aux détenteurs de ces titres de les vendre et aux investisseurs intéressés d’en acheter. Mais pourquoi vendre une obligation avant son échéance ? Plusieurs critères peuvent guider les investisseurs dans leur décision de vendre une obligation avant son terme
Prise de bénéfice
Les investisseurs peuvent désirer en tirer un certain bénéfice. Mais comment et pourquoi ? Rappelons, que le taux d’intérêt affiché par une obligation émise antérieurement à une baisse des taux est plus élevé. Comme l’obligation affiche un taux d’intérêt plus élevé que celui du marché, son prix s’est apprécié. En effet, les investisseurs à la recherche de rendement seront prêts à payer plus cher pour une obligation qui affiche un taux plus élevé que celui du marché actuel. Dès lors, les investisseurs peuvent être intéressés de vendre leurs titres pour se diriger vers une autre classe d’actifs ou vers une autre obligation.
Aspect fiscal
Les détenteurs d’obligations peuvent aussi être animés par un souci d’optimisation fiscale. Si une obligation d’un émetteur affiche un taux de, par exemple, 4% et que son prix est de 120, le détenteur paiera, à l’échéance, un précompte de 30% sur 4%. Il peut choisir de vendre son obligation à 120, aujourd’hui, et réinvestir le produit de la vente dans une nouvelle émission du même débiteur qui cote 100 et offre du 1,5 ou 2%. Il a pris sa plus-value, non taxée, et l’a réinvestie sur le même émetteur à un taux qui lui occasionnera une moindre taxation. C’est une façon de prendre son bénéfice sans être taxé.
Par crainte
Les investisseurs en obligations peuvent aussi avoir des doutes sur la santé financière de l’émetteur. Dans ce cas, ils ont des inquiétudes sur la capacité de remboursement de la société à l’échéance et préfèrent vendre, même à perte, aujourd’hui. Les investisseurs doivent être conscients que le profil de risque de leur obligation peut changer en cours d’émission. Une obligation qui pouvait être qualifiée de défensive ou de relative bonne qualité lors de son émission peut, en raison des mauvais résultats de l’émetteur ou de son exposition géographique, devenir plus risquée durant sa période d’émission. Le marché peut estimer que le risque de défaut augmente et exiger des taux d’intérêt plus élevés pour les nouvelles émissions. Le prix des obligations existantes, qui affichent des taux moindres, va donc diminuer sur le marché secondaire. Certains préfèreront cependant vendre, même à perte, plutôt que de prendre plus de risque.
En conclusion, soulignons qu’un investissement obligataire demande autant de vigilance qu’un investissement en actions. Les investisseurs doivent être conscients que ce type d’investissement engendre aussi des risques. Ces risques sont à prendre en considération et à revoir tout au long de la période d’émission de l’obligation.