Investir dans l’art : être conscients des risques !

Quand on parle d’investissement en art, en voitures de collection ou en vin, on parle surtout d’investissement passion. Quand on achète ce type de biens, si leur valeur diminue on peut encore en profiter. Cependant, ces marchés sont soumis à des aléas dont il faut être conscients. Aujourd’hui, il est aussi possible d’investir par petits morceaux dans des œuvres d’art de très haut niveau. Là aussi la vigilance s’impose !

 

 

Tenir compte de certains facteurs

 

Comme dans un investissement en or, lorsqu’on acquiert une œuvre d’art, on ne percevra pas de dividendes ou de coupons. On ne doit tenir compte que des espoirs de plus-values. « On voit de temps en temps passer aux enchères des œuvres qui atteignent des prix faramineux. Mais il faut être conscient que ce sont des pièces d’exception qui sont destinées à des personnes extrêmement fortunées et qui atteignent plusieurs millions d’euros. Or, on constate que ce marché s’est un peu refroidi en 2022 et 2023 », constate Peter Vanden Houte, Chief economist chez ING Belgique.

En effet, ce marché est soumis à différents facteurs. Outre les effets de mode et les tendances qui influencent la courbe des prix, le niveau de l’inflation et des taux d’intérêt va également jouer un rôle dans les résultats des ventes. « On constate qu’en général, les actifs réels performent bien quand on est en période d’inflation forte avec des taux d’intérêt faibles. Or, pour le moment, l’inflation ralentit et les taux sont élevés. Ce n’est pas une situation idéale pour le marché de l’art. De plus, avec la guerre en Ukraine, il y a aussi moins de demandes de la part des acheteurs russes sur ce marché », note Peter Vanden Houte. Il faut être conscients de ces facteurs.

 

Une nouvelle offre

 

Récemment, la société Artex vient de lancer une nouvelle place de marché où peuvent s’échanger des titres qui représentent une partie d’une œuvre de grande valeur. Prochainement, cette société basée au Liechtenstein, va lancer une IPO sur des titres représentant la titrisation de trois œuvres de l’artiste Francis Bacon. Dans ce type d’offre, on peut acheter une œuvre par « petits morceaux » mais on parle alors surtout d’investissement et pas vraiment de « plaisir ». La société Artex va assurer la liquidité des titres et les coûts sont limités à 3%. Cette offre peut paraître séduisante mais ce marché est très étroit. On peut alors se poser des questions sur cette liquidité si le marché s’effondre et que tous les détenteurs veulent vendre en même temps. « Comment se fera cette liquidité et à quel prix ? Le régulateur de cette place de marché est le régulateur du Liechtenstein. On doit donc envisager ce type d’investissement avec prudence », estime Peter Vanden Houte.

Le site mentionne que les œuvres sous-jacentes seront exposées dans des musées. Rien n’est indiqué concernant l’assurance contre le vol ou les dégradations. Si ces œuvres sont assurées, qui en assume les coûts ? Si elles ne sont pas assurées, il faut que les investisseurs soient conscients des risques pris. « A noter aussi qu’il n’y a pas de track record sur ce type précis de transactions », ajoute Peter Vanden Houte. Ce type d’investissement, comme tout investissement en art, doit donc s’envisager avec la plus grande prudence et uniquement dans le cadre d’une diversification de portefeuille.

 

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