La hausse des prix due à l’inflation entraîne une perte du pouvoir d’achat. Cela signifie, par exemple, que si l’on reçoit un salaire de 100 et que l’inflation est de 3%, ce salaire ne permettra plus d’acheter que pour 97 sur le marché local car le prix des denrées y aura augmenté.
Taux nominal et taux réel
Cette perte de pouvoir d’achat n’est pas la seule conséquence de l’inflation. En raison de l’inflation, la valeur réelle du principal d’une obligation, d’un compte à terme ou d’un bon de caisse, par exemple, aura diminué lors de son remboursement à l’échéance. C’est l’érosion monétaire d’un placement, Cette érosion sera fonction à la fois de la durée du placement et du taux d’inflation.
Plus le taux d’inflation sera élevé et plus la durée du placement sera longue, plus grande sera son érosion monétaire. Pour un capital de 100 investi au départ, si l’inflation est de 3 % par an, le placement ne permet plus d’acheter 100 mais 97 l’année suivante, et ainsi de suite.
Un placement a un rendement qui peut compenser cette inflation. Mais pas toujours ! Si le taux d’intérêt nominal d’une obligation est inférieur au taux d’inflation, le rendement de ce placement sera négatif. Par exemple, un placement offrant un taux nominal de 3% alors que l’inflation est de 3,5 % aura un rendement réel négatif de 0,5%.
On parle dès lors de taux d’intérêt nominal et de taux d’intérêt réel. Le taux d’intérêt nominal est le taux affiché par l’obligation. Le taux d’intérêt réel est le taux d’intérêt nominal dont on déduit le taux d’inflation.
Se prémunir
La reprise de l’inflation entraine une hausse des taux d’intérêt et, de ce fait, une baisse de la valeur des obligations en portefeuille.
Cependant, certains placements offrent un rendement qui est lié à l’inflation, comme les obligations liées à l’inflation, par exemple. Ces obligations sont, comme des obligations traditionnelles, émises généralement au pair. Elles payent un coupon fixé au départ qui dépend des taux d’intérêts mais ce coupon sera indexé en fonction de l’inflation. Le rendement d’une obligation indexée n’est donc pas figé mais varie en fonction de l’évolution de l’inflation.
Mais, avant d’entrer dans ce type de placement il faut savoir si l’on anticipe ou non une inflation et anticiper également son ampleur. En effet, on entre parfois dans ces placements pour une durée assez longue. Il faut donc bien s’informer, à la fois sur les anticipations de taux d’inflation, sur l’anticipation de sa durée et sur l’opportunité ou non d’entrer dans ce type de placements.
Une autre façon de se prémunir contre l’inflation est d’investir par l’intermédiaire d’actions dans des sociétés cotées qui ont un « pricing power ». Ces sociétés ont la capacité de répercuter dans leurs prix (et donc dans leurs marges) les hausses de l’inflation. Leurs bénéfices, et les dividendes, ne seront pas affectés par la hausse de l’inflation. Cette classe d’actifs permet de limiter l’impact de l’érosion monétaire dans un portefeuille.