La gestion via une sicav, un OPC ou un fonds de placement est réalisée par des sociétés de gestion. Cette professionnalisation de la gestion a un coût. Et c’est normal : tout travail mérite salaire. Cependant, on constate que les investisseurs ne consultent pas souvent ce volet de leurs placements. Or, ces différents frais peuvent venir grever parfois largement la performance de leurs placements. La FSMA (le gendarme des marchés financiers en Belgique) vient de publier une étude sur les frais prélevés dans les sicav. Voici un résumé de cette étude.
Quels frais ?
Il existe différentes formes de frais qui sont prélevés lors d’un investissement dans un fonds :
- Les frais d’entrée : il s’agit d’une perception unique lors de l’entrée dans un fonds. Ces frais varient entre 2 et 3% pour des fonds à gestion active. Il est parfois possible de les négocier avec l’organisme qui les commercialise. S’il y a prélèvement de frais d’entrée de 3% sur un montant investi de 1.000 euros, cela signifie que seulement 970 euros seront effectivement investis au départ.
- Les frais courants : il s’agit des frais qui couvrent toutes les opérations relatives à la gestion du fonds ( dont les frais de gestion qui représentent la part la plus importante, les frais de transactions, le coût des banques dépositaires, …). Ils sont perçus annuellement. Pour les fonds actifs, ils se situent généralement entre 1 et 2%. Pour les fonds passifs, ils sont souvent inférieurs à 1%. Ces frais sont déduits chaque année et sont intégrés dans la VNI du fonds. Ils viennent donc grever le rendement du placement.
- Les frais de sortie : comme leur nom l’indique, ce sont des frais qui sont perçus lorsque l’investisseur sort du fonds. Ils sont rarement prévus sauf dans les produits structurés. Ils sont exprimés en pourcentage du montant du remboursement.
- Les commissions de performance : certains fonds perçoivent une commission sur la sur-performance qu’ils réalisent par rapport à un indice de référence. Ces frais sont perçus en plus des frais courants. Tous les OPC n’appliquent cependant pas ces frais.
- Les taxes : certaines taxes peuvent être prélevées lors de l’achat, la vente des fonds. Un précompte mobilier peut aussi être perçu parfois à la sortie. Cela dépend de la taxation en vigueur dans le pays de détention des fonds.
- Droits de garde : ce sont des frais qui sont perçus par les organismes financiers pour détenir les fonds des clients en comptes-titres. Ces frais varient d’un organisme à l’autre et sont souvent négligés lors du calcul de la rentabilité des placements.
La plupart de ces frais sont mentionnés dans le document destiné à l’investisseur : le KID. Il est essentiel de le consulter pour savoir exactement de combien la VNI du fonds sera grevée.
Impact réel sur les placements
En effet, l’investisseur néglige souvent cet impact sur ses placements. Afin de mieux réaliser l’effet que ces frais peuvent engendrer sur la performance des fonds, la FSMA présente quelques simulations.
Si l’on analyse l’impact de ces frais sur 10 ans, pour un placement de 10.000 euros procurant un rendement brut annuel de 5%. La FSMA compare alors trois scénarios :
- L’investisseur place son argent sans payer aucun frais (exemple théorique).
- Il choisit un ou des fonds d’investissement dont les frais se trouvent dans la moyenne basse : Frais d’entrée de 2,2% et frais courants de 1,1%.
- Il choisit un ou des fonds d’investissement dont les frais se trouvent dans la moyenne haute : Frais d’entrée de 3,5% et frais courants de 1.8%.
Voici la différence de rendement que cela induit :
Source : FSMA
On constate que la différence peut être conséquente. Les coûts totaux peuvent représenter plus de 40% de la plus-value réalisée.
Il est donc très important de consulter la structure des frais dans un fonds avant d’y investir.