Par J. Safra Sarasin
Les objectifs et les engagements actuels en matière de réduction des émissions de carbone ne sont pas suffisants pour maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle. Des efforts considérables de réduction des émissions sont nécessaires pour atteindre cet objectif. On peut également distinguer dans la transition verte des opportunités d’investissement intéressantes.
Selon plusieurs estimations, les objectifs et engagements actuels conduiraient à un réchauffement de la planète sensiblement supérieur à 2°C d’ici la fin du siècle par rapport aux niveaux préindustriels. Par conséquent, des plans de réduction des émissions de carbone plus ambitieux sont nécessaires pour limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’accord de Paris de 2016, qui vise à maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2 °C, et idéalement à 1,5 °C.
Les précédentes tentatives de limitation du changement climatique ont, jusqu’à présent, échoué. L’absence de consensus politique, les problèmes de permis et les difficultés de financement sont les raisons les plus citées pour expliquer la faiblesse des efforts d’atténuation du changement climatique par rapport aux prévisions.
Réduction lente des émissions de gaz à effet de serre
De nombreux objectifs de réduction des émissions et d’émissions nettes nulles ont également été pondérés en dernière instance et seuls certains de ces objectifs ont été incorporés dans la législation. Les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre ont, en outre, été relativement lents à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans le passé.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43 % d’ici 2030 par rapport à 2019 pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris. Cela nécessitera d’importants efforts de décarbonation, principalement axés sur une réduction significative de l’utilisation des combustibles fossiles pour la production d’électricité, le chauffage et les transports.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le secteur de la production d’électricité international a enregistré les émissions de CO2 les plus élevées (14,6 gigatonnes) de tous les secteurs en 2022.
Opportunités d’investissement
La transition verte n’en étant encore qu’à ses débuts dans la plupart des secteurs, les entreprises actives dans la décarbonation, les processus à faible émission de carbone ou la capture du carbone bénéficieront de taux de croissance structurellement plus élevés à moyen et long terme, en lien avec une demande plus forte et, éventuellement, de nouvelles politiques visant à réduire les émissions.
Si la vitesse de la transition verte est un sujet de débats, les tendances à la décarbonation dans des secteurs clés sont très claires. Lors de l’évaluation des entreprises, on peut essayer de comprendre la compétitivité économique des produits et des technologies, la pénétration qu’ils devraient enregistrer, les barrières à l’entrée dans le secteur et la dynamique concurrentielle.
La transition verte est en cours dans la plupart des secteurs et présente des opportunités d’investissement intéressantes. Plusieurs entreprises de produits de construction qui fabriquent des matériaux d’isolation et des pompes à chaleur pourraient offrir des perspectives attrayantes. On peut également distinguer des possibilités dignes d’intérêt dans les chaînes de valeur de la fabrication de véhicules électriques, la production d’énergie propre et l’agriculture de précision, pour n’en citer que quelques-unes.
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