Quels sont les poids des régions dans le marché boursier mondial ?

Si l’on considère l’ensemble des marchés boursiers mondiaux, on constate que la part des Etats-Unis est prépondérante. En effet, selon une infographie disponible sur le site de Visual Capitalist, les États-Unis représentent 42,5 % de la capitalisation du marché mondial des actions, dépassant de loin l’Union européenne et le marché chinois. Aujourd’hui, les marchés d’actions américains représentent une capitalisation boursière totale de plus de 46.200 milliards de dollars. Le deuxième marché d’actions le plus important est celui de l’Union européenne, avec 11,1 % de la part mondiale, suivi par la Chine, avec 10,6 %.

Le graphique ci-dessous montre la taille du marché boursier mondial en 2023, sur la base des données de la Fédération mondiale des bourses (WFE) et de la Securities Industry and Financial Markets Association (SIFMA).

 

 

 

 

 

Ne pas confondre avec des indices !

 

Ce graphique n’est cependant pas représentatif des indices mondiaux dans lesquels on peut habituellement investir via des ETF. « En effet, nous avons ici une représentation de la capitalisation totale des marchés. Or, les indices comme le MSCI world ou le MSCI all countries, par exemple, ne reprennent que les plus larges capitalisations du marché. Dans un indice mondial qui ne reprend que les grandes capitalisations, le poids des Etats-Unis est encore plus important », constate Gunter Van Rossem, Gestionnaire de portefeuille chez Orcadia Asset Management.

A noter encore que, contrairement à ce que son nom indique, le MSCI world ne reprend pas toutes les places boursières mondiales. « En effet, ce n’est pas le cas. Cet indice ne reprend pas les pays émergents. C’est le MSCI all countries qui reprend aussi les pays émergents. Il ne reprend cependant pas les marchés qualifiés de frontières qui sont trop petits au niveau boursier », ajoute Gunter Van Rossem.

 

Attention aux biais !

 

En investissant dans un indice boursier de grandes capitalisations, on peut aussi avoir l’impression d’investir dans toute l’économie d’un pays. « Or, le poids des pays dans les indices boursiers ne représente pas le poids réel de leur économie. Si l’on investit dans un grand indice mondial, on sera fortement investi sur les Etats-Unis. Or, le poids de l’économie américaine au niveau mondial est plus faible que le poids de l’économie européenne. A titre d’exemple, la bourse allemande ne reflète pas le poids de l’économie allemande parce que, dans ce pays, il y a encore beaucoup de sociétés moyennes ou petites qui ne sont pas cotées en bourse », précise Gunter Van Rossem.

Dans un indice aussi large soit-il, il existe aussi des biais sectoriels. On peut alors être fortement investi dans le secteur technologique ou pharmaceutique si l’on investit dans un indice aux Etats-Unis alors que l’on sera fortement présent dans le secteur financier dans un indice européen. « Cela biaise donc la comparaison entre deux indices de régions différentes. En effet, parfois on dit que l’Europe est bon marché par rapport au marché américain, mais, en réalité, on compare des pommes et des poires, des compositions sectorielles différentes », relève ce gestionnaire. Le marché européen est plus risqué et moins rentable que le marché américain.

Par ailleurs, les indices sont présentés en dollars. Si le dollar s’apprécie par rapport à l’euro, les valeurs qui cotent en euro dans les indices vont être dépréciées sans qu’aucun élément fondamental ne justifie cette perte de poids dans l’indice. Il faut donc être conscients que les indices boursiers ne reflètent pas la réalité économique. Cependant, historiquement, plus le PIB par habitant augmente, plus les marchés de capitaux d’une économie deviennent sophistiqués.

 

Et à l’avenir ?

 

Goldman Sachs prévoit que la capitalisation du marché américain des actions tombera à 35 % du marché mondial global d’ici 2030.

Dans le même temps, les marchés émergents, dont la Chine et l’Inde, devraient atteindre collectivement la barre des 35 %. En 2050, la part des marchés émergents devrait dépasser de loin celle des États-Unis, pour atteindre 47 % des marchés boursiers mondiaux. Le premier facteur qui souligne cette évolution est la croissance rapide prévue pour les économies émergentes.

L’Inde devrait connaître la croissance la plus rapide au niveau mondial. D’ici 2030, elle devrait représenter 4,1 % de la capitalisation du marché mondial des actions. En outre, d’ici 2050, cette part devrait dépasser celle de la zone euro en raison de la forte croissance du PIB par habitant et des facteurs démographiques.

On peut donc s’attendre à des changements dans l’indice MSCI all countries qui devrait voir la part des marchés émergents augmenter.

 

 

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