Obligations d’État des marchés émergents : une diversification intéressante

Par Trade Republic

Les investisseurs ont tendance à bouder les marchés du crédit des marchés émergents, mais aujourd’hui, il est possible d’obtenir des rendements intéressants. C’est certainement le cas des obligations d’État, car de plus en plus de pays maîtrisent leurs taux d’inflation et mettent de l’ordre dans leurs affaires, ce qui permet d’envisager des baisses de taux d’intérêt (ainsi que des prix obligataires plus élevés et des rendements supplémentaires). Pour un investisseur disposant d’un portefeuille diversifié, cela offre également des opportunités supplémentaires de diversification.

 

Forte baisse

 

De nombreux investisseurs délaissent aujourd’hui les obligations des marchés émergents, qu’il s’agisse d’obligations d’État ou d’obligations d’entreprises, et ce pour plusieurs raisons. D’une part, les rendements des obligations des pays occidentaux sont désormais suffisamment attractifs. Sur le papier d’État américain, des rendements supérieurs à 5 % peuvent déjà être réalisés aujourd’hui. Alors pourquoi prendre un risque supplémentaire en achetant du papier de pays dont la cote de crédit est (traditionnellement) moins bonne, se demandent de nombreuses personnes.

Et c’est précisément à cause de la hausse des taux d’intérêt américains que le segment des pays émergents a été touché, en particulier en 2022 et au troisième trimestre 2023. Un peu de TARA (il existe une alternative raisonnable) joue donc des tours à ce segment du marché.  D’autre part, beaucoup avaient espéré qu’une forte reprise de l’économie chinoise servirait de locomotive aux économies émergentes. Maintenant que l’économie chinoise semble être un tigre de papier pour le moment, il est possible que la croissance économique dans de nombreux pays émergents soit plus faible que prévu, ce qui incite de nombreux investisseurs à rester sur leurs gardes.

 

L’espoir d’une amélioration

 

Le négativisme sur le segment de marché des obligations d’État des pays émergents libellées en dollars, et la plupart des obligations de ce segment sont désormais émises dans la devise américaine, est si prononcé qu’aujourd’hui le rendement de ce papier (environ 9 %) est supérieur au rendement des dividendes des actions des pays émergents (environ 8,6 %). Dans des circonstances normales, la différence est de 2 à 6 % en faveur des actions. Au cours des 20 dernières années, cette inversion ne s’est produite que deux fois : lors de la grande crise financière de 2008 et lorsque Covid a éclaté au début des années 2020. Ces deux moments ont bouleversé le monde (financier). Une autre raison de ce revirement est la crainte accrue que certains pays émergents ne soient pas en mesure d’honorer leurs obligations financières. Par conséquent, les gens veulent manifestement être indemnisés pour ce risque plus élevé.

Mais ces craintes ne sont pas fondées, car la plupart des pays émergents ont des taux d’endettement inférieurs à ceux des pays de l’OCDE. En fait, si la politique monétaire occidentale reste longtemps restrictive (taux d’intérêt élevés pendant une période prolongée), la situation financière risque de devenir plus précaire dans les pays de l’OCDE que dans les marchés émergents. De plus, la plupart des pays émergents maîtrisent leur inflation et sont déjà plus avancés sur la courbe, ce qui pourrait entraîner des baisses rapides des taux d’intérêt, comme c’est le cas au Brésil et en Afrique du Sud. De plus, la faiblesse de l’économie chinoise crée des pressions déflationnistes. En revanche, la croissance économique commence à se redresser dans de nombreux pays émergents, grâce à un fort rebond des dépenses de consommation.

Et qu’en est-il des tensions géopolitiques qui sont de toute façon assez fortes aujourd’hui ? Les conflits ont toujours existé, mais les tensions actuelles ont pris une autre dimension avec une fragmentation accrue et un certain nombre de pays du Sud qui se retrouvent entre eux. Il y a de fortes chances que le centre de gravité économique devienne moins occidental et se déplace vers l’est et le sud. C’est précisément en raison de cette fragmentation et de l’incertitude géopolitique, qui pourrait être présente pendant des années, qu’il faudra se diversifier plus globalement en termes d’obligations. Un argument de plus en faveur des titres de créance des pays émergents.

 

Un portefeuille marchés émergents en ETF

 

Toutes ces incertitudes et la forte hausse des taux d’intérêt américains ont créé un biais qui a rendu la valorisation moyenne de ce segment de marché des obligations d’État des pays émergents extrêmement attrayante. Il est donc clair que la prise de ce risque (perçu comme plus élevé par le marché) est plus qu’équitablement compensée. Sur une base annuelle en dollars, il est possible d’empocher un rendement de 9 %. Comme de plus en plus d’observateurs du marché estiment que les taux d’intérêt américains, tant à court qu’à long terme, ont encore une faible marge de progression, il est peu probable que ces rendements EM (et les pertes de prix) augmentent davantage.

Outre le rendement élevé, compte tenu de la faible corrélation moyenne avec les marchés et les obligations occidentaux, ce segment de marché peut constituer un élément de diversification supplémentaire dans un portefeuille diversifié. Aujourd’hui, il n’est pas négligeable de construire un portefeuille capable de nager dans toutes les eaux et d’avoir une résistance supplémentaire dans toutes les conditions de marché.

 

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