Hit-parade des fonds : Une année 2022 surprenante à bien des égards

Il y a un an, personne n’aurait imaginé que les fonds investis en actions russes présenteraient des performances aussi dramatiques qu’une perte de près de 77% en un an et que le Brésil remporterait la palme de la meilleure rentabilité sur cette période avec une performance de 14%. « Il est vrai que début 2022, on assistait à une reprise de l’économie après une période de confinement. On pensait que l’inflation serait temporaire et que les taux d’intérêt n’allaient pas remonter trop vite. On craignait plus, à l’époque, des problèmes liés à la production plutôt que l’arrivée d’une récession », avoue Xavier Servais, Administrateur chez Delande & Cie. Une certaine tension sur les prix des matières premières prévalait cependant déjà à l’époque.

 

 

Une guerre inattendue

 

C’est le 24 février 2022 que tout a basculé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les prix de l’énergie ont flambé. Les mesures prises à l’encontre des sociétés russes ont produit leurs effets. « Les valeurs russes se sont littéralement effondrées. Tous les géants russes étaient interdits de cotation sur la plupart des places boursières. Il n’y avait plus de liquidité car il n’était plus possible de traiter ces valeurs. Certains fonds investis en Russie ont aussi suspendu les remboursements », précise Xavier Servais.

 

En marge de cet effondrement de la valeur des fonds russes, les valeurs technologiques ont également fortement sous-performé en 2022. « On peut épingler ici deux causes à cette baisse. La première concerne les valorisations qui étaient excessives début 2022. De plus, pour ces valeurs qui ne délivrent souvent pas de dividendes, la hausse des taux d’intérêt a été néfaste. La valeur de ces sociétés a donc dégringolé en bourse », ajoute Xavier Servais.

 

Matières premières, grandes gagnantes

 

Dans le haut du tableau, on retrouve les fonds investis en actions brésiliennes. Ces fonds ont dégagé une plus-value de 14% en 2022 alors que les indices de la majorité des marchés boursiers étaient dans le rouge. Comment expliquer une telle performance ? Le Brésil est un pays émergent producteur de matières premières et plus spécifiquement dans le domaine des énergies fossiles. « Grâce à la hausse des prix de ces matières premières, une société comme Petrobras a pu rentabiliser ses forages. Par ailleurs, on a assisté à une revalorisation de la devise brésilienne, le réal. La Chine a aussi un intérêt particulier pour se fournir en matières premières en Amérique Latine », ajoute Xavier Servais.

 

La production de gaz de schiste est aussi devenue plus rentable et les compagnies pétrolières ont engrangé des bénéfices gigantesques en 2022 grâce à la hausse du prix de l’énergie (pétrole, gaz, électricité,…). Le secteur des infrastructures a également affiché de beaux résultats au terme de l’année 2022. « Ce secteur a attiré les investisseurs car il offre des rendements stables. On peut citer ici le secteur des énergies renouvelables, les réseaux cloud ou les infrastructures de transport qui offrent des garanties en termes de rendement. On peut alors les considérer comme des valeurs-refuge », souligne cet observateur des marchés.

 

Et pour 2023 ?

 

On l’a vu pour 2022 : il est très difficile de faire des prévisions ! Les yeux se tourneront essentiellement cette année vers l’évolution de l’inflation. En effet, c’est l’inflation qui va orienter les politiques des banques centrales. On suivra aussi de près l’évolution du dollar. Celui-ci semble se normaliser et l’on devrait revenir à une parité avec l’euro entre 1,10 et 1,15. La hausse des taux d’intérêt a été plus rapide aux Etats-Unis qu’en Europe. En Europe, cette hausse des taux n’a fait que commencer. On pourrait donc voir des capitaux affluer de nouveau vers l’Europe. « Il faut aussi noter que l’inflation en Europe est surtout due à l’impact des prix de l’énergie. En revanche, aux Etats-Unis, l’inflation est surtout portée par les salaires », précise Xavier Servais. Affaire à suivre donc !

 

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