Hit-parade des fonds : Quand sept valeurs font tout le travail !

Selon les données fournies par Quantalys, ce sont les fonds investis en valeurs américaines de croissance qui dégagent la meilleure performance entre le 1er janvier et le 30 septembre 2023. Comment explique-t-on le rebond de ces valeurs alors qu’en 2022 elles avaient perdu de leur attrait ? Explications avec Christofer Govaerts, Chief economist à la Banque Nagelmackers.

 

 

 

 

Sept sociétés explosent la performance

 

Dans l’indice le plus connu aux Etats-Unis, le S&P 500, on constate que ce sont les « magnificent seven » qui procurent à elles seules 80% de la performance de l’indice. Les Meta (Facebook), Alphabet (Google), Apple, Microsoft, Amazon, Tesla et Nvidia sont donc les stars incontestées des marchés américains. « Au 30 septembre de cette année, l’indice général MSCI large cap (grandes capitalisations boursières) affichait une performance de 15 %. En fait, ce résultat est très déséquilibré dans sa composition. L’indice des actions dites « value » n’a rien fait depuis le début de l’année, tandis que l’indice des actions « growth » (Nasdaq) a affiché une performance de 32 % », souligne Christofer Govaerts.

Cette hausse est d’autant plus étonnante qu’elle se produit dans un environnement de hausse des taux d’intérêt.

 

Danger de concentration

 

La concentration de la performance sur seulement sept valeurs interpelle. Sachant que la diversification est un maître-mot en gestion, on se retrouve avec quelques valeurs-phares qui procurent la grande majorité de la performance. « Cette évolution rend difficile les processus de sélection active lors de la construction d’un portefeuille. Il est clair que si l’on ne veut absolument aucune exposition aux actions par rapport à un certain nombre de titres, cela comporte des risques considérables. En outre, l’indice large américain montre que la plus grande économie du monde tourne en fait autour d’un club restreint de 7 actions lorsqu’il s’agit des rendements totaux du marché boursier. L’indice large n’est donc pas totalement représentatif de la rentabilité de l’économie américaine », constate cet économiste.

Cette situation est assez incroyable dans l’histoire de l’évolution des bourses. Elle ne s’est produite que dans quelques cas depuis 40 ou 50 ans. Peut-on parler d’un effet de mode ? On peut se poser quelques questions concernant l’évolution future de sociétés comme Tesla ou Apple. Mais Microsoft prouve la consistance de son business model. Il y a sans aucun doute un avenir pour ces sociétés. « Ce sont certainement des sociétés que l’on doit avoir en portefeuille même si elles sont chères. Nous ne sommes sans doute pas dans une bulle mais le manque de diversification que cette situation peut induire dans un portefeuille est dangereuse. Une telle concentration sur seulement 7 valeurs n’est pas sain. Nous appelons donc à la prudence et à la vigilance sur l’évolution de ces valeurs », conclut Christofer Govaerts.

 

 

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Une réponse sur “Hit-parade des fonds : Quand sept valeurs font tout le travail !”

  1. Excellente synthèse de la situation actuelle en bourse. Un bon accueil à la mise en garde vis-à-vis d’un portefeuille trop centré sur les sept « Grandes ». Les tableaux en %age sont bien éclairant dans leur simplicité. Merci.

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