Selon les données fournies par Quantalys, les performances des fonds pour le mois de janvier 2023 sont surtout marquées par des différences régionales. En effet, on constate que les marchés allemand, italien, espagnol et chinois engrangent de beaux rendements. Sans surprise, la Russie continue sa plongée et l’Inde perd quelques plumes après de belles performances en 2022. Analyse avec Bernard Keppenne, Economiste chez CBC banque et assurances.
L’Europe en forme
Dans ce hit-parade à la forte connotation géographique, l’Europe marque des points et ses marchés boursiers reprennent des couleurs. Comment explique-t-on ces performances ? « En Europe, le scénario de récession économique s’est éloigné ces deux derniers mois. En effet, on a vu que les indicateurs de confiance (les PMI), se redressent tant pour l’industrie que pour les services. Parallèlement, on a assisté à une baisse du prix du gaz. De négative, la position économique de l’Allemagne, et plus largement de l’Europe, est devenue positive », souligne Bernard Keppenne. Nous connaîtrons bien un ralentissement de la croissance en 2023 par rapport à 2022 mais on devrait éviter une forte récession. « Les problèmes de chaînes d’approvisionnement se résolvent également. On revient à une certaine normalité qui bénéficie aux entreprises allemandes », constate cet économiste.
L’Italie affiche aussi de meilleures performances. On y verra ici l’effet d’un apaisement des craintes post-électorales dans ce pays.
La Chine après le confinement
Les marchés chinois ont également bien progressé en janvier. « L’abandon de la politique zéro Covid apporte beaucoup d’espoir concernant la croissance économique de ce pays. Après la période du nouvel an, on verra quelle sera la situation sanitaire et le taux d’immunité. Si l’immunité est suffisante, cela relancera la consommation intérieure », estime Bernard Keppenne. La baisse des actions indiennes doit se concevoir comme un rééquilibrage après les belles performances engrangées en 2022.
Quant aux valeurs technologiques, leur rebond en ce début d’année doit surtout se concevoir comme un exercice de rattrapage suite à la forte baisse enregistrée en 2022. « Certaines de ces entreprises souffrent encore et l’on ne parle pas encore du grand retour des valeurs technologiques. On assiste au même scénario concernant les valeurs télécoms », note Bernard Keppenne.
Les belles performances des valeurs financières s’expliquent à la fois par l’estompement d’un scénario de récession économique et par la hausse des taux d’intérêt dont profite ce secteur.