Sur base des chiffres fournis par Quantalys, on constate que les fonds investis en valeurs technologiques ont affiché une performance de plus de 13% depuis le début de l’année. Comment expliquer un tel regain d’intérêt pour ces valeurs ? Quelles sont les perspectives pour ce secteur ? Le point avec Lionel Henrion, Head of wealth management à la Banque Nagelmackers.
Un effet retour
En 2022, les valeurs technologiques ont accusé une forte baisse après des performances record durant la pandémie. « Les baisses enregistrées sur ces valeurs ont été pires que celles de l’ensemble des marchés boursiers. En 2022, le Nasdaq a ainsi affiché une baisse de 33% », épingle Lionel Henrion. Ces valeurs ont souffert de la fin de l’engouement du stay at home que l’on avait connu pendant la pandémie. De plus, avec les taux d’intérêt qui sont repartis à la hausse, les valorisations des valeurs de croissance ont fortement souffert. « La hausse des taux d’intérêt impacte les entreprises qui s’endettent pour financer leur croissance. En 2022, il y a eu beaucoup d’hésitations concernant l’évolution des taux d’intérêt à l’horizon 2023. On envisageait une baisse des taux. Or, cela n’a pas été le cas », constate Lionel Henrion.
Puis le rebond en 2023
Mais les perspectives se sont éclaircies. En janvier 2023, les treasury bonds à 10 ans ont affiché un taux de 3,44% après leur plus haut en octobre de 4,34%. Cela a provoqué un regain d’intérêt pour les valeurs technologiques qui avaient été délaissées. « De plus, en janvier, une donnée implacable est tombée : la publication des bénéfices des entreprises pour le trimestre précédent. Ces bénéfices ont surpris positivement les marchés », note Lionel Henrion. En effet, 85% des entreprises de ce secteur ont affiché des résultats supérieurs aux attentes. Et, comme ces valeurs avaient enregistré de fortes corrections en 2022, le rattrapage a été à la hauteur et le rebond ne s’est pas fait attendre.
Et pour la suite ?
Les analystes et observateurs des marchés n’ont pas de boule de cristal. Mais ils peuvent envisager des scénarios probables. « Lorsqu’il y a une forte exagération dans un sens comme dans l’autre, on peut logiquement s’attendre à une correction. Les FANG (les grandes sociétés technologiques) ont accusé une hausse de 26% depuis le début de l’année. Parmi les valeurs technologiques, certaines comme Nvidia ou Meta ont enregistré respectivement des hausses de 88% et 50%. On peut parler d’exagération dans ces cas », pointe Lionel Henrion.
Il faut donc être particulièrement attentif au retour de tendances. Les bénéfices de ces sociétés vont devoir être particulièrement importants pour justifier les hausses de cours. Les valorisations sont également très élevées. « Elles sont au plus haut depuis 2007. Aujourd’hui, on peut avoir des technologiques en portefeuille mais il est bon d’avoir une vision plus transversale avec une approche bottom-up et une diversification vers des actions de qualité diversifiées dans plusieurs secteurs », conclut Lionel Henrion.