Qui sont les pauvres aujourd’hui ?

Le regard que nous portons sur la pauvreté est souvent biaisé. Les mythes concernant les personnes précaires sont nombreux. Certaines pistes pour sortir de la pauvreté sont, quant à elles, parfois peu exploitées. Un document publié par Funds for Good Impact nous éclaire sur les sources d’inégalités et sur les moyens d’en sortir.

 

 

Pauvreté stable mais avec un autre profil

 

Selon un rapport publié par Itinera datée de 2022, le niveau de pauvreté en Belgique est assez stable. Cependant, le profil des personnes précarisées a tendance à se rajeunir. Auparavant, c’était surtout les personnes de plus de 65 ans qui étaient à risque. « Mais, aujourd’hui, on constate que ce sont plutôt des personnes entre 16 et 64 ans, qui sont en âge de travailler, qui basculent davantage dans la pauvreté », souligne Olivia Van Hellemont, Coordinatrice Impact chez Funds for Good Impact.

 

Selon le rapport d’Itinera, être pauvre correspond, pour 2019, à un ménage ne disposant pas d’un revenu de 1.284 euros net par mois pour un isolé, ou de 2.696 euros pour un ménage composé de 2 adultes et de 2 enfants de moins de 14 ans. Les personnes au chômage présentent davantage de risque de basculer dans la pauvreté. Les personnes précarisées sont plutôt des familles monoparentales (souvent des femmes). Les pauvres sont plutôt locataires et ont un faible niveau d’instruction. La pauvreté sévit davantage dans les zones plus densément peuplées. Les personnes immigrées sans réseau sont également une cible privilégiée de la précarité.

 

 

 

 

Quels moyens pour s’en sortir ?

 

Un ensemble de facteurs peuvent être mis en place pour aider les personnes à sortir de la pauvreté. « Cela passe par l’éducation, l’accès au logement, la prévention contre l’isolement mais aussi l’égalité des genres ou la santé. Il est évident que l’accès à l’emploi est un moyen primordial pour sortir d’un état de pauvreté. On y pense parfois moins mais l’entrepreneuriat est une voie et un levier d’action important pour quitter de la précarité », ajoute Olivia Van Hellemont.

 

En effet, l’entrepreneuriat permet de créer son propre emploi. En Belgique, l’accès à l’entrepreneuriat est encouragé par des structures comme microStart, Credal ou Finance Brussels. « Chez Funds For Good Impact, nous octroyons aussi des prêts d’honneur qui viennent en complément d’autres sources de financement pour aider les entrepreneurs à lancer leur projet », précise Olivia Van Hellemont. Ces financements s’accompagnent généralement d’un coaching des entrepreneurs. « Une étude de microStart démontre que 70% des entreprises financées par un microcrédit sont toujours actives 2 ans après l’octroi du crédit et 82% des personnes qui ont bénéficié d’un tel crédit sont en situation d’emploi », note Olivia Van Hellemont.

 

Message de fond

 

La pauvreté est coûteuse. Son coût annuel correspond à 5,5% du PIB. Il existe des solutions durables pour s’en sortir. Ces solutions sont diverses et passent par l’aménagement des villes, l’encouragement de la diversité ou l’entrepreneuriat. « Il convient aussi de mettre en lien cette situation de pauvreté avec l’urgence climatique. Le GIEC appelle à une justice sociale et climatique. L’une ne va pas sans l’autre », conclut Olivia Van Hellemont. C’est donc un appel à une vision plus holistique de la pauvreté et des solutions pour en sortir qui est ainsi lancé.

 

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Lien vers l’étude : cliquez ICI

Rapport d’impact FFG : https://www.fundsforgood.eu/docs/Rapport_FR.pdf

Étude d’impact microstart : https://microstart.be/storage/publications/impact-microstart-fr-1.pdf

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