Quel est le coût du vieillissement ?

Dans leur dernier ouvrage « Vivre heureux longtemps, combien ça coûte ? »[1], Pierre Pestieau et Xavier Flawinne interpellent le lecteur sur un enjeu sociétal majeur : le vieillissement et son coût. Dans un premier chapitre, les auteurs plantent le décor pour ensuite analyser les implications d’une population vieillissante sur l’économie et sur les dépenses de l’Etat.

 

 

Vieux et en bonne santé

 

S’il est certain que nous mourrons tous un jour, il n’est pas assuré que cela arrivera quand nous serons vieux et en bonne santé. Les auteurs analysent les facteurs qui influencent l’espérance de vie des individus. Le genre, le niveau d’éducation mais aussi la composante génétique sont autant de facteurs qui vont déterminer l’espérance de vie de chacun. Mais vivre longtemps n’est pas toujours un cadeau ! Il faut encore vivre bien, en bonne santé. Les conditions de travail que l’on a connues dans sa vie, l’hygiène de vie ou la qualité de l’environnement sont aussi des facteurs qui influenceront la longévité en bonne santé.

 

Une affaire d’Etat mais aussi personnelle

 

Mais la longévité de la population a aussi des implications économiques. Les retraites et les soins de santé sont du ressort des Etats et, dans ce domaine, des adaptations devront être engagées. « Il apparaîtra que nous avons en effet les moyens de vieillir et de bien vieillir à trois conditions : réformer notre système d’assurance sociale, accepter de travailler plus longtemps pour ceux qui ont la santé requise et modifier notre approche de la dépendance », peut-on lire dans cet ouvrage. Les dépenses de retraite, de soins de santé et de dépendance s’accroissent suite au vieillissement de la population. Le coût budgétaire du vieillissement entre 2019 et 2040 devrait s’élever à 2,6% du PIB. Il apparaît aussi qu’une vieillesse longue et en bonne santé passe par la prévention et par une alimentation saine. Cette prévention ne doit cependant pas commencer à un âge avancé. C’est dès le plus jeune âge que les bonnes pratiques dont celles en matière d’alimentation et d’exercice physique doivent débuter. Vivre longtemps en bonne santé dépend donc de chaque individu.

 

Ne pas oublier la dépendance

 

Le sujet de la dépendance fait l’objet de moins de visibilité que celui des retraites. Or, les besoins liés à cette dépendance des personnes âgées qui ne sont plus capables d’effectuer seules une série d’actes, devraient augmenter fortement dans les décennies à venir. Aujourd’hui, c’est encore souvent la famille ou des assurances complémentaires qui assurent la charge de cette dépendance. Idéalement, l’Etat devrait prendre en compte les frais de cette dépendance. « En l’absence d’assurance privée, seule une assurance publique permettrait de couvrir les familles contre ce choc ». Mais cette assurance dépendance aurait un coût budgétaire non négligeable. D’un point de vue budgétaire, il sera aussi indispensable de revoir le système des retraites à la fois dans la composante de sa durée et dans son mode de distribution. « En résumé, on a besoin de l’Etat, du marché, de la famille et des individus eux-mêmes pour s’assurer d’avoir les meilleurs moyens de vivre bien et longtemps », estiment les auteurs de cet ouvrage. A chacun donc de faire sa part pour pouvoir espérer vivre longtemps, heureux et en bonne santé !

 

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[1] Pierre Pestieau et Xavier Flawinne, « Vivre heureux longtemps, combien ça coûte ? », Editions PUF, 2022, 16 euros

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