Dans un post de février 2022, nous évoquions l’importance des dettes publiques par pays. Penchons-nous à présent sur les dépenses publiques. Les Etats financent un ensemble de dépenses pour fournir ou acheter des biens et des services. Ces dépenses doivent remplir certains objectifs sociétaux. On pense ici à la fourniture de biens publics (transports, bâtiments publics, éclairage, voies publiques, …) ou à la redistribution des ressources pour assurer une certaine protection, une équité sociale à travers le financement des retraites, de l’éducation ou des soins de santé.
Evolution des dépenses publiques
Au départ, la protection sociale était surtout envisagée sous l’angle des retraites. Elle a ensuite évolué vers une protection des malades et invalides pour englober, aujourd’hui, le chômage, les allocations familiales, les pensions de survie et les indemnités sociales diverses. La notion d’Etat-providence est alors apparue.
« Les données disponibles sur le long terme montrent que le rôle et la taille des gouvernements dans le monde ont radicalement changé au cours des deux derniers siècles. Dans les premiers pays industrialisés, en particulier, les données historiques montrent que les dépenses publiques ont augmenté de façon remarquable au cours du XXe siècle, les gouvernements ayant commencé à consacrer davantage de ressources à la protection sociale, à l’éducation et aux soins de santé », peut-on lire sur le site Our World in Data.
Analyse par pays
« Les données récentes sur les dépenses publiques révèlent une hétérogénéité importante entre les pays. Par rapport aux pays à faible revenu, les dépenses publiques dans les pays à revenu élevé ont tendance à être beaucoup plus importantes (à la fois par habitant et en tant que part du PIB), et elles ont également tendance à être plus axées sur la protection sociale ».
Avec des pourcentages de plus de 40%, on constate ainsi que des pays comme la France ou la Belgique ont des dépenses publiques supérieures à celles de la moyenne des pays de l’Union européenne, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis. On peut alors se poser des questions sur l’efficacité des dépenses publiques. Mais, il s’agit là d’un autre débat !
Répartition des dépenses
Bien qu’il y ait quelques petites variations entre les pays dans la façon dont les dépenses sociales sont réparties, les trois priorités sont principalement les mêmes dans l’OCDE. Les dépenses de vieillesse (sous forme de retraites et de soins aux personnes âgées) reçoivent généralement la plus grande part des dépenses sociales, suivies par la santé, les prestations familiales ou liées à l’incapacité venant généralement en troisième position.
En moyenne, les pays de l’OCDE consacrent 7 à 8 % de leur PIB aux soins aux personnes âgées, 6 % à la santé et 2 % aux prestations familiales et aux prestations liées à l’incapacité. Et l’importance relative de ces branches est restée largement constante depuis 1980. (source : Our World in Data).
« En Belgique, 90 % des dépenses publiques relèvent de cinq catégories de fonctions. La moitié des dépenses publiques sont en fait des dépenses de « protection sociale » ou de « santé ». Les catégories « services généraux », « affaires économiques » et « enseignement » représentent une proportion comparable dans le total des dépenses, soit environ 13 % chacune », constate la Banque Nationale de Belgique dans un article.
« Les dépenses publiques peuvent être ventilées par grandes fonctions (défense, enseignement, santé…) et cette ventilation est opérée dans l’ensemble des pays européens, ce qui permet de comparer les poids de ces diverses fonctions en pourcentage du PIB. Il en ressort que, dans presque tous les pays, la part de la protection sociale (retraites, santé, famille, minima sociaux…) dépasse la moitié du total des dépenses publiques. La part de certaines fonctions (défense, loisirs et culture, protection de l’environnement…) est relativement faible mais très variable d’un pays à l’autre. Le poids des dépenses publiques, en points de PIB, est plus important en France pour toutes les fonctions à l’exception de la sécurité intérieure et de la justice, des intérêts de la dette, des transports et des « services généraux » (fonctions supports comme les finances) » (source : FIPECO).