Les parents s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants. Et c’est normal ! Etudes, profession, famille, avenir de la planète mais aussi avenir financier et transmission du patrimoine sont autant de sujets de préoccupation. Une façon de construire l’avenir financier de ses enfants peut passer par l’ouverture de comptes d’investissement à leur nom. Mais comment faire et quelles sont les conséquences d’une telle démarche ?
Investir tôt sur le long terme
Auparavant, il était habituel d’ouvrir un compte-épargne pour ses enfants. Mais ce temps est révolu. Le niveau bas des taux d’intérêt et l’inflation qui est repartie à la hausse sont des facteurs qui réduisent le rendement de ce type d’épargne. Les rendements nets sont alors négatifs. Aujourd’hui, il est conseillé d’investir plutôt dans des actions et/ou des obligations via des fonds ou des trackers.
On constate aussi que, plus on investit tôt, plus le rendement sera élevé. En effet, les rendements ne sont pas linéaires mais exponentiels car ils suivent la règle des intérêts composés. En effet, les bénéfices sont réinvestis au cours du temps et procurent eux-mêmes un rendement. Par ailleurs, en investissant tôt, même lorsque l’enfant est mineur d’âge, est intéressant car plus l’horizon de temps est long plus l’investissement sera rentable. « Avec un investissement médian de 3.000 euros au départ, et 500 euros de nouveaux apports par an, à partir de l’âge de 8 ans, avec une rentabilité espérée de 3% par an, l’apport total au moment où l’enfant atteint 18 ans sera d’environ 8.000 euros et la valeur du compte-titres sera d’environ 9.850 euros, avec un gain cumulé de 1.850 euros », souligne Patrizia Cotza dans un post sur le blog d’Indexa Capital.
A quel nom ?
Faut-il ouvrir le compte-titre au nom de l’enfant ? Il est préférable d’ouvrir le compte au nom de l’enfant puisque les sommes lui sont dédiées. Un compte-titres par enfant peut alors être ouvert. Les parents peuvent disposer d’un mandat sur ce compte-titres pour effectuer les opérations. A noter que ces sommes seront mises à la disposition de l’enfant dès sa majorité à 18 ans. « Toutefois, si les parents souhaitent épargner pour l’éducation de leur enfant, il est préférable, dans ce cas, de conserver l’argent sur un compte au nom des parents, afin qu’ils puissent décider de son utilisation une fois que l’enfant sera majeur. Il faut également garder à l’esprit que l’argent apporté sur le compte de l’enfant devient la propriété de ce dernier. Les parents ne devraient pas le retirer si ce n’est pas pour l’enfant », note encore Patrizia Cotza.
Quels risques ?
Outre le risque de baisse du portefeuille, il faut être attentif à certains points particuliers quand on investit via un compte-titres au nom de l’enfant. Les sommes placées sur un compte-titres au nom des enfants mineurs sont disponibles dès leur majorité. Les parents courent alors le risque du syndrome « Ferrari ». Les enfants devenus majeurs peuvent, en effet, vider leur compte pour effectuer des achats irrationnels, pour voyager ou … pour flamber.
« Quand le mineur atteint la majorité, il reçoit le plein accès pour opérer sur son portefeuille et pourra choisir s’il souhaite maintenir le représentant légal comme mandataire. Celui-ci pourra opérer sur le portefeuille mais ne sera pas propriétaire des fonds. Ils peuvent lui donner un accès en lecture seule, ou supprimer complètement son accès au portefeuille. Il faut garder à l’esprit qu’une fois sa majorité atteinte, le mineur pourra disposer librement de son argent. C’est pourquoi certains parents préfèrent ne pas ouvrir de compte au nom de leurs enfants, car ils craignent que ceux-ci, une fois majeurs, ne retirent et ne dilapident cet argent », ajoute Patrizia Costa. Il s’agit donc ici essentiellement d’une question de confiance.
Si l’on investit au nom de ses enfants, il est donc important de les responsabiliser. Le rôle de l’éducation financière est donc primordial. Il est important d’expliquer à ses enfants non seulement le rôle de l’argent mais l’objectif du placement, l’importance de l’horizon de placement, les risques et l’intérêt de la diversification.
Succession
Les sommes placées sur un compte-titres au nom de l’enfant ont été données au fil du temps par les parents. Elles sont donc devenues la pleine propriété des enfants et n’entrent pas dans la masse successorale en cas de décès des parents (ou grands-parents qui auraient ouvert un compte pour leurs petits-enfants). En cas de décès des parents (ou grands-parents si ce sont les donateurs), il n’y aura pas de droits de succession à payer par les enfants sur ces sommes inscrites sur leurs comptes.
Il convient cependant d’envisager le cas du décès prématuré de l’enfant. Si l’enfant décède avant ses parents, et sans avoir lui-même de descendance, les sommes reviendront à ses parents qui devront s’acquitter de droits de succession.