Les néo-banques : un modèle de banque au quotidien

Dans le secteur financier, les néo-banques viennent challenger les établissements traditionnels. A titre d’exemple, la néo-banque N26 attire aujourd’hui 2 millions de clients en France et 200.000 clients en Belgique. « A l’heure où des banques comme HSBC ou ING quittent le territoire français, nous continuons à voir croître notre clientèle partout où nous sommes implantés », souligne Jérémie Rosselli, Directeur Général de N26 pour la France et le Benelux.

 

Cet établissement, lancé en Allemagne en 2015, a le statut d’une banque réglementée comme toutes les banques sur le territoire européen. Ses clients bénéficient donc de la garantie de 100.000 euros pour les dépôts. Cette banque digitale est totalement indépendante des établissements financiers traditionnels. Son actionnariat est composé des fondateurs et d’une série d’investisseurs institutionnels ou de fonds de private equity.

 

Un modèle simple

 

Les banques traditionnelles peinent souvent à conserver leurs clients. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la clientèle de N26 n’est pas concentrée uniquement sur les jeunes. En effet, 28% de cette clientèle est âgée entre 25 et 35 ans et 80% a plus de 25 ans. « Aujourd’hui, les clients ne passent plus simplement d’une banque à l’autre. Ils testent les nouveaux modèles avant de les utiliser. Nous nous positionnons comme la banque du quotidien », note Jérémie Rosselli.

 

En effet, dans ce modèle bancaire, le client bénéficie de possibilités de paiements fractionnés ou non, d’une carte de crédit, de possibilités de transferts en devises et parfois de crédits à la consommation et de rémunération de l’épargne. Ce type de banque digitale n’offre cependant pas de crédits hypothécaires ni d’offre en gestion discrétionnaire en ligne. Elle s’inscrit aussi, dans une certaine mesure, dans le modèle BAAS (bank as a service) en offrant des bons de réduction auprès de certains fournisseurs de biens et services.

 

Quel avenir ?

 

Alors que certains prédisent des lendemains difficiles pour ce modèle d’affaires, les représentants de N26 sont plutôt confiants. « Les néo-banques ont de l’avenir mais toutes les néo-banques ne sont pas logées à la même enseigne. Il y a certainement encore de la place pour de nouveaux entrants mais il faut atteindre une taille critique et savoir se développer dans plusieurs niches. Nous pensons que l’avenir appartient aux acteurs de taille européenne plutôt qu’aux acteurs locaux », estime Jérémie Rosselli. Les banques traditionnelles ne vont pas disparaître pour autant. Cependant, on constate que la moitié des agences bancaires présentes aujourd’hui en France et en Belgique sont amenées à disparaître d’ici 10 ans. N26 n’envisage pas pour l’avenir de s’allier à un grand groupe bancaire existant. Elle n’en voit pas la nécessité ni les possibilités de synergies. « Nous envisageons de multiplier par trois le nombre clients d’ici deux à trois ans. Il y a de la place pour un modèle comme le nôtre dans un marché fragmenté », ajoute ce représentant de N26.

 

Les dirigeants de cette néo-banque n’entrevoit pas de concurrence en provenance des GAFAM dans le secteur bancaire. En revanche, ils plaident pour une harmonisation européenne de l’application des règlements. Aujourd’hui, si les règles sont européennes, les implantations de ces règles restent encore différentes d’un pays à l’autre. « Cette harmonisation est absolument nécessaire pour créer des géants européens et pour donner à l’Europe une voix au chapitre des changements digitaux dans le secteur financier », conclut Jérémie Rosselli.

 

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