De l’open banking à l’open finance : où en est-on dans cette évolution ?

Pour rappel, la directive PSD2 permet aux clients des banques (particuliers et entreprises) d’autoriser une partie tierce qui n’est pas la banque à avoir accès à leurs données financières ou à gérer leurs finances. Cette directive ouvrait la voie à l’émergence de l’open banking. Après quelques difficultés techniques rencontrées dans les interfaces bancaires (API), il semblerait que l’open banking prend enfin son envol et que l’on se dirige vers des évolutions encore plus larges.

 

Elargir les données

 

 

Selon le baromètre de l’Open Finance 2022, les banques comme les fintechs semblent bien décidées à tirer parti de cette ouverture des données. « Pour cela, chacun cherche à se différencier de ses concurrents. La base commune est l’open banking, tel que prévu par la réglementation européenne PSD2, qui est malheureusement insuffisante pour élaborer des produits et services suffisamment attractifs.  Le succès passera par l’élargissement à d’autres données.  Il s’agit donc d’aller au-delà du simple open banking et d’embrasser l’open data », explique Arnaud Sirtaine de Pulse Consult.

 

Aujourd’hui, certains banquiers font le choix de simplement se conformer à la directive PSD2 en fournissant les données sur base des demandes de leurs clients. Mais, d’autres banques ont compris que cette directive pouvait aussi constituer une opportunité. « Elles réalisent alors qu’elles peuvent élargir le périmètre des données exploitées pour y inclure plus d’informations financières et d’autres données relatives aux habitudes de consommation afin de proposer plus de solutions innovantes », relève Arnaud Sirtaine.

 

Une opportunité pour le secteur financier

 

L’open banking passe alors d’une contrainte à une opportunité. C’est la voie vers l’open finance. Alors que l’open banking se limitait aux informations concernant les soldes des comptes et aux transactions sur ces comptes, l’open finance va plus loin. « On peut aussi déterminer le profil des dépenses, les crédits et le profilage du client », note Arnaud Sirtaine. Cela permet aux banques de mieux cerner les besoins des clients et de leur faire des propositions financières plus ciblées et au moment opportun. Le secteur financier passe alors de la compétition à la co-création entre banques et fintechs. Le marché se développe en incluant les données bancaires des comptes avec celles des cartes de crédit et le profil du client. En combinant plusieurs données et éléments de la finance personnelle, les banques peuvent offrir une gamme plus large de services qui va des bons de réduction (loyalties) aux simulations de crédits, par exemple.

 

Perspectives d’avenir

 

Et pour l’avenir ? « Trop souvent les accès aux données qui sont concédés par les clients sont limités dans le temps. Il faudrait que les clients puissent choisir pour quelle durée ils concèdent cet accès. Par ailleurs, les banques pourraient offrir, demain, une amélioration de leurs services qui pourrait être rémunérée. Par exemple, le client pourrait payer pour recevoir en temps réel les notifications des paiements reçus sur son compte », pointe Arnaud Sirtaine. Des assurances peuvent aussi être proposées instantanément lors de l’achat de certains biens. Des comparaisons de prêts lors de l’achat d’une maison pourraient également être fournies.

 

Les banques seront donc amenées à collaborer de plus en plus avec des partenaires extérieurs. Il faudra aussi, à l’avenir, encore améliorer la qualité des API pour pouvoir rendre davantage de services pertinents aux clients. « Ces avancées permettront alors pleinement de combiner les données bancaires à d’autres données pour offrir aux particuliers comme aux entreprises une grande série de produits et services innovants pouvant dépasser largement le cadre strictement financier », conclut Arnaud Sirtaine. Côté clients, on attend encore quelques déploiements de services comme, par exemple, l’agrégation des comptes-titres détenus dans plusieurs établissements financiers.

 

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