Quel est l’impact potentiel des politiques sociales sur la croissance et la rentabilité ?

Par NNIP

Les politiques sociales pourraient stimuler la croissance économique. Les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies incluent de nombreux enjeux sociaux comme la lutte contre la pauvreté, la réduction des inégalités au sein et entre les pays, ou encore la promotion de la croissance économique et d’un travail décent pour tous.  

 

Indicateur de ressenti social

 

Le graphique ci-dessous montre l’indicateur du climat social. Cet indicateur s’étend de -4 à +4 et se concentre principalement sur la perception des inégalités sociales et économiques dans les médias. Il indique une tendance à l’aggravation du sentiment d’inégalité aux États-Unis sur le long terme et montre la nécessité d’agir sur ces questions. On constate cependant un léger rebond par rapport aux niveaux bas enregistrés depuis le début de la pandémie.

 

 

Source : NN Investment Partners (NN IP)

 

Equilibre entre croissance économique et cohésion sociale

 

Les économistes attribuent traditionnellement la hausse des inégalités à la mondialisation et à la technologie, qui sont considérées comme responsables d’une baisse de la part du revenu du travail non qualifié. Ce n’est que récemment que les experts ont commencé à prêter attention à une troisième source : l’équilibre entre la croissance économique et la cohésion sociale.

 

Les économistes attribuent généralement l’augmentation des inégalités à la mondialisation et aux technologies, qui sont considérées comme responsables de la baisse de la part des revenus de la main-d’œuvre non qualifiée. Ce n’est que récemment que les experts ont commencé à s’intéresser au déséquilibre entre croissance économique et cohésion sociale.

 

En théorie, les marchés sont censés garantir que les prix des biens et services restent compétitifs et que le bien-être est réparti à travers l’ensemble de l’économie. Mais, dans les faits, le pouvoir et les bénéfices de nombreuses grandes entreprises n’ont cessé d’augmenter en raison de la hausse des rendements d’échelle.  

 

La solidité des grandes entreprises est l’une des raisons pour lesquelles la croissance globale des salaires a ralenti aux États-Unis et dans d’autres économies développées depuis les années 80. Parallèlement, les inégalités de revenu et de richesse – par exemple, entre les plus riches qui représentent

0,1 % et les plus pauvres qui représentent 90 % – se sont considérablement aggravées.

 

Politiques gouvernementales…

 

Les gouvernements du monde entier font face à une pression croissante pour lutter contre les inégalités. Parmi les nombreuses propositions pour lutter contre les inégalités figurent des politiques publiques fortes en matière d’offre qui visent à réduire les inégalités, à renforcer le pouvoir de négociation des salariés et à améliorer la compétitivité. Les politiques qui sont actuellement discutées dans divers pays développés concernent l’augmentation des salaires minimums et des lois antitrust plus contraignantes.

 

Non seulement ces politiques s’attaquent aux inégalités, mais elles ont également un impact sur l’économie et la rentabilité. Rééquilibrer les pouvoirs entre capital et travail permet de faire progresser le PIB grâce à une croissance durable de la demande globale. Cette stratégie pourrait fonctionner car les salariés épargnent moins et dépensent une plus grande part de leurs revenus que les détenteurs de capitaux. L’augmentation des dépenses pourrait même créer un cercle vertueux : la croissance soutenue du chiffre d’affaires des entreprises permettrait d’améliorer le rendement des capitaux propres.

 

…VS part des bénéfices dans le PIB

 

Mais d’un point de vue macroéconomique, l’inconvénient des politiques publiques fortes est qu’elles réduisent la part des bénéfices dans le PIB et risquent ainsi de freiner l’investissement privé et le potentiel de croissance à long terme. Cela pourrait exercer une pression à la baisse sur les marges bénéficiaires des entreprises qui, toutes choses égales par ailleurs, réduiraient le retour sur capital.

 

D’un point de vue macroéconomique, les discussions actuelles sur d’éventuelles politiques publiques fortes auront un impact sur les indicateurs sociaux de différentes catégories d’actifs en 2022. Les scénarios basés sur ces politiques publiques fortes prennent en compte l’incertitude quant à la mesure dans laquelle elles émergeront et l’effet mitigé que cela aura sur la rentabilité.

 

 

Consultez aussi le corner Gestion

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *