Quel bilan pour l’année 2021 ?

Par AXA IM

La pandémie de la COVID-19 est restée un sujet dominant en 2021. Les campagnes de vaccination ont permis de sortir du « stop-and-go » des confinements au 2ème trimestre, malgré l’apparition du variant Delta, et d’autoriser une reprise plus large de l’activité économique. Toutefois, la pandémie ressurgissait à l’automne et le risque s’accentuait fin novembre avec l’émergence du variant Omicron, doté d’une capacité de transmission bien plus élevée. En fin d’année, nombre de pays avaient mis en place des restrictions pour contrer cette nouvelle flambée du virus, sans atteindre globalement tout de même le niveau de contrainte des premières vagues.

 

Bilan économique

 

Au total, comparée à 2020 qui avait été une année de compression de l’activité, 2021 aura été une année de nette reprise économique, même si celle-ci a été sujette aux freins décrits ci-dessous et à une certaine volatilité. La croissance mondiale pourrait s’élever à 5,7% en 2021 (Etats-Unis 5,5% ; zone euro 5% ; Royaume-Uni 6,8% ; Japon 1,9% ; économies émergentes 6,2%, dont Chine 7,9%).

 

Au-delà des confinements, la perturbation du marché du travail a été une des conséquences majeures de la pandémie, notamment aux Etats-Unis. Départs en retraite précoces, retours sur le marché tardifs et désintérêt pour certains secteurs d’activité ont conduit à une raréfaction de l’offre, tandis la demande reprenait avec vigueur avec la réouverture.

 

La production et la distribution des biens manufacturés ont globalement été perturbées, désorganisées, tandis que la demande pour ces biens reprenait fortement. Des goulets d’étranglement se sont alors créés dans les chaines d’approvisionnement. La forte tension induite sur les prix, apparue dès le 2ème trimestre et renforcée par un effet de base sur les prix des matières premières, pétrole et gaz en premier lieu, a tout d’abord été jugée comme étant un phénomène temporaire. L’inflation, plus durable qu’anticipée et atteignant des niveaux plus connus depuis des décennies, est devenue le sujet de toutes les attentions. Pour l’ensemble de l’année 2021 on prévoit des chiffres d’inflation de +4,7% aux Etats-Unis, +2,6% en zone euro, +2,4% au Royaume-Unis et -0,2% au Japon.

 

Qu’ont fait les Banques centrales ?

 

Dans ce contexte, presque toutes les banques centrales ont entamé un resserrement de leur politique monétaire, avec d’autant plus de motivation que la tension observée sur leur marché du travail était forte. Ainsi, la Réserve Fédérale a annoncé une réduction de son programme d’achat d’actifs en novembre, puis une accélération de cette réduction en décembre, des hausses de taux étant envisagées dès la mi-2022. La Banque d’Angleterre a procédé à une première hausse des taux directeurs en décembre, de 0,15% à 0,25%. En zone euro, où le marché du travail est moins tendu, une hausse des taux de la BCE semblait peu probable avant 2023. La BCE annonçait la fin du programme d’urgence PEPP fin mars, mais maintenait une certaine flexibilité par ailleurs, avec une augmentation du programme d’achat d’actifs APP dès le 2ème trimestre 2022.

 

Bilan politique

 

Sur le plan politique, la première année du mandat de Joe Biden aura été compliquée, avec de nombreux retards et révisions en baisse de ses divers plans d’investissement. A cela s’ajoute le risque d’une impasse budgétaire (« shutdown ») au second semestre et finalement l’effritement de sa cote de popularité qui laissait présager des élections difficiles à mi-mandat au Congrès fin 2022.

 

En Allemagne, les élections ont marqué la fin de l’ère Merkel et l’arrivée au pouvoir d’une alliance des Sociaux-Démocrates, des Libéraux et des Verts, avec une ambition pro-européenne plus marquée. Au Japon, le premier ministre Suga a cédé la place à Fumio Kishida, assurant une continuité de la politique conduite.

 

La Chine a encore montré sa singularité, tout d’abord avec sa stratégie du « zéro COVID » qui a coûté très cher à son économie. Elle a connu par ailleurs une pénurie d’électricité, temporaire grâce à l’augmentation de sa production de charbon. En revanche, le risque systémique que représente le financement du secteur immobilier, qui s’est manifesté par le risque de défaut de la société Evergrande, semblait plus durable. Les autorités chinoises, qui doivent mettre en balance la gestion de ce risque systémique et le soutien de l’activité, ont finalement fait le choix tardif d’un assouplissement de la politique monétaire (baisse de 0,5% du taux RRR mi-décembre).

 

Au niveau géopolitique, si elle a changé dans sa forme, la relation entre les Etats-Unis et la Chine est demeurée tendue, l’enjeu du leadership économique et politique restant entier. La tension entre la Russie et l’Ukraine est allée grandissante, l’armée russe se massant à la frontière ukrainienne, conduisant à un échange d’avertissements entre Vladimir Poutine et les gouvernements occidentaux.

 

Thèmes en 2022

 

Parmi les thèmes qui marqueront l’actualité de 2022, la COVID-19 et l’inflation devraient rester en bonne place. La réussite de la recherche médicale dans son développement de vaccins peut entretenir les espoirs, mais le chemin reste tout de même pavé d’incertitudes. Certains des éléments qui ont poussé l’inflation à la hausse devraient s’estomper, mécaniquement ou grâce à l’adaptation des acteurs économiques, mais il conviendra de surveiller le marché du travail et l’évolution des salaires. Enfin, citons la transition nécessaire pour minimiser les changements climatiques, devenue un sujet fondamental de long terme.

 

Revue des marchés

 

  1. Actions

 

En 2021, les marchés actions affichent pour la plupart des zones des performances très élevées avec une hausse de +24,2% pour l’indice global en devises locales, équivalente à +29,3% en euros. Parmi les pays développés, les Etats-Unis affichent une des meilleures performances (+26,5%) suivis par le Canada (+24,9%), la Suisse (+23,0%), la zone euro (+22,1%).

 

Le Royaume-Uni (+19,6%) est également est forte hausse tandis que la zone Pacifique hors Japon (+12,6% en euros) et le Japon (+13,4%) enregistrent des performances un peu plus modestes.

Les pays émergents déçoivent (+4,9% en € et -2,5% en $) ; (indices MSCI, dividendes réinvestis en devises locales).

 

Sur la période, les meilleures performances proviennent des secteurs de l’énergie (+40,3%), de la technologie (+29,8%), des financières (+27,9%) et de l’immobilier (+27,8%). Enfin, les petites capitalisations enregistrent des performances légèrement inférieures à celles des grandes capitalisations, ainsi le MSCI Europe Small Caps en € progresse de +23,8% contre +25,1% pour l’indice MSCI Europe.

 

  1. Obligations d’État

 

Au 1er trimestre 2021, les taux à long terme ont amorcé un mouvement de hausse et ont ensuite évolué au gré des anticipations d’inflation et des politiques des banques centrales ainsi que des craintes sur la croissance et l’évolution de l’épidémie.

 

Aux Etats-Unis, les taux à 10 ans sont à 1,51% après avoir atteint un plus haut à 1,77% fin mars 2021. La même tendance s’observe en zone Euro et sur les pays périphériques.

 

  1. Obligations d’entreprises

 

Sur les marchés des obligations d’entreprises, les « spreads » se sont sensiblement resserrés sur la catégorie Investment Grade et plus encore sur le haut-rendement. L’indice Bloomberg Barclays Global Aggregate, représentatif du marché obligataire mondial pour la catégorie Investment Grade, recule de 2,5% (performance couverte en euro). Enfin, les obligations indexées sur l’inflation affichent des performances très supérieures à celles des obligations nominales (+4.5% pour l’indice Bloomberg Global Inflation couvert en euro).

 

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