Perspectives de rendement à long terme au plus haut depuis plus d’une décennie !

Par Vincent Juvyns, Stratégiste chez JP Morgan Asset Management

Comme chaque année au mois de novembre, et ce depuis 27 ans, J.P. Morgan Asset Management publie une étude annuelle sur les « Perspectives de rendement à long terme des marchés financiers », connue sous le nom anglais de « Long Term Capital Market Assumptions – LTCMA ». Voici un aperçu des perspectives économiques et de marchés pour les 10-15 prochaines années.

 

 

Méthodologie

 

Les projections LTCMA sont élaborées dans le cadre d’un processus de recherche approfondi et exclusif qui s’appuie sur des données quantitatives et qualitatives ainsi que sur les analyses d’une équipe de plus de 90 experts de J.P. Morgan Asset et Wealth Management. Depuis 27 ans, ces projections contribuent à construire des portefeuilles plus solides, à guider les allocations d’actifs stratégiques et à établir des attentes raisonnables en matière de risque et de rendement sur une période de 10 à 15 ans pour plus de 200 classes d’actifs. Ces hypothèses alimentent la prise de décision dans la gestion des fonds multi-actifs et permettent de conseiller les investisseurs en matière d’allocation stratégique tout au long de l’année. Historiquement, l’écart entre ces prévisions et les données observées a posteriori s’est révélé, dans 70 % des cas, inferieur a une demi déviation standard, ce qui démontre la fiabilité de cette approche.

 

Prévisions de croissance et d’inflation

 

Cette année, les perspectives de croissance économique sont restées inchangées tandis que les perspectives d’inflation ont été revues légèrement à la hausse. En effet, bien que nombre d’économies flirtent aujourd’hui avec la récession, l’attente de croissance tendancielle pour l’économie mondiale demeure stable, à 2,2 %.

 

La faiblesse de la croissance démographique en Occident en en Asie continue à peser sur les prévisions de croissance mondiale mais on reste optimistes quant aux gains de productivité à venir, compte tenu de l’adoption massive des technologies de l’information durant la pandémie de Covid-19. En matière d’inflation, de nombreux investisseurs sont aujourd’hui préoccupés par son niveau élevé et par le risque que celle-ci ne s’installe dans la durée, mais les perspectives d’inflation ont été modestement revues à la hausse pour les prochaines années. En effet, les forces déflationnistes qui prévalaient avant la pandémie de Covid-19, à l’instar de la mondialisation ou de la digitalisation des économies, restent actives. En outre, les principales banques centrales mondiales ont démontré, cette année, que la lutte contre l’inflation demeure leur principale priorité. Dans ce contexte, l’inflation devrait graduellement converger vers l’objectif des banques centrales au cours des 10-15 prochaines années.

 

Et sur les marchés financiers ?

 

Sur les marchés financiers, bien que le recul des marchés boursiers et obligataires ne soit peut-être pas encore terminé, la correction indiscriminée des marchés en 2022 a engendré les opportunités d’investissement les plus attrayantes observées depuis une décennie, grâce à des valorisations plus faibles et à des rendements obligataires plus élevés.

 

Sur les marchés obligataires, la remontée des taux au-delà des niveaux attendus en moyenne au cours des prochaines années renforce le potentiel de rendement de la plupart des classes d’actifs obligataires. Pour les 10-15 prochaines années, un rendement annualisé est attendu de 3 % pour des obligations souveraines à 10 ans européennes et, de 3,6 % pour le « credit investment grade », soit plus du double de ce qui était estimé l’an dernier.

 

Pour les marchés actions, la tendance est la même puisque leurs valorisations sont aujourd’hui en ligne voir légèrement inférieures à leurs moyennes historiques. On s’attend ainsi par exemple à un rendement en euros de 8,4 % pour les actions européennes et de 9,6 % pour les actions contre respectivement 5,8 % et 5 % l’an dernier.

 

Enfin sur les marchés de devises, le dollar est cher et même s’il pourrait encore s’apprécier à court terme en raison des tensions géopolitiques, à long terme il devrait se déprécier de 1,4 % par an en moyenne par rapport aux devises des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.

 

Ainsi, pour la première fois depuis des années, les investisseurs disposent aujourd’hui d’une « boîte à outils » complète pour construire leur portefeuille puisque les prévisions de rendement pour les actifs sur l’ensemble du spectre de risque sont à nouveau positives.

 

Par conséquent, la perspective de rendement annuel pour un portefeuille actions-obligations 60/40 en euros sur les 10 à 15 prochaines années bondit de 2,80 % l’année dernière à 5,10 % cette année.

 

En conclusion, bien qu’il soit difficile de se prononcer sur la performance des marchés financiers au cours de prochains mois, une chose est néanmoins sûre : les cours actuels des marchés financiers offrent un excellent point d’entrée aux investisseurs à long terme !

 

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