Ne plus exporter loin : le choix environnemental de Brussels Beer Project

Lancé en 2013 par Olivier de Brauwere et Sébastien Morvan, le projet de bière artisanale et collaborative est implanté au cœur de la ville dans le quartier Dansaert à Bruxelles. Le concept de Brussels Beer Project se base d’emblée sur la notion de communauté. C’est une communauté qui finance son lancement sur base d’un crowdfunding. C’est la communauté qui élit les bières qui seront commercialisées au départ.

 

 

 

 

Une belle gamme et un large marché

 

Aujourd’hui, la gamme comprend huit bières permanentes. Une bière éphémère est produite chaque semaine. La brasserie a aussi entamé des collaborations dont celle avec les Savonneries Bruxelloises pour la création d’un savon et d’un shampoing sur base des déchets et résidus de matières premières entrant dans la production de la bière. Les clients de la brasserie sont les cafés et débits de boisson, les grandes surfaces et des points de vente propres.

 

Très vite, les fondateurs se sont lancés dans la grande exportation. « Nous avons commencé par vendre nos bières aux Pays-Bas, en France et puis au Japon. Pour nous, c’était un rêve qui se réalisait. Nous aimions les grands voyages, nous lancions un projet entrepreneurial et les deux se combinaient. Nous avons ensuite élargi nos exportations vers la Corée du Sud, les Philippines, la Thaïlande, Hong-Kong, le Brésil et les Etats-Unis. Nos exportations ont représenté jusqu’à 10% de notre chiffre d’affaires. C’était une grande fierté pour nous », souligne Sébastien Morvan.

 

Un choix environnemental et stratégique

 

Mais, aujourd’hui, la brasserie prend un tournant décisif : elle arrête ses exportations en-dehors de l’Europe. Qu’est ce qui a motivé ces entrepreneurs à changer ainsi de cap ? « Il y a essentiellement eu l’aspect environnemental. D’une part, l’empreinte carbone était élevée avec des containers réfrigérés qui sillonnaient les mers. Ensuite, la consommation de plastique était aussi très importante. Mais, il y a aussi eu l’aspect stratégique de la commercialisation de nos produits. Nous voulons nous concentrer sur nos communautés les plus proches et nous ancrer davantage sur notre base. Nous voulons développer une résilience plus forte », reconnaît Sébastien Morvan. Cet entrepreneur admet cependant qu’ils ne sont pas des adeptes de la décroissance. Ils veulent juste croître de manière différente. Déjà très présente dans le recyclage des matières premières avec une bière produite à base de restes de pain, la société veut limiter son impact environnemental.

 

Pas une question de coûts

 

Les dirigeants de la brasserie reconnaissent cependant que les temps sont durs pour le secteur brassicole de proximité. « Nous voulons concentrer notre développement stratégique sur les meilleurs produits en nous développant en Wallonie et en Flandre », ajoute Sébastien Morvan. Mais est-ce pour une question de coûts que la grande exportation est abandonnée ? « Pas du tout. C’étaient les importateurs qui géraient et prenaient en compte tous les frais de transport. Nous vendions nos produits à la sortie de nos entrepôts. Nous n’étions certainement pas déficitaires sur la grande exportation », affirme Sébastien Morvan.

 

Cette décision prise par de jeunes entrepreneurs dont la fierté était de pouvoir exporter loin est inspirante. Elle permet aussi d’engager une certaine réflexion sur les possibilités de concentration et de renforcement de son marché sur une plus petite zone géographique sans pour autant limiter sa croissance.

 

Consultez aussi sur MoneyStore :

Une bière collaborative brassée avec dynamisme

Quel futur pour l’économie collaborative ?

Quel est l’impact des variations des taux de change ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *