« Mortgage backed securities », une classe d’actifs à (re)considérer ?

Par Vincent Juvyns, Global Market Strategist, J.P. Morgan Asset Management

Depuis le début de l’année, afin de lutter contre une inflation dépassant les 8 % aux États-Unis, la Reserve Fédérale américaine a déjà procédé à 4 hausses de son taux directeur, faisant passer celui-ci de 0,25 % en janvier à 2,5 % aujourd’hui. Les marchés s’attendent à ce que celui-ci atteigne 4,25 % d’ici la fin de l’année.

 

Ce tour de vis monétaire a entrainé une hausse des taux généralisée aux Etats-Unis ces derniers mois. Le taux des obligations du Trésor Américain à 10 ans est ainsi passé de 1,5 % en janvier à 3,5 % aujourd’hui, tandis que le taux des prêts hypothécaires à 30 ans est passé de 3,5 % à 6 % sur la même période.

 

Des mauvais souvenirs

 

Cette remontée des taux hypothécaires américains, à leur plus haut niveau depuis 2008, conjuguée à la chute de l’activité dans le secteur immobilier américain et aux craintes de récession ravive cependant de mauvais souvenirs aux investisseurs. En effet, en 2008, ces mêmes éléments avaient conduit à une crise immobilière majeure dont l’onde de choc s’était propagée à l’ensemble du système financier, notamment par l’intermédiaire des titres de créances adossés à des prêts immobiliers (« mortgage backed securities » – MBS).

 

Ces titres de créances adossés à des prêts immobiliers, généralement de faible qualité, avaient, en effet, à l’époque connu un franc succès auprès des investisseurs et s’étaient ainsi retrouvés dans de nombreux véhicules d’investissement, allant du fonds monétaire très conservateur aux « hedge funds » les plus aventureux. Tous furent malheureusement touchés par le manque de liquidité et les performances négatives de la classe d’actifs dans le sillage de la crise des « subprimes ».

 

Un phénomène à répétition ?

 

Faut-il dès lors craindre que ce phénomène ne se répète aujourd’hui ? D’autant plus que la Réserve fédérale américaine, qui a soutenu massivement le marché des « MBS » ces dernières années et en possède pour 2,7 trillions de dollars sur son bilan, s’apprête à réduire passivement son exposition de 35 milliards de dollars par mois.

 

Apparemment, non. Bien que les « MBS » restent associées dans l’imaginaire collectif aux errements financiers qui ont conduit à la crise de 2008, cette classe d’actifs a depuis été fondamentalement réformée. Elle repose aujourd’hui sur des fondamentaux solides et constitue une source de diversification et de rendement utile pour diversifier un portefeuille obligataire ou multi-actifs.

 

Depuis 2008, ce marché a, en effet, été fortement régulé. Désormais, les émetteurs ne peuvent, par exemple, plus se défaire de l’intégralité du risque économique sous-jacent une fois les « MBS » placés sur le marché. Il n’est donc plus question pour les émetteurs de « MBS » de se débarrasser par cette voie de leurs actifs hypothécaires de faible qualité puisqu’ils y restent de toute façon partiellement exposés.

 

Le marché immobilier est lui aussi plus solide qu’il ne l’était en 2008. Bien que les ventes de logement baissent dans le sillage de la hausse de taux, le sous-investissement observé dans le secteur depuis 2008 devrait protéger celui-ci de baisses de prix importantes. On compte en effet actuellement environ 1,6 million de logements neuf et anciens disponibles à la vente aux Etats-Unis contre 2,4 millions en moyenne ces 40 dernières années. Il y a donc trop peu de logements disponibles, ce qui devrait soutenir les prix.

 

Ce qui a aussi changé

 

La situation financière des emprunteurs immobiliers a elle aussi fondamentalement changé. En 2007, 14 % des prêts immobiliers avaient été accordés à des emprunteurs avec un « credit score[1] », inférieur à 660, les fameux « subprimes », tandis qu’aujourd’hui ce pourcentage est retombé à 2,4 %. Par ailleurs, à l’heure où les taux remontent, il faut également noter que 85 % des prêts hypothécaires sont à taux fixes, ce qui limite les risques de difficultés de paiement. Les ménages américains sont, en outre, dans une situation financière globalement favorable puisque le taux de chômage est à un des plus bas historique de 3,5 % tandis que les salaires sont en moyenne en hausse de 6,2 %.

 

Ces différents éléments ont permis aux « MBS » de performer relativement mieux que les autres classes d’actifs obligataires depuis le début de l’année. Ainsi, à fin août les « MBS » affichaient une baisse de « seulement » 8,7 % contre une baisse de respectivement 12 % et 13,6 % pour les obligations du Trésor à 10 ans et le « credit investment grade ».

 

En plus de cette résilience, les « MBS » affichent aujourd’hui un rendement de 3,9 % et une corrélation nulle avec les marchés d’actions. Cela en fait une classe d’actifs utile dans le contexte actuel pour diversifier un portefeuille obligataire ou multi-actifs tout en générant du rendement.

 

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[1] “Credit score” : crédit par cote. Source : https://www.fico.com.

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