Les métavers sont des univers virtuels dans lesquels des avatars peuvent acheter, vendre, jouer, investir. Dans ces mondes parallèles, une nouvelle forme d’économie est en train de se construire. Avec les métavers, nous versons dans un modèle économique d’échanges virtuels de biens et services qui n’ont de consistance que dans un univers numérique. Un nouveau terme est apparu : metanomics (contraction des termes métavers et economics), on parle alors de l’économie du métavers.
Selon une étude de Bloomberg, la taille du marché mondial du métavers pourrait atteindre environ 800 milliards de dollars d’ici le milieu de cette décennie. Environ 4.000 entreprises à travers le monde travaillent sur base de ce concept. Il s’agit donc d’un marché dont il faudra tenir compte. Aujourd’hui, plusieurs marques commerciales sont déjà présentes dans le métavers : Walmart, Nike, Gap, Verizon, PWC, Adidas, Atari, …
Une nouvelle révolution dans les entreprises ?
Le métavers permet de développer des applications au sein des entreprises. Il va élargir les possibilités de production ou de travail dans le tissu économique. « Le métavers d’entreprise permet de créer des jumeaux numériques de lieux ou d’objets du monde réel, ouvrant un champ d’opportunités infini. A l’avant-garde, Microsoft lance Mesh, une plateforme collaborative de réalité mixte (mélange de réalité augmentée et réalité virtuelle) qui redéfinira nos réunions (avec nos avatars personnalisés !) transformées en expériences holographiques collaboratives. Le Boston Consulting Group a, quant à lui, annoncé la création d’un établissement dans le métavers afin d’y organiser des conférences, des sessions de recrutement et des activités de team building », explique Rolando Grandi, Analyste à la Financière de l’Echiquier.
Dans l’industrie, on peut aussi créer des jumeaux numériques d’unités de production. C’est ainsi que le constructeur automobile allemand BMW s’est associé à NVIDIA pour créer un jumeau numérique de son usine allemande de Regensburg. Grâce à ce développement dans le métavers, des algorithmes de deep learning simulent des robots effectuant des manœuvres complexes. Cette technologie permet de trouver le processus de production le plus efficace sans devoir développer des techniques « physiques » lourdes et importantes. Les opérations sont planifiées sous forme de copie virtuelle. Cela permet d’anticiper des failles et déployer les changements en temps réel dans l’usine physique. Ces processus de production devraient créer des gains de productivité et des baisses de coûts au sein de ces entreprises.
Cette technologie pourra aussi améliorer d’autres aspects de la vie quotidienne. « Chaque usine, chaque bâtiment, chaque ville pourra donc un jour posséder son jumeau numérique. Bentley Systems travaille avec des bureaux d’urbanisme du monde entier pour développer l’infrastructure physique et digitale de demain, avec l’aide de Digital Twins dont les jumeaux numériques permettent d’optimiser la gestion des villes intelligentes de demain. La ville de Séoul a ainsi investi 2,8 milliards d’euros dans un ambitieux plan visant à devenir « une ville de coexistence, de sécurité et d’émotion et un leader mondial » du métavers », précise Rolando Grandi.
Quatre domaines à suivre
Globalement, on peut épingler quatre grands domaines clés qui bénéficieront du développement des métavers. Le premier domaine est, sans conteste, les entreprises technologiques produisant le matériel nécessaire à l’utilisation des métavers. On citera ici les casques, les écouteurs et les lunettes de réalité virtuelle et de réalité augmentée. Les smartphones nous permettent aussi d’accéder à la réalité augmentée. Les graphismes numériques s’y superposent à la réalité.
En marge de ce matériel, il y a aussi tout le développement des logiciels. « Grâce aux applications logicielles, le monde virtuel couvre tous les aspects de la vie humaine, y compris la vie sociale, le commerce, l’éducation et le travail, et cela de n’importe où. Les jeux et les divertissements en ligne offrent aujourd’hui la meilleure expérience dans le métavers grâce à des jeux comme les univers virtuels de Fortnite », note Anjali Bastianpillai, Senior Client Portfolio Manager chez Pictet AM.
Un troisième secteur bénéficiera également du développement de ces univers. Il s’agit du cloud. « En effet, le développement des métavers exige des ordinateurs de plus en plus puissants qui s’appuient sur des semi-conducteurs de plus en plus avancés pour faire fonctionner les logiciels nécessaires pour entrer dans le métavers. Les centres de données sont également essentiels et les plus grands fournisseurs dans ce domaine sont également bien placés pour profiter des progrès technologiques dans le métavers », estime Anjali Bastianpillai.
Et, enfin, le développement de ces applications passera aussi par une amélioration des infrastructures. La fiabilité du métavers passe par une nécessaire amélioration du fonctionnement des réseaux et par une interopérabilité. Il faudra envisager une augmentation de la bande passante et une baisse des temps de latence.
C’est donc la façon dont les différents acteurs économiques produisent, travaillent ou fonctionnent qui sera impactée par le développement des métavers.
Consultez sur MoneyStore le dossier complet « Métavers : enjeux, risques et opportunités d’une réalité en devenir », par Brigitte Doucet, Responsable du site Regional IT et Isabelle de Laminne, Responsable du blog MoneyStore.be