Quand vaut-il mieux investir ou prendre ses gains ? Statistiquement, est-il préférable de vendre ou acheter à certaines périodes de l’année ? Que nous disent les chiffres sur une période de 30 ans ? Le site Visual Capitalist reprend une étude de Schroders qui s’est plié à cet exercice. Voici les résultats de cette enquête dans notre infographie du mois de juin 2022. Cette analyse est basée sur 31 ans de performance à travers l’évolution de quatre grands indices boursiers : le FTSE 100, le MSCI World, le S&P 500 et l’Eurostoxx. La période court de 1987 à 2018 et ne prend donc pas en compte la période de pandémie ni l’impact du conflit en Ukraine.
Source: Visual Capitalist sur base d’une étude de Schroders
Sell in May and go away
C’est le mois de juin qui encaisse les plus fortes baisses en bourse à travers le temps. « Cela renforce le dicton qui dit sell in May and go away. Certains pensent que cette baisse quasi récurrente des marchés à cette période est due au fait que beaucoup de traders institutionnels partent en vacances durant l’été. Cela provoque moins de liquidité et davantage de risque », peut-on lire sur le site de Visual Capitalist. Viennent ensuite les mois d’août et septembre. Ce qui semble confirmer que la période de l’été n’est pas vraiment propice à la détention des valeurs boursières.
L’euphorie des fêtes
Entre 1987 et 2018, il s’avère que les mois d’avril et de décembre engendrent traditionnellement les plus fortes hausses des marchés. « En termes de fréquence de croissance, décembre a historiquement été le meilleur mois pour détenir des actions. Cela correspond à un phénomène connu sous le nom de « Santa Claus Rally », qui suggère que les marchés boursiers se redressent à Noël ». De là, on peut en tirer la conclusion que les fêtes ont un effet psychologique d’euphorie qui pousse à l’achat.
Mais comment peut-on alors expliquer l’euphorie printanière en avril ? « Une théorie veut que de nombreux investisseurs reçoivent leurs remboursements d’impôts en avril, qu’ils utilisent ensuite pour acheter des actions. L’afflux de liquidités qui en résulte pousse les prix à la hausse ».
Piqûre de rappel
Quel enseignement peut-on tirer de ces constatations ? Est-ce une indication d’achat ou de vente ? Il convient de rappeler ici l’avertissement bien connu que ces résultats historiques, et donc passés, n’augurent rien quant à l’avenir. Ils ne doivent donc pas être utilisés pour prendre des décisions prospectives sur le marché boursier.
Rappelons aussi que la seule certitude que nous pouvons avoir c’est l’incertitude. Les marchés sont volatils et nous ne sommes jamais à l’abri d’événements imprévisibles comme la crise financière de 2008, la pandémie du Covid-19 ou l’invasion de l’Ukraine. Ces événements subis et imprévisibles peuvent avoir un impact profond sur le monde et sur les marchés. De ce fait, les performances des marchés boursiers durant ces périodes peuvent s’écarter fortement des moyennes historiques constatées.
Il est quasi impossible d’avoir un market timing performant en achetant au plus bas et en vendant au plus haut. Le secret d’une saine gestion sera sans doute d’entrer progressivement et de façon régulière sur les marchés. Il convient aussi de bien diversifier son portefeuille et de ne pas paniquer lors des baisses de marché en vendant brutalement ses avoirs.
Cette analyse historique des places boursières peut néanmoins être utile aux investisseurs qui tentent de comprendre les mouvements du marché. Par exemple, si les actions augmentent en décembre sans aucun catalyseur clair, il pourrait s’agir du célèbre Rallye du Père Noël.