Selon les données fournies par Quantalys à fin septembre, on constate que les petites et moyennes capitalisations ont particulièrement accusé le coup en septembre. En effet, que ce soit en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni, ces valeurs ont perdu en moyenne plus de 10% en un mois. Comment explique-t-on une telle baisse ? Ces titres vont-ils se reprendre ?
Une question de capitalisation boursière
Mais qu’entend-on exactement par petites et moyennes capitalisations ? En anglais, on parle de small et mid caps. Malgré cette appellation, on parle bien ici de sociétés cotées en bourse. Il n’y a pas de définition stricte d’une petite ou moyenne entreprise. « La définition varie entre l’Europe et les Etats-Unis. On définit cette catégorie sur base de la capitalisation boursière des sociétés qui la composent. En Europe, ce sont les sociétés dont la capitalisation boursière est en-dessous de 5 milliards d’euros qui entrent dans cette catégorie. Aux Etats-Unis, ce sont les entreprises dont la capitalisation boursière n’excède pas 10 milliards de dollars », explique Frank Vranken, Chef Stratégiste chez Edmond de Rothschild.
Généralement, on parle de petites capitalisations lorsque celles-ci sont en-dessous de 2 milliards d’euros. A titre d’exemples, on peut citer en Belgique la société Lotus Bakeries et en France des sociétés comme Aperam, Bolloré ou encore Air France-KLM, JC Decaux ou SEB. On est loin des grands ténors du CAC 40 mais ce sont néanmoins des sociétés qui comptent dans le paysage économique français et européen.
Des variations en fonction du cycle économique
On constate que, depuis l’été 2021, les petites et moyennes capitalisations souffrent en bourse. Comment peut-on expliquer ce ralentissement ? « Ces sociétés sont sensibles au cycle économique. Lorsque la croissance diminue, ce sont les premières à sous-performer en bourse. En effet, les analystes s’attachent alors à la qualité des bilans. Les grandes capitalisations ont les épaules plus larges en cas de ralentissement économique. Elles trouvent plus facilement du financement auprès des grandes banques qui les courtisent », note Frank Vranken. Cela ne signifie pas que les fondamentaux de ces entreprises deviennent moins bons. Mais les banques deviennent plus frileuses à leur égard compte tenu du contexte économique général.
Le paysage n’est cependant pas le même aux Etats-Unis. « Il faut bien analyser la composition des indices des small et mid caps. Parfois, il y a aussi un biais sectoriel qui peut jouer en leur faveur ou en leur défaveur. Ces sociétés ont sous-performé face au GAFA, par exemple. Il faut donc toujours analyser la composition de l’indice à la fois dans le style de gestion et dans la dominance sectorielle », précise ce stratégiste. C’est ce qui peut aussi expliquer les différences entre les performances de cette classe d’actifs de part et d’autre de l’Atlantique.
Le long et le court terme
Pourtant il est généralement admis que, sur le long terme, les indices des small et mid caps surperforment ceux des larges caps ? « Oui et c’est le cas. Cette classe d’actifs bénéficie de l’effet boule de neige. Ces sociétés partent de plus bas, donc leur croissance est plus forte que celle des grandes sociétés. De plus, elles peuvent être des cibles pour des acquisitions. Sur le long terme, cela a donc du sens de se positionner sur cette classe d’actifs. Cependant, les performances boursières de ces entreprises sont soumises, à court terme, aux aléas de la croissance économique », prévient Frank Vranken.
Est-ce le moment d’acheter ces titres ? Selon ce stratégiste, il est encore un peu tôt pour envisager d’acheter ses titres. « Il faut attendre le point bas de l’économie et nous n’y sommes pas encore. Selon nous, les attentes bénéficiaires sont encore trop élevées aujourd’hui. Il faut encore un peu de patience », conclut Frank Vranken. Et dès que le cycle économique repartira à la hausse, ces sociétés vont reprendre des couleurs en bourse.