Sur base des données fournies par Quantalys, on constate que, durant le mois de février, les fonds investis dans les actions sur l’or, les matières premières et l’énergie ont particulièrement bien performé. Déjà encouragés par la perspective de l’amélioration de la situation sanitaire, ces secteurs ont aussi été impactés par le conflit russo-ukrainien. Voici un éclairage sur une situation particulière à bien des égards.
L’or, refuge classique
Les belles performances des fonds orientés sur l’or peuvent s’expliquer par le traditionnel rôle de ce métal comme valeur-refuge. « L’or n’a pas joué ce rôle durant la pandémie car nous n’étions pas en présence d’une crise de confiance concernant les autorités. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation de guerre aux portes de l’Europe. Durant les périodes de guerre, l’or joue alors traditionnellement ce rôle de refuge », constate Xavier Servais, Administrateur-délégué chez Delande & Cie.
On est donc ici dans un investissement qui est essentiellement culturel. On remarque par ailleurs que l’or n’est pas corrélé aux marchés boursiers. Généralement, lorsque les marchés s’effondrent, l’or accuse une forte remontée. En période, d’euphorie sur les marchés boursiers, il perd de son attrait. Dans le cadre d’une diversification du portefeuille, il peut amortir le risque. Il joue, en quelque sorte, le rôle de prime d’assurance. Mais rappelons que le cours de l’or reste très volatil et qu’il ne rapporte pas de dividendes.
Le rebond des matières premières
Dès la fin de 2021, les matières premières et les métaux ont accusé une forte hausse. Cette hausse s’est aussi confirmée début 2022 avec les solides espoirs de reprise économique. On a alors assisté à une forte demande simultanée pour certaines matières premières et pour l’énergie. « « La crise ukrainienne a exacerbé cette demande et a provoqué une forte hausse des cours du pétrole et du gaz. Rappelons que l’Europe dépend de la Russie à concurrence de 40% de sa consommation en gaz. Les sociétés pétrolières américaines ont particulièrement bénéficié de cette hausse des cours », ajoute Xavier Servais.
On assiste aussi à une hausse des cours de certains métaux comme le palladium ou le nickel qui entrent dans la conception des véhicules automobiles. « On remarque par ailleurs un tassement des valeurs technologiques qui souffrent de l’impact d’une hausse des taux d’intérêt. Il y a eu une prise de bénéfices sur ces valeurs en début d’année », note cet analyste.
Comment réagir ?
Dans des périodes de forte houle sur les marchés, comment peut réagir l’investisseur ? « En règle générale, nous conseillons toujours de ne pas vendre en panique et de ne pas acheter dans les périodes d’euphorie. Il faut rester attentifs à l’évolution de la situation. Si on assiste à des excès de ventes, on peut aussi acheter des titres de qualité qui ont de bonnes perspectives d’avenir et qui bénéficient d’un bon pricing power. On peut aussi se tourner vers les sociétés qui offrent des dividendes réguliers », conseille Xavier Servais.
La situation en Ukraine risque de se prolonger. Il convient donc de ne pas agir dans la précipitation et de garder toujours en tête son profil de risque et son horizon d’investissement.