Hit-parade des fonds : Léger sursaut des valeurs européennes, et après ?

Selon les données fournies par Quantalys à fin octobre, on constate que les fonds investis en actions européennes ont enregistré des hausses durant le mois d’octobre. Comment explique-t-on ce regain d’intérêt pour les valeurs européennes et leur rebond en bourse ? Quelles sont les perspectives pour les marchés européens ? Le point avec Charles-Henri Kerkhove, Investment Director chez Fidelity International.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mise en perspective

 

« Il convient de remettre cette hausse du mois d’octobre dans un contexte plus large. Sur les mois précédents, les valeurs européennes avaient enregistré de fortes baisses. Le rebond du mois d’octobre vient après des mois d’août et septembre compliqués », note Charles-Henri Kerkhove. Sur les marchés boursiers, les Etats-Unis ont mieux performé en 2022 que les marchés européens. En cause : la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et les attentes de récession en Europe.

Il convient aussi de regarder quels sont les secteurs qui ont permis aux bourses européennes de se maintenir. « Le rebond des bourses européennes est principalement dû aux sociétés actives dans le secteur de l’énergie et aux financières. En effet, les entreprises énergétiques annoncent des bénéfices records. Ces bénéfices seront importants nonobstant les annonces de taxation. Pour les valeurs financières, la normalisation des taux d’intérêt joue en leur faveur. Les banques ont, par ailleurs, mis en place des provisions mais on n’annonce pas de détérioration importante des crédits », estime Charles-Henri Kerkhove. On a également assisté à une rotation dans les portefeuilles des actions cycliques vers les actions value.

 

Quelques aspects positifs

 

Le mois d’octobre a également vu le début de la publication des résultats des entreprises des deux côtés de l’Atlantique. Ces publications de bénéfices sont en ligne avec les attentes sans surprise ni positive ni négative. On ne s’attend pas à un ralentissement extrême sur les marges et les bénéfices. « En Europe, on peut aussi regarder vers le Royaume-Uni. Ce marché a bien performé depuis le début de l’année nonobstant les remous politiques et budgétaires qu’a connus ce pays. Il faut dire que la bourse de Londres est particulièrement exposée aux valeurs énergétiques avec des poids lourds comme Shell et BP. En achetant la bourse du Royaume-Uni, on n’achète pas le marché domestique mais un marché orienté vers les valeurs énergétiques et financières », constate Charles-Henri Kerkhove.

 

En ce qui concerne les mois à venir, cet observateur des marchés reconnaît que l’Europe est sur une trajectoire de ralentissement économique plus importante que les Etats-Unis. L’évolution des bourses européennes dépendra de la direction que prendra le conflit en Ukraine. Nous ne sommes cependant pas à l’abri de bonnes surprises. « La croissance du PIB allemand était positive au troisième trimestre de cette année alors que l’on s’attendait à une récession dans ce pays. On peut aussi s’attendre à un coup d’accélérateur sur les marchés dès que l’inflation ralentira et que la BCE arrêtera ses hausses de taux. A noter cependant que les banques centrales sont, aujourd’hui, assez frileuses pour donner une trajectoire claire sur leur politique à venir », note encore Charles-Henri Kerkhove.

 

Les actions européennes ont été les mal-aimées par les investisseurs institutionnels. On pourrait cependant voir un rééquilibrage dans ces portefeuilles avec des entrées de flux. La thématique des dividendes est remise en avant avec un fort biais vers les actions de secteurs qui procurent du rendement : les pharmaceutiques, biens de consommation, énergie et financières.

 

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