Hit-parade des fonds : Le Brésil, bénéficiaire de la crise énergétique

Selon les données fournies par Quantalys à fin août 2022, ce sont les marchés d’actions brésiliens qui ont le mieux performé depuis le début de l’année. Ils devancent ainsi les marchés des matières premières qui arrivent en deuxième position. Quelle est la situation économique et politique du Brésil ? Comment explique-t-on la belle performance des actions brésiliennes depuis le début de l’année ? Eclairage avec Bernard Keppenne, Chief economist chez CBC Banque et assurance.

 

 

Belle croissance

 

Les prévisions de croissance du Brésil ont été revues par rapport aux estimations faites en 2021. « En effet, début 2022, la reprise de la croissance dans ce pays a été plus solide qu’attendue. On a assisté à une hausse des exportations qui ont été favorisées par la hausse des prix des matières premières », explique Bernard Keppenne. La croissance pour 2022 avait été estimée à 0,6%. Or, depuis le début de l’année on est arrivé à une croissance de 1,7%. Cette situation s’inscrit dans un contexte inflationniste. L’inflation brésilienne atteint les 12,13%. « Dans ce contexte, la banque centrale a dû maintenir son resserrement monétaire avec un taux d’intérêt directeur affiché de 13,75%. Cela a donc pesé sur le pouvoir d’achat des ménages. La banque centrale est attentive à ce problème. Cette politique monétaire semble correcte dans le contexte actuel. Aujourd’hui, après une gestion désastreuse de la crise sanitaire, la situation du Covid-19 parait sous contrôle avec une campagne de vaccination qui touche une grande partie de la population », note Bernard Keppenne.

 

D’un point de vue économique, le bilan est donc plutôt positif. Dans une certaine mesure, le Brésil profite de la guerre en Ukraine en se fournissant en pétrole russe à des prix inférieurs. Au niveau politique, on attend le résultat des élections le 2 octobre prochain. « On estime que les chances de voir Lula l’emporter sur Bolsonaro sont importantes. Cependant, on peut craindre un scénario à la « Trump » avec une contestation des résultats des élections par Bolsonaro en cas de victoire de Lula », prévient cet économiste.

 

… mais fragile

 

Mais si la situation est plutôt favorable aujourd’hui, on peut s’attendre à un ralentissement de la croissance en 2023 en raison de la baisse du prix des matières premières. La croissance prévue en 2023 serait de l’ordre de 1,1% contre 1,7% en 2022. « Les marchés ont bien performé depuis le début de l’année en raison de la hausse du prix des matières premières. Cela a soutenu les entreprises exportatrices. Cette hausse est cependant fragile si le ralentissement économique se généralise et qu’une récession devait s’installer. A cela s’ajoute l’incertitude politique », prévient Bernard Keppenne.

 

Ce marché est donc risqué car peu diversifié en étant trop concentré sur les entreprises exportatrices de matières premières. Par ailleurs, il faut aussi tenir compte du risque devise quand on investit sur la bourse brésilienne. Le real brésilien s’est affaibli en 2021-2022 même s’il s’est un peu renforcé face à l’euro. Cette économie, et donc ce marché boursier, dépend essentiellement de l’évolution du prix des matières premières. Pour y investir, il faut avoir une bonne connaissance du marché et privilégier plutôt l’entrée sur ce segment par l’intermédiaire d’un fonds spécialisé et diversifié dans les marchés émergents.

 

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