Hit-Parade des fonds : 2021, l’année nord-américaine

Selon les données fournies par Quantalys, ce sont les fonds investis en actions indiennes qui ont le mieux performé en 2021. Nous y avions déjà consacré un post en décembre. Les actions indiennes sont talonnées de près par les marchés canadien et américain. Les fonds investis sur ces marchés ont ainsi engrangé des performances supérieures à 30% sur l’année 2021. Comment explique-t-on ces belles performances ?

 

 

 

 

Technologiques et pétrole

 

« Ce sont toujours les valeurs technologiques qui ont supporté les marchés américains l’année passée. Le Nasdaq a grimpé de 30%. Ce sont seulement 10 valeurs qui ont supporté les hausses de cours dans cet indice. Le S&P500 a, quant à lui, affiché une hausse de 27% en un an », confirme Bernard Keppenne, Chief economist chez CBC Banque et assurance. Quant aux belles performances de la bourse canadienne, l’explication se trouve du côté des prix des matières premières. « Les matières premières, et plus particulièrement le pétrole, ont enregistré de fortes hausses en 2021. Cela se retrouve d’ailleurs également dans les fonds qui y ont investi en 2021. Le baril de pétrole est passé de 50 dollars au début 2021 à 80 dollars à la fin de l’année », ajoute Bernard Keppenne.

 

Mais il ne faut pas s’y tromper : le prix du pétrole a surtout bénéficié d’un effet de rattrapage. Rappelons qu’en 2020, le prix du baril de pétrole était descendu à 20 dollars. Aujourd’hui, nous sommes revenus à un niveau d’avant-crise. « Ce qui change cependant par rapport à 2020, c’est le contexte. En effet, aujourd’hui, nous devons faire face à une hausse des prix énergétiques dans un contexte de difficultés dans les chaînes d’approvisionnement et de pénurie de semi-conducteurs », souligne cet économiste.

 

Chine et financières

 

Un autre secteur affiche aussi de très beaux résultats. Il s’agit des valeurs financières. Ce sont surtout les valeurs financières américaines qui ont engrangé de belles performances. Elles ont bénéficié de plusieurs facteurs. Les perspectives de hausses de taux d’intérêt leur ont été favorables. De plus, elles ont pu réaliser des reprises de provisions importantes. En effet, malgré la crise sanitaire, les faillites ont été moins nombreuses que prévu. « Les banques d’affaires ont également pu bénéficier d’un bon climat boursier. La hausse des marchés et le succès des fusions et acquisitions leur ont été profitable », constate Bernard Keppenne. Les institutions financières ont donc gagné sur tous les tableaux.

 

La grande déception en 2021 a été l’évolution du marché chinois. Toute l’Asie, à l’exception de l’Inde, a sous-performé l’année dernière. « Cela a été la grande surprise car beaucoup d’analystes tablaient sur de belles performances de ces marchés. Or, le résultat est déplorable », constate Bernard Keppenne

 

Et pour 2022 ?

 

Cette année, il faudra gérer le facteur « inflation ». Cette inflation élevée risque de durer plus longtemps que prévu. La baisse sera plus lente qu’attendu aux Etats-Unis. A cela, il faudra ajouter les hausses de taux d’intérêt par la Fed. Ce contexte pénalise les secteurs qui sont sensibles à l’évolution des taux d’intérêt. L’année 2022 sera donc plus difficile que l’année 2021 car il faudra gérer cette composante de hausse des taux d’intérêt. Certains investisseurs n’ont, en effet, jamais connu de périodes de taux d’intérêt haussiers. Les marchés seront plus volatils. Il faudra réapprendre aussi à vivre avec l’inflation. On assistera sans doute à davantage de rotation dans les portefeuilles pour adapter les placements à cette nouvelle donne.

 

Consultez aussi sur MoneyStore :

Hit-Parade des fonds : De fortes divergences entre pays émergents (décembre 2021)

Infographie du mois (janvier 2022) : l’investissement à long terme est-il révolu ?

Et si la Chine naviguait vers une inflation plus élevée ?

Une réponse sur “Hit-Parade des fonds : 2021, l’année nord-américaine”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *