Par Wim D’Haese, Head Investment Strategist chez Deutsche Bank Belgique
En résumé :
- Lorsque les bourses plongent de 20% ou davantage, certains cèdent à la tentation de vendre tous leurs investissements, pour éviter de nouvelles pertes.
- Les études révèlent cependant que cette réaction n’est souvent pas la bonne.
Cette réaction impulsive – vendre pour limiter la casse – est peut-être familière si l’on est un investisseur expérimenté. En réalité, il est difficile, voire impossible, de choisir à chaque fois le bon moment d’entrer en bourse ou d’en sortir. Ce timing n’étant généralement pas optimal, cela peut provoquer de la frustration. En sortant prématurément du marché, l’investisseur court en outre le risque de rater entièrement ou partiellement le rebond qui succède généralement à un recul boursier. Historiquement, la performance boursière à long terme est déterminée par quelques rares pics de progression.
Ainsi, si l’on a raté les 10 meilleures journées boursières de ces 25 dernières années, le rendement sera inférieur de 54% à celui de quelqu’un qui serait resté investi. Voilà la conclusion d’une analyse des rendements du S&P 500 sur près d’un quart de siècle.
L’exemple du S&P 500
À titre d’exemple, l’indice S&P 500 comprend 500 grandes entreprises américaines avec une couverture d’environ 80% de la capitalisation boursière américaine. Sur un indice tel que l’indice S&P 500, il n’y a pas de frais ni de commissions de gestion inclus dans le calcul de la performance passée. Les taxes ne sont pas prises en compte dans le calcul des rendements. La performance montrée en dollars américains (USD) peut augmenter ou diminuer en fonction des changements dans les taux de change.
La performance affichée en dollars a diminué ou augmenté plusieurs fois de sa cotation initiale à plusieurs reprises au cours de la période indiquée en raison des fluctuations des taux de change. (Source : Bloomberg, calculs propres).
Imaginons qu’un investisseur ait placé 10.000 dollars dans l’indice S&P 500 au début 1996, en laissant fructifier sans interruption son capital. Celui-ci s’élèverait à 66.527 dollars vingt-cinq ans plus tard (le 31/03/2021). En revanche, si cet investisseur avait manqué les meilleurs jours boursiers au cours de cette période, son rendement final s’en serait trouvé considérablement réduit (-54%). À noter que les performances évoquées ici appartiennent au passé et ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures.
L’importance de la discipline
Comme le révèle cette étude, il est préférable de rester investi plutôt que de retirer hâtivement ses billes, même si cette démarche semble contre-intuitive. Cette approche fait partie de la discipline de l’investisseur, qui recouvre aussi les bons choix et la supervision de l’allocation stratégique. Lorsqu’on conserve ses positions, on profite généralement mieux du fort rebond qui suit les creux boursiers.
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