Où et comment trouver du rendement dans ses placements ?

Dans un environnement de taux d’intérêt bas, il est difficile de trouver du rendement avec peu de risque. Les défis sont nombreux pour les investisseurs. Après avoir connu des marchés chahutés durant la crise du Covid-19, des taux d’intérêt au plancher et avec le spectre de l’inflation qui réapparaît, comment s’y retrouver pour faire fructifier ses investissements ? Ce sont ces questions qui ont été posées aux deux intervenants lors de la conférence organisée par La Libre et le blog MoneyStore.be mardi soir.

 

 

Le bon profil

 

La première chose qu’il convient de faire est de bien se connaître. « Etablir son profil MiFID est essentiel pour voir si l’on est un investisseur prudent, équilibré ou dynamique. Ce profil est construit sur base d’un questionnaire qui doit être évolutif. En effet, les attentes et objectifs changent en fonction du cycle de vie, de l’évolution de la carrière professionnelle », prévient Thomas Péan, Head of Sales Benelux chez DNCA.

Il faut aussi suivre son portefeuille pour voir si, avec l’évolution des marchés, il correspond toujours au profil d’investisseur. En cas de hausse des marchés d’actions, la part de ces actions augmente dans l’allocation. Il convient alors de rééquilibrer ces avoirs. « Dans l’élaboration de ce profil, il faut aussi y intégrer son profil environnemental. S’interroger sur ses préoccupations environnementales permet alors de construire un portefeuille en adéquation avec toutes ses attentes », ajoute Frédéric Jacob Directeur commercial à La Financière de l’Echiquier.

 

Pour bien investir

 

Sur cette base comment construire alors un portefeuille qui allie rendement et respect du profil de risque ? « Aujourd’hui, les profils de risque classiques sont mis à mal. Avant, seules les actions étaient considérées comme risquées. Aujourd’hui, la classe obligataire présente aussi des risques importants. On l’a vu lors de la crise des dettes souveraines avec le cas des obligations grecques. On peut alors aller chercher du rendement dans d’autres types de placements », ajoute Frédéric Jacob. Dans ce domaine, il est conseillé de se faire aider par des professionnels de la gestion.

 

Approche core-satellites

 

Il faut alors être conscients qu’il n’y a pas de miracles. Pour obtenir plus de rendement, il faut prendre plus de risque. « Dans les placements, ce sont les actions émergentes et la dette émergente qui sont les plus risquées. Dans les portefeuilles défensifs, nous conseillons de limiter leur part à 5%. Cette part peut passer à 10 ou 15% pour les portefeuilles les plus dynamiques », conseille Thomas Péan. On peut allier rendement et gestion du risque avec des actions plus rassurantes. C’est là où la gestion montre ses atouts car les gestionnaires travaillent à cette sélection pointue.

Une solution qui est également préconisée est d’aborder une approche « core satellites ». « Le cœur du portefeuille peut être constitué d’un fonds patrimonial en actions et obligations. Cela assure la base en fonction du profil de risque. En marge de ce fonds, on investit alors dans des fonds ou des sociétés plus ciblés. Cela permet d’aller chercher davantage de rendement », préconise Frédéric Jacob.

 

Aussi les investissements durables

 

Il y a aussi une classe d’actifs que l’on peut intégrer dans ses placements : les investissements durables. Selon une étude réalisée depuis plus de 10 ans par La Financière de l’Echiquier, ces fonds sont globalement plus rentables et pas moins risqués que des investissements classiques. « De plus, quand on investit dans ces entreprises qui respectent ces critères ESG, on réduit le risque lié à des catastrophes écologiques ou au risque de réputation », note Thomas Péan.

 

Derniers conseils

 

La vigilance doit être de mise quand on se voit proposer des investissements excessivement rentables. On se rappellera ici les sinistres affaire Madoff ou Bleus. Quant aux crypto-actifs, il est rappelé que la FSMA (autorité des marchés en Belgique) ne les considère pas comme des investissements. Ils présentent des risques importants surtout en termes de crédibilité et de volatilité.

 

Nos orateurs rappellent alors les grands principes qui doivent guider les investisseurs. Diversifier son portefeuille, investir dans la durée, entrer dans les marchés de façon régulière et pas en une fois, ne pas paniquer dans les baisses sont autant de conseils qui permettront à l’investisseur de maintenir un bon rendement de son portefeuille dans les aléas des marchés financiers. « Il faut aussi que les investisseurs prennent le temps de se former. Il faudrait développer davantage l’éducation financière et ce, dès le secondaire », conclut Frédéric Jacob.

 

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