Qu’est-ce que les obligations liées au développement durable ?

Dans la classe des obligations vertes (green bonds), on distingue les SLB (pour Sustainability-linked bonds). Il s’agit d’une classe d’obligations vertes relativement nouvelle. En quoi se distinguent-elles dans l’univers obligataire ?

 

En général, les obligations vertes sont émises pour financer des projets ayant un but climatique. Elles financent des projets pour la protection du climat, la préservation des ressources naturelles, le maintien de la biodiversité ou encore la prévention et la diminution de la pollution.

 

Il existe aussi, dans cette classe d’actifs, des obligations sociales. Celles-ci ont pour but de financer des besoins de base, tels que l’emploi, les soins de santé ou des besoins des populations pour faire face aux dangers environnementaux ou pour assainir l’eau, par exemple. Les obligations vertes ou sociales sont généralement plus axées sur un projet.

 

Un objectif de performance durable

 

Les « Sustainability-linked bonds » (SLB) ou obligations liées au développement durable forment une niche dans les green bonds. Elles se distinguent par le fait qu’elles sont assorties d’objectifs de performance spécifiques en matière de durabilité. Elles doivent financer un but précis. Ces objectifs aident à définir les priorités en matière de durabilité à court et à moyen terme. Ils deviennent ainsi beaucoup plus explicites et mesurables pour les investisseurs en obligations.

Ces objectifs sont mesurés au moyen d’indicateurs clés de performance (KPI). « Si l’objectif n’est pas atteint, une clause pénale est activée, ce qui entraîne une hausse du taux de l’obligation émise. Les SLB ne représentent aujourd’hui qu’une petite partie des obligations ESG, surtout en comparaison avec les obligations vertes et les obligations sociales. Les SLB sont émises principalement en Europe, mais récemment aussi en Amérique Latine et en Asie », explique Saida Eggerstedt, Responsable Crédits durables chez Schroders.

 

Les SLB sont assorties d’objectifs clairs et mesurables. Elles entraînent dès lors des coûts financiers plus élevés si ces objectifs ne sont pas atteints. La SLB est plus polyvalente et permet aux émetteurs de communiquer sur leurs activités stratégiques en termes de développement durable et sur un horizon de temps spécifique

 

Quelques exemples

 

Comme les SLB définissent des objectifs précis à atteindre par l’émetteur, ces obligations sont particulièrement utiles pour les entreprises qui commencent à un niveau de durabilité plutôt bas. Elles sont alors bien adaptées aux secteurs les moins écologiques.

 

L’offre des SLB ne représente qu’une part modeste du marché ESG, mais cette part a enregistré une forte croissance en 2021.

 

Des sociétés dans le transport maritime ou des entreprises comme Tesco, H&M et Ahold ont émis des SLB assorties de différents objectifs verts. Le fournisseur d’énergie Enel a émis une SLB en septembre 2019. Son objectif était de produire 55 % d’énergie durable d’ici la fin 2021. La clause de pénalité était de 25 points de base et l’objectif était aussi lié à la rémunération des administrateurs. Les investisseurs durables ne voyaient pas d’un bon œil les centrales à charbon qu’Enel exploitait encore. Cependant, les ambitions pour l’avenir étaient résolument vertes. Cet investissement durable visait à réaliser un gain tout en s’inscrivant dans une vision à long terme.

 

Reporting

 

« Ce qui manquera peut-être aux investisseurs, c’est le reporting. La plupart des obligations vertes s’accompagnent de rapports sur des projets spécifiques. Dans le cas des SLB, les investisseurs doivent être attentifs à la trajectoire d’avancement et veiller à se voir communiquer les détails précis. Un contrôle annuel par un tiers externe est essentiel à cet égard », estime Saida Eggerstedt.

 

Des mesures de rattrapage sont indispensables pour atteindre les objectifs de l’ONU en matière de climat. Les investisseurs insistent donc auprès des entreprises pour qu’elles se montrent plus ambitieuses. Cependant, l’investisseur ne doit pas se focaliser uniquement sur les objectifs de la SLB. Il convient alors d’analyser si l’entreprise est motivée et ambitieuse et si les objectifs de la SLB font une différence et apportent vraiment une plus-value en termes de durabilité.

 

 

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