
Par BNP Paribas Asset Management
L’égalité et la croissance inclusive sont des piliers essentiels de la durabilité, aux côtés de la transition énergétique et de l’environnement. Ces thèmes sont devenus des sujets encore plus prégnants avec la pandémie de Covid-19. Des fossés se sont creusés dans la population, qu’il s’agisse du salaire, de l’emploi, de la santé, de l’alimentation, de l’accès à l’éducation et à la formation, voire de l’accès aux vaccins.
Même le FMI s’inquiète. Il craint que les conséquences économiques du Covid-19 freinent l’amélioration du niveau de vie moyen. Cet accroissement des inégalités pourrait fracturer davantage les sociétés et peser sur la croissance économique et les résultats des entreprises.
L’accent qui est désormais placé sur la croissance inclusive va de pair avec la priorité accordée aux performances à long terme basées sur la stabilité et l’efficacité.
Une thématique bénéfique
Cette thématique a vocation à atténuer les tensions sociales dans les entreprises, à promouvoir une approche méritocratique de la gestion des ressources et des talents et à améliorer la facilité de faire des affaires et d’investir.
Le fait que les entreprises s’efforcent d’identifier et de trouver des solutions à ces enjeux sociaux, dans leur secteur d’activité comme dans la société en général, offre des opportunités aux investisseurs. Les entreprises qui mettent l’accent sur la croissance inclusive ont toutes les chances d’obtenir des performances plus élevées. Par exemple, il a été démontré que la présence de femmes au sein des conseils d’administration était bénéfique pour les entreprises. Les équipes de direction composées de plus de 30 % de femmes sont plus susceptibles de prendre des décisions pertinentes que celles qui comptent moins de femmes, voire aucune.
En tant qu’investisseur, comment pouvez-vous saisir cette opportunité ?
On peut identifier cinq piliers associant les pratiques concrètes des entreprises et les bonnes pratiques en matière d’inclusion.
- Des normes sociales rigoureuses, telles que des emplois décents pour les employés d’une entreprise et toutes les personnes intervenant sur leur chaîne de valeur, sont considérées comme inclusives.
- Les entreprises doivent investir dans la mobilité sociale, par exemple en développant les compétences de leur main d’œuvre.
- Une offre de produits et de services de qualité et accessibles au plus grand nombre est jugée inclusive. Par exemple, des produits et des services favorisant le progrès social : santé, éducation, énergie et logement, voire l’accès aux outils numériques ou à la mobilité.
- La promotion des intérêts à long terme de l’entreprise, de la population locale et de la société. Par exemple, via des systèmes de rémunération appropriés, en produisant de manière éthique, en respectant le principe de la libre concurrence, en payant des impôts justes et équitables, en évitant le lobbying, etc.
- Lutter contre le changement climatique, qui est un risque majeur pour les populations vulnérables. Par exemple, en encourageant la décarbonation et la protection de la biodiversité.
L’émetteur d’un fonds peut alors attribuer des scores aux entreprises de l’univers d’investissement dans ces cinq domaines via un cadre d’analyse ESG, en mettant un accent particulier sur la composante «S» (la dimension sociale). Il peut alors comparer les données de différents fournisseurs afin de s’assurer qu’il utilise le meilleur ensemble de données disponibles. L’univers d’investissement qui en résulte respectera alors la composante sociale et les pratiques dites inclusives.
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Je pense que l’aspect ESG, trop oublié ces 30 dernières années, est fondamental et redonnera ses lettres de noblesse au capitalisme…
Deux notions me paraissent cependant ne pas devoir être oubliées : la recherche d’un profit légitime mais le plus élevé possible à long terme en tenant compte des contraintes ESG, sans quoi il y aura un manque d’investissement et d’innovation.
Et il ne faut pas oublier l’actionnaire, toujours avec les mêmes contraintes, car sans capitaux (via les augmentations de capital…) l’entreprise ne peut pas survivre et croître…