Si les femmes occupant des postes de direction sont de plus en plus nombreuses, il y a encore des secteurs qui font office de mauvais élèves de la classe. Une étude réalisée par Bold Data fait état de lacunes dans les secteurs de la technologie de l’information (TIC), les entreprises pétrolières et l’industrie.
Trop peu présentes
Selon les chiffres des Nations Unies, le taux d’inscription des étudiantes est particulièrement faible dans le domaine des TIC (3 %). Par ailleurs, on constate que seulement 2,9 % de femmes occupent le plus haut poste de direction dans les entreprises de TIC du monde entier.
En ce qui concerne les entreprises manufacturières, 2,7 % de ces entreprises dans le monde sont dirigées par des femmes.
Si l’on regarde de plus près, il apparaît que les PDG féminins se trouvent principalement dans les industries manufacturières telles que l’habillement (7,2 % de PDG féminins) et la bijouterie (6,75 %). Ces femmes PDG sont encore rares dans l’industrie lourde. Dans ce domaine, elles sont seulement 1,3 % à occuper la place de PDG. Les clichés sont encore forts dans certains secteurs comme les compagnies pétrolières On constate ainsi un creux historique dans l’industrie pétrolière et gazière : seulement 0,005% des compagnies pétrolières et gazières sont dirigées par des femmes !
Le tableau ci-dessous montre à quel point les inégalités sont encore tenaces dans certains pans de l’économie.
La construction misogyne
Le constat est encore plus frappant dans l’industrie de la construction
Le plafond de verre y est également difficile à briser. Il n’y a que 1,4 % de femmes PDG dans le monde. Il n’est donc pas surprenant que les entreprises de construction lourde (telles que la construction de routes et le génie civil) obtiennent les résultats les plus faibles avec 1 % de femmes PDG. Le nombre de femmes décideurs dans les entreprises générales et les entreprises d’installation est légèrement supérieur, avec 1,4 %.
Préjugés
Comment expliquer une telle carence des femmes dans les postes de direction ? Les préjugés sont certainement en cause. Difficile parfois d’admettre qu’une femme puisse diriger une entreprise de construction ou dans l’industrie lourde. « Des préjugés et des stéréotypes sexistes de longue date détournent les filles et les femmes des domaines liés aux sciences. Comme dans le monde réel, le monde à l’écran reflète des préjugés similaires. L’étude Gender Bias Without Borders (Biais sexuels sans frontières) réalisée en 2015 par l’Institut Geena Davis a montré que parmi les personnages à l’écran ayant un emploi identifiable dans le domaine des STEM (Science, Technology, Engineering, Mathematics), seuls 12 % étaient des femmes », estiment les Nations Unies.
Les femmes aussi manquent sans doute de confiance en elles pour postuler pour ce genre de fonctions. La question des quotas est alors souvent remise sur le tapis. Certains estiment que c’est sans doute le passage obligé pour obtenir une parité dans les postes de direction. Et ce, même si ce n’est pas la solution idéale. L’éducation a certainement un rôle essentiel à jouer dans l’inclusion des femmes dans de nombreux pans de l’économie.