Optimisme pour les marchés émergents cette année

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Par David Rees, Tom Wilson et James Barrineau, spécialistes des marchés émergents chez Schroders

L’arrivée d’un vaccin contre le Covid-19 suscite un regain d’optimisme pour les marchés émergents cette année. Qu’est-ce que cela signifie pour les actions et les obligations des marchés émergents ? 

Les perspectives pour les marchés émergents cette année incitent à l’optimisme. Les nouvelles qui se succèdent à propos des vaccins sont encourageantes et tout porte à croire qu’ils seront administrés à grande échelle d’ici le second semestre de l’année. Ce climat de confiance soutient la reprise de l’économie. En outre, les mesures de relance budgétaire et monétaire qui continuent d’être prises dans le monde entier soutiennent le commerce international et la croissance économique. Cela devrait également avoir un effet bénéfique pour les marchés émergents. De plus, les analystes s’accordent à dire que le dollar américain va continuer à s’affaiblir. Ce sera tout profit pour les investissements sur les marchés émergents.

 

La Chine en tête

L’impact de l’épidémie de Covid-19 est très variable sur les différents marchés émergents. Une reprise économique se dessine cependant sur la majorité d’entre eux. Beaucoup des grandes économies émergentes ne se sont pas contractées autant qu’on le craignait au départ. Après un repli estimé à -1,9 % en 2020, on peut prévoir une croissance de +6,9 % pour les marchés émergents en 2021. La Chine sera en tête de peloton avec une croissance économique d’environ +9 %.

Actions des marchés émergents

La mise au point de vaccins devrait entraîner un retour à la normale de la vie en société et de l’activité économique au cours du second semestre 2021 et jusqu’en 2022, permettant ainsi un rebond des bénéfices des entreprises.

Le résultat des élections américaines n’est pas sans importance pour les marchés émergents. La politique de l’administration Biden entraînera vraisemblablement un creusement du déficit budgétaire américain et un tassement du billet vert. Les actions des marchés émergents devraient donc surperformer celles des marchés développés. Les tensions entre les États-Unis et la Chine vont probablement persister.

Le succès des vaccins, conjugué aux résultats des élections américaines, a conduit à un changement significatif de leadership sur les marchés émergents. Il en a résulté une révision à la baisse du risque attendu pour les actions plus cycliques en particulier et une révision à la hausse des prévisions de bénéfices. Les investisseurs investissent à nouveau en actions des marchés émergents. La forte sous-valorisation de nombreuses sociétés cycliques est à présent corrigée, mais leurs valorisations restent raisonnables. On s’attend à ce que les bénéfices repartent à la hausse.

À plus long terme, on peut tabler sur une croissance économique mondiale qui restera faible, sur un soutien massif de la part des grandes banques centrales mondiales, sur des taux d’intérêt ultra bas et sur des rendements faibles. Les actions de croissance à long terme basées sur un modèle « asset light » continueront donc sans doute à emporter la préférence. 

Dette émergente

Il y a de fortes probabilités que le dollar américain perde du terrain au cours des prochains trimestres. A cela s’ajoute le double déficit croissant des États-Unis. Voilà qui devrait favoriser la dette en devise locale.

Pour la dette des marchés émergents en dollars, le différentiel de rendement (spread) entre la dette de haute qualité et le taux équivalent sur les obligations du gouvernement américain n’est que de 14 % en dessous du niveau d’avant la pandémie. Cela a permis aux gouvernements d’augmenter leur déficit budgétaire sans mettre en péril leur solvabilité. 

Les spreads des obligations à haut rendement des marchés émergents restent bien au-dessus de leur niveau d’avant la pandémie. Étant donné que les tensions suscitées par une période de croissance plus faible et de dépenses plus élevées mettront à l’épreuve la solvabilité des gouvernements et des entreprises. On ne prévoit aucun resserrement. Les rendements entre 6 et 8 % affichés par bon nombre d’obligations semblent attrayants.

 

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