Par NNIP
Les taux courts ne sont plus corrélés avec la partie longue de la courbe des taux.
Jusqu’en 2015, une solide corrélation négative existait entre le taux allemand à 2 ans et le spread allemand entre 10 et 30 ans. En d’autres termes, la hausse des taux courts s’accompagnait d’un aplatissement de la partie 10 ans – 30 ans de la courbe, et vice versa.
Depuis 2015, cependant, des mesures de politique monétaire non conventionnelles ont rompu cette relation. Le graphique ci-dessous montre la relation entre les taux d’intérêt à court terme et la forme de la partie longue de la courbe des taux.
Les taux courts (2 ans) et taux longs (30 ans – 10 ans) allemands
Source : Bloomberg, NN Investment Partners
La Banque Centrale Européenne a souligné à plusieurs reprises qu’elle maintiendrait les taux officiels bas. De plus, les achats importants d’obligations ont perturbé l’équilibre entre l’offre et la demande. Tout cela a créé une situation dans laquelle les marchés obligataires ne réagissent plus comme par le passé.
La politique monétaire de la zone euro ne devrait pas se normaliser dans un avenir prévisible. La Banque Centrale Européenne maintiendra son taux de rémunération des dépôts à son niveau actuel ou proche de celui-ci. Un retour de la corrélation négative entre les taux courts et la pente de la courbe des taux n’est donc pas attendue.
Ce qui est probable, c’est que la reprise économique attendue et les anticipations d’inflation à la hausse entraîneront une légère pression à la hausse sur les taux à long terme. Cela entraînera alors une certaine pentification de la courbe des rendements.