Hit-parade des fonds : Les pays émergents tout en nuances

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Sous le vocable « pays émergents » se cachent des réalités bien différentes. En effet, les économies asiatiques, et plus particulièrement la Chine, affichent de belles performances alors qu’en Amérique Latine, le Brésil ne cesse de décevoir les investisseurs. En ce début d’année, selon les données fournies par Quantalys, les fonds investis en actions chinoises et asiatiques occupent le haut du tableau. En revanche, les marchés latino-américains menés par le Brésil restent à la traîne.

 

La Chine en tête

Comment explique-t-on ces belles performances du marché chinois ? La Chine a été la première économie à entrer dans la crise sanitaire. Elle est aussi la première à en sortir. Ce succès est dû à une gestion très rigoureuse de la pandémie. Confinements très stricts, gestion des données et géolocalisation ont permis de circonscrire l’épidémie plus rapidement que dans les pays développés. « Par ailleurs la Chine a pu bénéficier de la robustesse de son commerce extérieur. Les produits électroniques et du secteur de la santé ont fait l’objet d’une forte demande de la part des pays développés. Ils sont au cœur de l’économie chinoise. Aujourd’hui, le cycle de l’économie globale est mené par l’Asie. On prévoit ainsi une croissance de l’ordre de 10% pour l’économie chinoise en 2021 », prédit Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.

La Chine a eu besoin de stimuli budgétaires et monétaires. Cependant, elle n’a pas dû les prolonger durant la crise sanitaire contrairement aux pays développés. Aujourd’hui, ce pays bénéficie d’un beau potentiel concernant son commerce extérieur. Il a également une épargne intérieure importante qui lui procure une indépendance financière.

Malgré un fort endettement de certaines entreprises, l’économie chinoise est saine, solide, créditrice et stable. Les menaces de la guerre commerciale sino-américaine se sont temporairement estompées mais reviendront à moyen terme sur le devant de la scène. « Un an après le déclenchement de la crise sanitaire, nous restons favorables sur ce marché. Les valorisations peuvent sembler élevées mais ces actions ont encore du potentiel. Il existe encore une décote sur ces titres compte tenu des perspectives de croissance », estime ce conseiller.

Brésil toujours à la traîne

En bas du tableau, nous retrouvons, une fois de plus le Brésil et les marchés latino-américains. Ces pays ont davantage souffert de la pandémie et de la gestion de la crise sanitaire que les pays asiatiques. Peut-on entrevoir une lueur d’espoir dans ces pays ? « La plupart de ces pays latino-américains ont la Chine comme principal client. C’est plutôt bon signe. Le prix des matières premières est à la hausse, ce qui est plutôt favorable pour ces pays. Les indicateurs économiques en Amérique du Sud repartent à la hausse, portés par le prix des matières premières et la demande chinoise », relève Frédéric Rollin.

Ce conseiller reconnaît préférer les obligations aux actions dans ces pays. Les obligations en devises locales offrent en effet des rendements intéressants. Selon cette maison de gestion, on peut alors équilibrer un portefeuille en y intégrant des obligations sud-américaines pour le rendement et des actions chinoises pour pouvoir bénéficier de la croissance.

Les pays émergents ont donc bien leur place dans les portefeuilles. On constate cependant qu’ils y sont structurellement sous-représentés. Or, si l’on veut aller chercher de la performance, c’est bien du côté de l’Asie qu’il va falloir se tourner. Et ce, bien sûr, dans le cadre d’une diversification et avec une vue à long terme.

 

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