
Selon les données fournies par Quantalys, les fonds investis en actions américaines qualifiées de « value » se sont particulièrement distinguées depuis le début de l’année 2021. Comment explique-t-on cette belle performance ? Outre la rotation intervenue dans les portefeuilles qui a favorisé les actions value, certains éléments peuvent expliquer cette belle performance.
Bonnes nouvelles
Les bonnes nouvelles concernant la vaccination et les propositions budgétaires du président Biden ont encouragé les investisseurs à se maintenir dans les investissements en actions américaines. Le programme de vaccination américain a continué à s’accélérer après un démarrage lent. De plus, le troisième vaccin de Johnson & Johnson a été validé par la FDA. Il présente l’avantage de ne nécessiter qu’une seule injection. Par ailleurs, les nouvelles infections quotidiennes aux États-Unis ont chuté depuis le pic de la mi-janvier.
Les résultats publiés par les entreprises sont également très bons. D’après les données de Refinitiv, 80 % d’entre elles avaient dépassé les prévisions de bénéfices d’environ 16,5 % en moyenne au total.
Déstabilisation et rotation
La sortie de l’épidémie va s’accompagner d’un changement dans les comportements. On a aussi assisté à une hausse des rendements des obligations d’Etat. « Les investisseurs ont été déstabilisés par l’envolée des rendements des bons du Trésor, qui reflète la crainte que la réouverture anticipée de l’économie, combinée à une politique budgétaire et monétaire souple, n’entraîne une hausse de l’inflation. Le repli s’est accompagné d’une nouvelle rotation des actions qui ont le mieux performé dans le contexte des restrictions liées à la pandémie (comme les grands noms de la technologie), vers des valeurs cycliques moins chères qui ont le plus à gagner d’une réouverture de l’économie », précise Nicolas Janvier, responsable marché actions US chez Columbia Threadneedle.
Cette rotation dans les portefeuilles s’est surtout marquée dans certains secteurs qui ont pu bénéficier de facteurs particuliers. « Outre la rotation vers la valeur, le secteur de l’énergie a bénéficié de la hausse des prix du pétrole, tandis que les valeurs financières ont été stimulées par la hausse des rendements du Trésor et la pentification de la courbe des taux. Les valeurs technologiques sont restées à la traîne, mais les produits de base et les services aux collectivités, perçus comme des substituts d’obligations, ont tiré leur épingle du jeu », note Nicolas Janvier.
Investir pour l’avenir
Les finances des ménages sortent de cette récession en bien meilleure forme que les récessions précédentes. Cependant, la structure des dépenses de consommation sera différente de celle d’avant la pandémie. On devrait connaître une croissance qui va profiter aux secteurs du tourisme, du divertissement en dehors du foyer et des dépenses de loisirs. Toutefois, il est peu probable qu’une part importante des voyages d’affaires reviennent.
Comment investir dans ce contexte ? « C’est l’occasion d’investir dans des entreprises qui ont réduit leurs coûts de manière permanente. Cela leur donne un effet de levier supplémentaire pour améliorer durablement leur rentabilité au cours du prochain cycle économique. Une nouvelle série de mesures de relance, ainsi qu’une accélération du rythme de déploiement des vaccins, ont éclairci les perspectives économiques pour le second semestre 2021. Le marché obligataire a réagi en signalant une hausse de l’inflation attendue. Nous considérons cette situation comme positive. Elle témoigne de la vigueur de l’économie américaine », ajoute Nicolas Janvier.
Cependant, la prudence doit rester de mise. « Les États-Unis ont été le marché dominant de ces dernières années, en grande partie grâce à un petit groupe de poids lourds de l’indice et à un nombre croissant de valeurs thématiques. En tant que tels, les États-Unis présentent également les exemples les plus extrêmes de valorisations excessives. Il existe encore de nombreuses opportunités de valeur aux États-Unis, notamment dans les secteurs délaissés tels que les produits pharmaceutiques et les sociétés technologiques de la vieille école. Mais les vents contraires contre le marché américain dans son ensemble semblent se renforcer », note David Philpotts Head of Strategy chez Schroders.
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