
Quand les FinTechs ont fait leur apparition dans le paysage financier, les perspectives de disruption semblaient inévitables. Ces nouveaux challengers allaient bousculer le système existant. Les FinTechs étaient prêtes à tout balayer en procurant des services moins chers, plus transparents, plus rapides et efficaces. Mais, aujourd’hui, on constate que peu de challengers ont véritablement réussi à bousculer les banques dans leurs modèles d’affaire. Quelques néo-banques se taillent une part de marché auprès des millenials. Mais, au-delà de cette réussite, on assiste plutôt à des collaborations de plus en plus nombreuses entre les banques traditionnelles et les FinTechs.
Temps de réponse
« On s’est rendu compte que les banques voulaient être de plus en plus innovantes. Elles ont fait des rapprochements avec des FinTechs en développant une approche orientée vers le client. Mais le problème qui est apparu est lié à l’intégration des innovations dans les back-offices des banques. Leurs systèmes informatiques sont très lourds. Certaines institutions sont cependant plus avancées que d’autres dans l’innovation », constate Eric Vandermeersch, Senior Director Financial Services chez Capgemini. Face à l’avancée des néo-banques, les banques traditionnelles doivent innover pour trouver de nouvelles sources de revenus. La collaboration entre les FinTechs et les banques se heurtent cependant à des problèmes spécifiques. « Dans les banques, les API ne sont pas assez transparentes. Il y a un problème de temps de réponse aux clients. Le système ne répond souvent pas assez vite. L’expérience clients est mauvaise. De leur côté, les FinTechs doivent aussi faire le pas d’aller vers les banques. Certaines d’entre elles ne sont pas encore assez matures pour franchir ce pas », note Eric Vandermeersch. Il faut donc mettre en place des écosystèmes pour faciliter les rencontres entre les besoins des banques et l’offre des FinTechs.
Coronavirus, une opportunité ?
« Mais les banques exigent que les FinTechs avec qui elles vont travailler soit viables et puissent assurer la continuité du business dans le temps. Si les FinTechs ne sont pas des scale-up et n’ont pas un bon business case à présenter, les banques ne travailleront pas avec elles », prévient Eric Vandermeersch. Et la crise du coronavirus ne va pas arranger l’environnement des FinTechs. Les levées de fonds ont drastiquement diminué par rapport à la même époque en 2019.
Source : Capgemini Financial Services
C’est difficile de développer son modèle d’affaires dans cet environnement économique qui s’est resserré.
Mais cette crise est aussi une source d’opportunités. Durant le confinement, les gens ont moins utilisé de cash. Ils ont développé davantage une relation digitale avec leur banque. Il y a donc eu un changement plus prononcé dans les relations clients. Dans ce cadre, les FinTechs ont un rôle-clef à jouer. Les banques cherchent aussi à réduire leurs coûts. « Grâce à une collaboration avec les FinTechs les banques peuvent être plus agiles, diminuer leurs coûts et acquérir de nouvelles sources de revenus. Mais, pour cela, elles devront revoir certaines procédures de leur back-office ». Dans le contexte actuel, les banques doivent absolument améliorer leur digitalisation. Les scale-up doivent, quant à elles, tenir le coup financièrement en attendant de mettre en place des collaborations avec les banques. La concurrence est et sera de plus en plus rude. Les néo-banques comme Revolut ou N26 ou encore les systèmes comme Alipay ou Amazon Pay vont venir bousculer sévèrement le secteur des paiements. Les banques doivent donc réagir sans plus tarder !
Source : Capgemini Financial Services
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