
Imaginons que vous aviez investi en 1980 dans les cinq plus grandes capitalisations de l’indice S&P 500. Vous détiendriez alors, à l’époque, des actions IBM, AT&T, Exxon, Standard Oil et Schlumberger. Soit une valeur technologique, deux valeurs pétrolières et une entreprise d’équipements de forage pétrolier. C’était le règne des pétrolières.
Années 90 à 2010
Dans les années 90, IBM et Exxon tiennent encore le haut de l’affiche. Elles sont rejointes par Royal Dutch Shell. Le cigarettier Philip Morris avait la cote dans les années 90. Nous voyons également la percée dans l’indice de General Electric. Cette dernière société restera encore présente parmi les cinq plus grandes capitalisations pendant trois décennies. IBM quitte le podium en 2000. On ne retrouve alors que Cisco comme entreprise technologique. Citigroup et Pfizer témoignent de la montée des pharmaceutiques et des financières au début des années 2000. Exxon Mobil est certainement l’entreprise la plus résiliente dans ce classement. Elle a fait partie des cinq plus grandes capitalisations du S&P 500 pendant quatre décennies.
Virage technologique
Ce n’est qu’à partir de 2010 que Microsoft et Apple intègrent la cour des grands. Le fonds de Warren Buffet y fait une apparition éclair durant les années 2010. Cette année 2020 marque alors un véritable tournant. Les cinq plus grandes capitalisations boursières du S&P 500 sont toutes technologiques. Apple, Amazon, Microsoft, Alphabet et Facebook éclipsent tous les autres secteurs.
Historiquement, les cinq premiers titres du S&P 500 ont représenté moins de 15 % de la capitalisation boursière de l’indice. Or, en 2020, ce pourcentage est monté en flèche pour atteindre 23 %. En 40 ans, le marché américain n’a jamais été aussi concentré qu’aujourd’hui. Et, ce sont les mêmes sociétés, menées par Apple et Microsoft, qui ont le plus contribué à la performance du marché l’année passée.
Quels seront les leaders en 2030 ?
Les grands monopoles technologiques vont-ils survivre aux réglementations anti-trusts ? Qui seront les grands gagnants dans une décennie ? Sur les cinq leaders actuels, seules deux entreprises existaient déjà en 1980, Microsoft et Apple. « En 1964, la durée moyenne d’occupation d’une entreprise sur le S&P 500 était de 33 ans. Mais elle devrait tomber à 12 ans seulement en 2027, selon la société de conseil Innosight. À ce rythme, on s’attend à ce que 50 % des entreprises du S&P 500 puissent changer entre 2018 et 2027 », peut-on lire sur le site de VisualCapitalist.