Hit parade des fonds : Les petites capitalisations font de la résistance

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Selon les données fournies par Quantalys, on constate que, durant le mois de mai 2020, les petites et moyennes capitalisations européennes ont gardé le cap. Elles ont fait preuve de résilience dans le rebond des bourses. « Les marchés se sont fortement redressés depuis les creux atteints au plus fort de la crise Covid-19 à la mi-mars. Le premier trimestre s’est avéré particulièrement faible pour les petites entreprises par rapport aux grandes capitalisations. Le rebond depuis la mi-mars a cependant favorisé les petites entreprises » explique Francis Ellison, Client Portfolio Manager of European Equities chez Columbia Threadneedle Invesments. Comment explique-t-on cette belle performance durant le mois de mai ?

Performances sous la loupe

« On pense souvent que, dans une crise boursière et économique majeure, les petites et moyennes capitalisations vont sous-performer. Or, depuis le début de l’année, elles ont affiché une bonne tenue par rapport aux grandes capitalisations », note Malek Dahmani, Gérant de fonds chez Lombard Odier Investment Managers. En prenant comme référence les indices Stoxx, les performances depuis le début de l’année et jusqu’au 31 mai, exprimés en euro et avec dividendes nets (minorés de l’impôt à la source) réinvestis, ont été pour le Stoxx Europe Large 200  de -14.5%, pour le Stoxx Europe Mid 200 de -16.6% et pour le Stoxx Europe Small 200 de -13.2%.

Cependant, au point le plus bas, soit le 18 mars dernier, les performances de ces 3 indices depuis le début de l’année étaient de -31.5% pour le Stoxx Europe Large 200, de -35.9% pour le Stoxx Europe Mid 200 et de -35.8% pour le Stoxx Europe Small 200[1].  « Les raisons de cette surperformance en mai sont multiples. Les valeurs moyennes ont d’abord bénéficié des annonces de soutien des banques centrales qui ont permis de rassurer sur la liquidité des marchés. Les valeurs moyennes sont plus agiles, elles ont plus rapidement adapté leur modèle économique face à la crise sanitaire en cours », estime Guillaume Puech, Gérant small et mid cap chez LFDE.

Biais sectoriels

La dispersion secteur par secteur a aussi expliqué la belle tenue de ces valeurs. On trouve beaucoup de small et mid caps dans certains secteurs comme le digital ou l’e-commerce. « Pendant la récession et pendant la reprise, la technologie et les soins de santé (ce qui, dans les petites capitalisations, signifie généralement les entreprises de technologie médicale et de maisons de soins) ont mieux réussi que des secteurs en difficulté tels que les banques et l’énergie », précise Francis Ellison. Or, les petites et moyennes entreprises sont moins exposées à des secteurs cycliques comme l’énergie classique et les banques. « L’annonce du Plan de relance verte de l’Union européenne a également eu un impact positif sur les cours de Bourse de nombreuses valeurs moyennes dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’hydrogène ou de l’isolation thermique », relève Guillaume Puech.

Biais économiques

D’un point de vue économique, on a connu essentiellement une crise de l’offre et non de la demande. Beaucoup d’entreprises n’ont pas été capables de répondre à une demande de produits et services en raison du confinement. D’autres, en revanche, étaient positionnées dans des niches qui leur ont permis de répondre à ces besoins. On a pu penser que seules les grandes entreprises de type Amazon ou Netflix ont pu tirer profit de la crise du Covid-19. Au-delà des grands noms que l’on croise sur les marchés boursiers, les petites et moyennes entreprises sont indispensables à l’écosystème économique.

Ce sont souvent des petits marchés de niche dans lesquels des petites entreprises sont des leaders. « Mieux vaut être un gros poisson dans un petit lac, pourrait-on dire dans ce cas. On trouve ce genre de petites entreprises dans bon nombre de secteurs liés à la digitalisation, par exemple. Il y a ainsi des entreprises de pharmacies en ligne ou celles qui offrent des logiciels de dessin ou de contenu pour les jeux vidéos », ajoute Malek Dahmani. On trouve aussi dans cet univers des entreprises qui fournissent les logiciels ou le matériel pour la logistique des entrepôts. Il y a aussi de belles opportunités dans les diagnostics in-vitro. L’avenir s’annonce donc plutôt favorable pour ces valeurs.

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[1] Source: Lombard Odier Investment Managers

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