Hit-parade des fonds : Le Brésil touché par la pandémie mais résilient à long terme

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Depuis le début de l’année 2020, les fonds investis en actions brésiliennes n’ont pas bien performé. Selon les données fournies par Quantalys, les fonds investis en actions sur le Brésil ont perdu près de 42% de leur valeur depuis le début de l’année. Sur la même période, les fonds investis sur les marchés sud-américains ont enregistré une sous-performance de 35%. Il faut dire que, dans cette zone géographique, le Brésil est un poids lourd. Le Brésil est le principal marché de la gestion d’actifs en Amérique latine. Il est évalué à 8.600 milliards de reals brésiliens (soit 2.100 milliards de dollars) au 31 décembre 2019.

Ce marché a souffert plus particulièrement de la crise du coronavirus.

 

« Nous ne pouvons pas nous prononcer sur les mauvaises performances des autres fonds, mais le marché brésilien, dans son ensemble, a souffert par rapport aux autres économies de l’Union européenne en raison de la politique gouvernementale relative à la pandémie et de la capacité (ou de l’absence) de stimulation fiscale qui en résulte », note Dara White, Global Head of Emerging Market Equities chez Columbia Threadneedle Investments.

Influence des taux d’intérêt

Cependant, sur une période plus longue, on constate que la situation des taux d’intérêt brésiliens était particulière. Ces taux d’intérêt ont été à des niveaux de l’ordre de 10% en moyenne ces 10 dernières années. Le SELIC (le taux directeur de la banque centrale brésilienne) était encore de 14,25% en 2016.

En raison de ces taux attractifs, les investisseurs particuliers au Brésil n’étaient pas très attirés par les investissements en bourse. « En fait, moins de 1% des adultes brésiliens investissent sur le marché actions. Cette proportion est minuscule par rapport à celle observée aux Etats-Unis (environ 40%). L’allocation des particuliers aux actions n’est que de 10% au Brésil. Ce pourcentage est insignifiant comparé à l’allocation à l’épargne retraite et aux obligations, qui est prépondérante (72%) », note Dara White.

Cependant, on constate que la banque centrale brésilienne est en train de réduire ses taux d’intérêt afin de relancer une croissance économique poussive ces dernières années. « Conjuguée à l’avancement de réformes et d’ajustements majeurs, cette baisse des taux directeurs a permis à l’économie brésilienne de ressusciter en dépit des récentes difficultés causées par le coronavirus. La relance monétaire a soutenu la consommation et l’activité économique en permettant aux ménages et aux entreprises d’emprunter à moindres frais », ajoute ce gestionnaire. A mesure que les obligations arriveront à échéance, il y aura sans doute des investisseurs contraints d’acheter des actions. En effet, le SELIC est tombé à un plus bas historique de 2,25%.

Tendance séculaire

Mais, si nous nous référons à une période plus longue et aux changements qui se sont produits au cours des dernières années, le marché brésilien présente un autre aspect. « Malgré les récentes inquiétudes concernant le coronavirus, nous pensons qu’il existe une tendance séculaire plus importante sur laquelle les investisseurs doivent se concentrer », estime ce gestionnaire. Le marché brésilien a souffert durant les premiers mois de 2020. Il a cependant enregistré une croissance impressionnante de 14,5% sur les cinq dernières années. Aujourd’hui, plusieurs éléments laissent entrevoir un beau développement du marché brésilien.

Outre la baisse des taux d’intérêt et le regain de confiance des investisseurs particuliers pour la bourse, on assiste à une amélioration de la structure du marché des services financiers.

« De plus, la période actuelle est indéniablement stimulante pour les adeptes de la sélection de titres au Brésil. Les introductions en bourse ont augmenté de 66% en 2019. Et ce, malgré le repli de 17% observé au niveau mondial sur la même période. Nous observons une concurrence de plus en plus vive entre les bourses de valeurs locales et leurs concurrentes étrangères comme le Nasdaq pour accueillir les nouveaux venus en bourse. Alors que la profondeur et la qualité de l’univers d’investissement s’améliorent, l’importance de la gestion active en présence de telles dynamiques apparaît au grand jour. Le Brésil devient le terrain de jeu prisé des adeptes de la sélection de titres qui veulent se différencier encore plus », prédit Dara White. L’investissement en actions, et plus particulièrement dans les pays émergents, doit donc indéniablement être considéré sur un horizon à long terme.

 

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