Covid-19 : Quel impact sur le secteur bancaire et les FinTechs?

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La crise du coronavirus a mis en exergue certains aspects qui ont marqué plus spécifiquement le secteur financier. Fraudes, cyber-attaques, blanchiment d’argent ont connu une certaine recrudescence. Par ailleurs, on a assisté à une croissance importante des paiements digitaux. La banque numérique fait désormais partie du quotidien des citoyens de nombreux pays. Dans cet environnement, les FinTechs ont une place à prendre.

Cyber-attaques et fraudes

La pandémie a été une belle occasion pour les fraudeurs. Les banques et autres institutions financières ont été une cible majeure des escrocs depuis le début de la pandémie. « Il ne fait aucun doute que la pandémie a mis à l’épreuve la cyber-résistance du secteur. Mais elle a également constitué une grande incitation à renforcer les méthodes actuelles de prévention de la fraude », estime Agne Selemonaitė, Directeur général adjoint de ConnectPay. Les criminels exploitent les changements de comportements induits par la pandémie. « Ces cybercriminels ont très vite adapté des systèmes de fraude bien connus pour cibler les citoyens, les entreprises et les organisations publiques. Il s’agit notamment de divers types de versions adaptées de systèmes de fraude téléphonique. Il y a aussi les escroqueries à l’approvisionnement et les escroqueries à la décontamination, pour n’en citer que quelques-uns», note Alain Vansnick, Directeur Régional pour le Benelux chez Temenos.

Vers une banque digitale

On a également exigé de nouveaux comportements de la part des clients. Les paiements en espèces ont été réduits en faveur des paiements électroniques. Les banques ont intégré davantage de méthodes de paiement dans leurs API pour les commerçants. « Nous étions déjà sur cette voie, mais il ne fait aucun doute que la pandémie a accéléré notre cheminement vers une banque sans succursale et une société sans numéraire. L’acceptation culturelle en est un élément important et nous sommes à un point de basculement en Belgique. Cela a été évident lorsque le seuil de paiement sans contact est passé de 25 à 50 euros. Les clients qui étaient auparavant réticents ou craintifs à l’égard des paiements sans contact trouvent maintenant que c’est un moyen sûr et pratique de payer», constate Alain Vansnick.

Dans un rapport de l’EIU, 75 % des personnes sondées pensent que les billets de banque papier représenteront moins de 5 % de toutes les transactions de détail dans le monde d’ici 2025.

Quelle place pour les FinTechs?

Dans cet environnement de plus en plus digital, les FinTechs auront indéniablement un rôle à jouer. Initialement, on pensait que les FinTechs allaient challenger les banquiers en disruptant une série de leurs métiers. Aujourd’hui, on constate que l’heure est plutôt à la collaboration et à l’intégration des FinTechs dans le secteur bancaire. L’investissement dans les FinTechs est désormais considéré par les banques comme une stratégie d’innovation prioritaire, en particulier dans le domaine du commerce de détail.

Dans cette configuration, les Regtechs prendront aussi de plus en plus d’importance. « Avec cette numérisation accrue et la menace permanente de la cybercriminalité, les banques et autres institutions financières s’appuieront naturellement sur la technologie pour leur permettre de répondre aux exigences réglementaires de plus en plus strictes», ajoute Alain Vansnick. Cette opinion est partagée par Agne Selemonaitė. « La crise précédente de 2008 a accéléré le développement de nombreuses FinTechs. Cette fois, elles pourraient avoir un impact encore plus important en raison de la nécessité plus pressante de solutions numérisées. La situation actuelle affecte également les RegTechs, car ces développements dépendent de solutions innovantes que les FinTechs peuvent développer ».

Un avenir digital

Toute crise est source d’opportunités. La crise du coronavirus aura donc été un accélérateur pour les services financiers de demain. « Rester à la pointe de ces évolutions technologiques est un impératif stratégique fondamental et à long terme pour les banques. Elles ont la responsabilité de fonctionner à 100 % de manière numérique. Elles doivent le faire en offrant aux clients une expérience de haut niveau. La pandémie a mis en évidence plus clairement que jamais que si elles n’innovent pas et ne s’adaptent pas au monde numérique, non seulement elles laisseront tomber leurs clients, mais elles n’existeront pas», prévient Alain Vansnick.

L’avenir de ce secteur passera donc par un développement numérique de qualité. Ceux qui ne s’adapteront pas seront laissés sur le côté.

 

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