
Comment protéger son portefeuille contre les risques et la volatilité des marchés ? Quels sont les placements qui allient une certaine sécurité et des rendements corrects ?
Des attentes diverses
Avec la baisse des taux d’intérêt, la notion de valeur-refuge a quelque peu évolué. « Les obligations ne sont plus une source de rendement. Mais il existe d’autres opportunités. La question qui se pose est de voir où l’on peut trouver des sources de résilience pour les portefeuilles. Il faut aussi que ces poches de résilience offrent un rendement acceptable », note Thushka Maharaj, Global Strategist, Multi-Asset Solutions chez J.P. Morgan AM lors d’une conférence à Londres.
Dans des périodes de stress sur les marchés, quelles sont les principales attentes des investisseurs ? Les investisseurs espèrent trouver des placements qui présentent une corrélation négative avec les actifs risqués. Cela suppose une bonne diversification dans le portefeuille. Ils souhaitent également une faible volatilité alliée à une liquidité élevée. Des flux de revenus stables sont également attendus. Les attentes sont donc diverses. Quels sont les placements qui peuvent répondre à ces attentes ?
Obligations et dollar
Les obligations sont encore attrayantes sur le long terme. Elles présentent une corrélation négative avec les actifs risqués. Elles peuvent donc encore assurer une certaine sécurité dans les portefeuilles dans le cadre d’une diversification. Mais leur rentabilité s’érode. On épinglera dans cette classe d’actifs les obligations liées à l’inflation qui permettent de protéger une partie du portefeuille contre une remontée de l’inflation.
Le dollar a, quant à lui, souvent été considéré comme une valeur-refuge. Or, aujourd’hui, on constate que les réserves de change en dollar ont diminué. On peut expliquer cette baisse par la diminution des soldes des comptes courants des pays émergents. Par ailleurs, les gestionnaires de réserves se sont diversifiés dans d’autres monnaies. On remarque également une forte détention d’actifs américains à l’étranger. « Le dollar ne sera pas gagnant en cas de récession. Il ne sera pas un bon refuge dans ce cas. Nous préférerons alors le yen si nous voyons un retour de la récession », souligne Thushka Maharaj.
Et l’or ?
Rappelons que l’or ne procure aucun revenu. L’or a tendance à bien se comporter en période de tensions. Il est généralement corrélé négativement avec les actions. Cependant, il n’a pas été la couverture la plus efficace face aux désengagements en actions depuis 2009. Mais, plus récemment, les cours de l’or ont bondi, dépassant même la forte reprise des actions mondiales durant l’année. Les rendements de l’or sont, en grande partie, fonction de la demande non économique. C’est le cas, par exemple de la part des réserves des banques centrales. Il évolue également en fonction de la demande de luxe qui augmente avec la richesse. Le cours de l’or est aussi fonction du coût d’opportunité (par exemple vis-à-vis des rendements obligataires) et de l’inflation attendue (valeur réelle des stocks). « L’or ne protège cependant pas contre tous les types de risque. Il faut donc diversifier son portefeuille dans d’autres actifs », ajoute Thushka Maharaj.
Diversification en actifs réels
La diversification est une bonne protection pour les portefeuilles. Il convient alors de diversifier son portefeuille dans des actifs qui ne sont pas (trop) corrélés entre eux. Dans ce cadre, les « real assets » (actifs réels) présentent certains attraits. « Les real assets ont tendance à se comporter de manière défensive dans la plupart des périodes de tensions », note Thushka Maharaj. Dans cette catégorie, soulignons l’intérêt que présente un investissement dans l’immobilier coté ou dans les infrastructures. Si l’on excepte l’année 2008, l’immobilier accuse des baisses plus faibles que les actions en cas de récession. Par ailleurs, les real assets présentent l’avantage de procurer un flux de revenus assez stable. De part leur nature, les sous-jacents sont assez illiquides. Mais ces placements peuvent être attrayants pour des investisseurs à long terme qui peuvent obtenir des primes d’illiquidité.
Conclusion
Voici un tableau reprenant les avantages et inconvénients de certains actifs que l’on pourrait qualifiés de valeurs-refuges. On y voit leur liquidité, leur corrélation avec les actifs risqués, leur capacité à procurer des revenus,…
Source : J.P. Morgan AM octobre 2019
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