
Par Deutsche Bank Belgique
Depuis le début de l’année et malgré quelques turbulences, les bourses se portent bien. Dans votre quête de rendement, la prudence reste cependant de mise.
En résumé :
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- Malgré la hausse substantielle des actions et des obligations depuis le début de l’année, une petite marge de progression subsiste.
- Il est conseillé de réduire légèrement l’exposition aux actions et de diversifier une partie des positions au profit de fonds mixtes flexibles et de thèmes d’investissement qui vont au-delà des cycles économiques traditionnels.
Concernant les obligations, 3 scénarios sont envisageables : opter pour des obligations d’entreprises libellées en euros dont la qualité de crédit se situe à la limite entre l’Investment Grade et le High Yield, les obligations d’entreprise Investment Grade libellées en dollars américains, et les obligations des pays émergents libellées en dollars US.
Au cours du 3etrimestre 2019, le ralentissement de la croissance économique et des bénéfices des entreprises s’est poursuivi. Sur les bourses, la tendance 2019 est néanmoins à la hausse, avec deux périodes de consolidation, en mai et en août.
Les tweets de M. Trump
Cette tendance se prolongera-t-elle jusqu’à la fin de l’année ? Difficile à dire. Pour l’instant, les évolutions de ces deux marchés sont dictées par Donald Trump. À chaque fois que le président des États-Unis publie un tweet menaçant à l’adresse de la Chine, les investisseurs se réfugient dans les obligations (les marchés passent en mode « risk-off »). Quelques jours plus tard, lorsqu’un second tweet contredit le premier, ces mêmes investisseurs font la démarche inverse, cette fois au bénéfice des actions (on évolue en mode « risk-on »). C’est donc au gré de l’activité de M. Trump sur les réseaux sociaux que ce schéma s’est imposé sur les marchés : une alternance permanente entre prise de risque et recherche de sécurité.
Les investisseurs ont aussi été effrayés au 3etrimestre par l’inversion de la courbe des taux aux USA. Depuis toujours, le fait que les obligations de courte durée rapportent davantage que les titres à longue échéance – c’est ce que l’on appelle une ‘inversion de la courbe des taux’ – est un prédicteur fiable de récession. Précisons que les récessions en question ne se sont pas produites immédiatement : 22 mois se sont écoulés en moyenne entre l’inversion de la courbe des taux et le début de la récession. Au cours de cette même période, l’indice S&P 500 a progressé en moyenne de 10%. L’inversion de la courbe des taux n’est certainement pas une raison de céder à la panique ni de vendre en masse. Pour les 12 prochains mois, on anticipe pour les actions un rendement total de 5%, dividende compris.
Le spectre du Brexit
Un Brexit dur – c’est-à-dire une sortie sans accord – aurait un impact négatif non seulement sur la bourse britannique, mais aussi dans l’ensemble de la zone euro. La valorisation des actions européennes ne tient pas compte de ce scénario du pire.
Dans ce contexte d’incertitude généralisée, les grandes banques centrales sont passées à l’action, tant aux États-Unis qu’en Europe. Leur politique monétaire ‘tout en souplesse’ donne un ballon d’oxygène non seulement à l’économie, mais aussi aux marchés boursiers et obligataires.
Le rendement ou l’inaccessible Graal ?
Les récentes décisions des banques centrales indiquent que les taux extrêmement faibles ne sont pas près de remonter. Les rendements dignes de ce nom se font très rares, et s’apparentent de plus en plus à un inaccessible Graal. Quelle attitude adopter dans un tel environnement ? Bien que les valorisations des actions et des obligations aient fortement progressé ces derniers mois, un potentiel de hausse limité subsiste.
Mais la prudence est de mise. Pour prendre les bonnes décisions, il faut se livrer à un arbitrage entre ses objectifs de rendement et sa tolérance au risque, en tenant compte des risques et opportunités sur les marchés financiers.
Actions
L’investissement en actions implique l’acceptation de risques et une vision à long terme. Pour autant que le portefeuille soit basé sur une philosophie d’investissement à long terme, les actions méritent d’y recevoir une place structurelle et substantielle. Cependant, il convient de réduire quelque peu l’exposition aux actions, en particulier dans les zones géographiques traditionnelles telles que les États-Unis, l’Europe et les pays émergents.
Diversifier une partie de votre portefeuille d’actions vers des thèmes d’investissement qui vont au-delà du cycle économique traditionnel (comme les soins de santé, la sécurité, l’intelligence artificielle et le développement durable) peut être une bonne idée. Enfin, un atout additionnel pour les actions est que le rendement de dividende est souvent largement supérieur au rendement des obligations.
Obligations
Les obligations ont le vent en poupe. Les foucades de Donald Trump incitent régulièrement les investisseurs à chercher refuge dans la qualité. La politique monétaire plus souple des banques centrales européenne et américaine donne une vigueur supplémentaire à cette tendance. Le résultat est éloquent : plus de 15.300 milliards de dollars d’obligations – soit 27% du total des obligations en circulation – génèrent un rendement négatif. En d’autres termes, il est plus intéressant de vendre ces obligations aujourd’hui que de les conserver jusqu’à leur échéance.
Dans le contexte actuel, citons trois catégories d’obligations dignes d’intérêt :
- Les obligations d’entreprises libellées en euros, dont la qualité de crédit se situe à la limite entre l’Investment Grade (haute qualité de crédit) et le High Yield (faible qualité de crédit). La politique de la Banque centrale européenne soutient ce type d’obligations.
- Les obligations d’entreprises Investment Grade libellées en dollars américains. Ces obligations offrent encore un rendement attractif.
- Les obligations des pays émergents libellées en dollars US. Bien que le conflit commercial ait un impact négatif sur ce type d’actifs, les baisses de taux de la Fed jouent à leur avantage. L’impact positif de la Fed est plus important que l’impact négatif de la guerre commerciale.
Dollar
Le taux de change du dollar américain se situe actuellement (septembre-octobre 2019) dans le bas de la fourchette de variation de 1,10 à 1,15 en place depuis quelque temps par rapport à l’euro. Le rendement le plus élevé des devises du G10, le différentiel de taux avec l’euro et son statut de valeur refuge sont autant de facteurs qui jouent en faveur du dollar.
Néanmoins, le fait que la Fed abaisse ses taux d’intérêt a pour effet de réduire l’écart de taux avec l’euro. De plus, le dollar n’est pas bon marché de sorte qu’une intervention de l’administration Trump – qui estime que le dollar est trop cher – n’est pas exclue. Le billet vert devrait évoluer vers un niveau de 1,15 par rapport à l’euro au cours des 12 prochains mois.
Fonds mixtes flexibles
Dans le contexte actuel, deux arguments majeurs plaident pour les fonds mixtes flexibles. Certains de ces fonds ont explicitement pour objectif de distribuer leurs revenus aux investisseurs. Ils sélectionnent donc des produits financiers qui offrent encore un rendement attrayant. Au travers de ces fonds, il est possible d’investir de manière diversifiée dans ces produits. Pour réduire le niveau de risque du portefeuille, on peut arbitrer une position en actions contre un investissement en fonds mixtes flexibles. Dans le cadre de cette démarche, il est préférable d’opter pour des fonds qui cherchent prioritairement à maîtriser les risques et à limiter les pertes de capital potentielles.
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