
Par Robeco
Le boom des FinTechs et des paiements électroniques ne s’essouffle pas. Lorsqu’il s’agit d’adopter de nouveaux modes de paiements (basés sur la biométrie ou la reconnaissance faciale, par exemple), les marchés émergents se posent en champions. Les économies développées sont également en train de passer aux paiements dématérialisés, mais pas pour les mêmes raisons. Les entreprises B2B qui fournissent des solutions de paiement aux professionnels seront le prochain segment de croissance de ce marché.
Activités multiples
Le marché des FinTechs continue de croître rapidement. Outre le secteur des paiements électroniques qui est en plein essor, ce marché s’empare également d’activités bancaires classiques telles que les prêts. Cette évolution est logique, car les fournisseurs de solutions de paiement connaissent généralement bien leurs clients, et sont donc tout à fait à même de leur proposer des prêts. Et ce, contrairement aux banques qui, le plus souvent, n’ont jamais vu les futurs emprunteurs qui se présentent à elles. Les FinTechs s’imposent petit à petit dans de nombreuses activités lucratives des banques, notamment dans les opérations de change (FX), de prêts et de dépôts.
Disparités géographiques
Les moteurs de cette croissance explosive ne sont pas les mêmes dans toutes les régions du monde. Dans les marchés développés, l’essor des FinTechs est stimulé par l’abandon des espèces au profit des cartes bancaires puis des paiements électroniques. Mais certains pays sont encore loin de passer au tout numérique, notamment en Europe. En Italie, par exemple, 80 % des achats s’effectuent toujours en espèces.
Cette transition n’est pas liée à la croissance du PIB en tant que telle, mais à la consommation en ligne qui favorise à son tour les paiements électroniques. Dans les pays développés, le PIB n’augmente pas très rapidement, mais les paiements dématérialisés, oui.
Dans les marchés émergents, en revanche, c’est la croissance économique sous-jacente qui est le moteur. Il y a aussi le fait que les pays à revenu faible atteignent le statut de pays à revenu intermédiaire. Surfant sur la vague de l’inclusion financière, de nouveaux modes de paiements se sont développés très tôt en Asie. Les infrastructures liées aux paiements en espèces (DAB par exemple), disparaissent petit à petit. Il est ainsi devenu pratiquement impossible de payer en liquide dans des pays comme la Chine. Les paiements mobiles se sont tellement généralisés que la pire chose qui peut vous arriver en Chine est que votre téléphone rende l’âme.
Vague de fusions-acquisitions dans le monde des FinTechs
La nécessité d’accroître le volume de paiements et de renforcer l’infrastructure informatique explique la vague actuelle d’acquisitions dans les marchés développés comme émergents. Les fusions-acquisitions offrent un avantage d’échelle aux entreprises. En 2019, le grand groupe américain de solutions de paiements FIS a acquis son homologue Worldpay, tandis que Fiserv s’est offert un autre acteur important du marché, First Data. Global Payment a, quant à lui, racheté Total System Services. Ces acquisitions vont se poursuivre et la prochaine vague aura lieu en Europe, ce qui devrait consolider des marchés européens encore fragmentés.
Dans les marchés émergents, des conglomérats sont déjà apparus. Quelques acteurs majeurs dominent le secteur des paiements électroniques. Les entreprises de moindre taille ont du mal à rivaliser avec les systèmes de paiement public tels que l’UPI. L’UPI (interface de paiement unifié) est un système de paiement instantané qui a été développé en Inde pour faciliter les transactions bancaires. Il existe aussi sous forme d’application. En Chine, les entreprises leaders acquièrent activement des participations dans d’autres sociétés asiatiques de paiements, afin de pouvoir servir leurs clients chinois et non-chinois.
Prochain thème de croissance : le B2B
Les prochaines opportunités de croissance dans le secteur des FinTechs viendront du segment B2B,. Sont concernés tous les acteurs ou activateurs qui fournissent les outils et infrastructures aux sociétés de paiements numériques (logiciels, terminaux de paiement, services de cybersécurité, etc.). Dans la mesure où le marché des FinTechs croît très rapidement et dépend de ces fournisseurs B2B, ceux-ci ne sont pas affectés par la conjoncture macroéconomique. Ils sont généralement hermétiques à la récession car leurs clients ne peuvent se permettre de repousser encore leurs investissements.
Ces activateurs d’écosystème servent les banques, les compagnies d’assurances et les gérants d’actifs. Elles servent aussi les sociétés FinTechs qui font leur arrivée sur le marché. Tout cela favorise les rapprochements avec les grands acteurs financiers. Par exemple, la société japonaise de services financiers et de gestion d’actifs SBI Holdings détient une participation dans le prestataire de paiements transfrontaliers Ripple.
Sur le marché des FinTechs, les activateurs d’écosystème en sont encore à leurs balbutiements et suivront le développement du segment des paiements dématérialisés. Les sociétés de paiements numériques offriront toujours d’importantes opportunités de croissance et d’investissement dans les cinq à dix prochaines années. L’objectif dans ce secteur est d’identifier dans les deux ou trois ans à venir les grands gagnants B2B qui fourniront des opportunités d’investissement nouvelles et supplémentaires.
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