Comment agréger tous ses comptes-titres ?

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En 2018, la directive PSD2 est entrée en vigueur. Grâce à cette directive les clients des banques peuvent donner l’autorisation à une partie tierce, qui n’est pas la banque, de gérer leurs finances ou à avoir accès à leurs données financières. Cette directive ouvre la porte à l’open banking qui va permettre à des acteurs non bancaires de payer des factures et d’effectuer des transferts d’argent. L’open banking se base donc sur l’ouverture et le partage des données vers des acteurs financiers ou autres. Ce transfert se fait via une API, pour Application Programming Interface, qui permet à un programme spécifique de demander les données qui l’intéressent à une autre application qui lui fournit ces données.

En France, on a vu émerger ainsi plusieurs sociétés qui proposent ce service d’agrégateur de comptes : Bankin’, Linxo, Fiduceo,… et Tink en Suède. Cependant, aujourd’hui, en Europe, cette ouverture est encore limitée aux seuls comptes bancaires et non aux comptes-titres. Dans les pays anglo-saxons, l’ouverture est déjà pratiquée de façon plus large et il existe des agrégateurs de comptes qui offrent la possibilité de voir en coup d’œil l’ensemble de ses comptes en ce compris les comptes-titres. Les détenteurs de ces comptes donnent l’autorisation à une tierce partie d’aller prendre les données sur l’ensemble de leurs comptes (avec les comptes-titres) pour les agréger et les présenter dans un tableau qui peut en faire la synthèse. Aux Etats-Unis, Yodlee offre ainsi la possibilité d’agréger ses cartes de crédit et ses comptes d’investissement.

En Belgique, la société Swanest lance une ébauche d’agrégateur de comptes-titres. Dans un premier temps, le service offert devrait permettre d’agréger les comptes courants, les comptes épargne, les comptes-titres et les comptes en cryptomonnaies. Dans un deuxième temps, les avoirs en peer-to-peer lending devraient intégrer le système de même que les assurances pension. Etant donné que PSD2 limite, pour le moment, le transfert des données aux seuls comptes courant, les investisseurs doivent envoyer à Swanest leurs données relatives aux comptes-titres de façon manuelle (codes ISIN, transactions passées,…). Une fois que les données sont intégrées dans le système chez Swanest, ils peuvent alors avoir une vue globale de leur patrimoine réparti chez plusieurs banquiers ou brokers. Une analyse de risque, de performances et de prévisions est ainsi mise à leur disposition. Les actions, ETF, fonds (sicav) et avoirs en cryptomonnaies peuvent être introduits dans le système. Toutes les lignes du portefeuille sont converties en euros.

En Belgique, la société Pax Familia offre en également un service d’agrégation de patrimoine. Toutes les données relatives au patrimoine peuvent ainsi être intégrées dans leur modèle en ce compris, le contrat de mariage, les assurances-vie, les avoirs immobiliers (en pleine propriété ou démembrés),… Tous ces éléments sont intégrés dans leur système par les personnes concernées ou les familles qui le désirent. Le programme de Pax Familia est alors un bon outil pour discuter avec le conseiller des mesures à prendre concernant le patrimoine global.

Dans ces deux cas, il ne s’agit pas d’un conseil en ligne mais bien d’un service d’agrégation de comptes indépendant et qui n’est pas soumis au contrôle de la FSMA (régulateur belge pour les produits de placement).

A terme, on peut penser que le transfert des données dans le cadre de PSD2 couvrira également les comptes-titres, ce qui devrait faciliter l’émergence des agrégateurs de comptes indépendants.

Pour en savoir plus, consultez aussi sur MoneyStore :

Qu’est-ce que PSD2 ?

Qu’est-ce que l’open banking ?

Qu’est-ce qu’une API ?

 

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